"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

mardi 9 février 2016

2012-2016




Gros coup de vieux
PAn dans les dents
J'ai 21ans et ça fait 4 ans que je traine ici.
Je suis arrivée avec A., et je sortais tout juste d'une période d'une noirceur sans nom.
J'en ai connu d'autres depuis mais jamais pire que ça
Il y a des gens qui m'ont remis debout, qui m'ont appris à me battre pour moi. Il y a des gens qui ont cru en moi et j'ai une sacrée chance.
Parce qu'aujourd'hui je crois en moi aussi.
Bref
C'était super marrant
Et ça ne fait que commencer
Ces derniers temps j'ai moins écrit parce que je me heurtais à des prises de conscience qui me dépassaient complètement. Et aussi parce que je ne vois plus la nécessité de parler de choses qui ne concernent que moi.
J'ai beaucoup voyagé, et ce n'est que le début.
En 2016 je me remet au travail
Et il y a tellement de choses à faire que je ne sais pas trop par ou commencer.







jeudi 31 décembre 2015

S'il faut résumer les choses



Huit heures du matin,
Assis sur la berge, au pied du mur de Berlin,
Après une nuit zébrée noire et blanche
Et l'impression d'avoir compris infiniment,
Le corps secoué de reconnaissance.

Dix heures du matin
Puis s'éveiller dans une tente après un sommeil trop court,
Dans les hurlements des gens heureux et la musique,
La drogue et le soleil qui percent la cornée
Une certaine idée de la paix intérieure.

Midi et demie.
Tom est mort.
J'ai perdu mon meilleur ami.

Quinze heures.
Intense végétation, handicap physique et mental
Pourquoi réfléchir, si ça ne mènera qu'à souffrir un peu plus
Alors qu'on peut juste se droguer jusqu'à l'os
Et dormir encore...

Dix sept heures
Jouer avec des enfants,
Eux qui parviennent toujours à surprendre
Qui réinventent le monde, qui vaudront toujours la peine.
Dans une douceur inquantifiable.

Vingt heures.
Genou cassé, les limites du corps.

Vingt et une heures
Décès.
Les limites du coeur.
Et des dizaines de personnes en deuil.
Une impuissance sans limites.

Vingt deux heures.
Il nous faudra accepter de l'aide.

Minuit.
Voyager pour mieux revenir, 
Rentrer retrouver ceux qu'on aime, 
Ceux qu'on aime tellement que c'est complètement insensé
Qu'après toutes ces années ça fasse encore cette boule dans l'estomac
Que l'amour soit toujours quelque chose d'aussi réel
D'aussi sain
Auquel je n'ai pas peur de m'accrocher de toute mes forces
Ce n'est pas une échappatoire
C'est un moteur...



Ambivalence absurde de cette année décousue. Et un pas de plus vers l'autonomie, et un autre pour la liberté.



mercredi 4 novembre 2015

Des adultes enfantins



Je suis une vingtaine, une centaine, des milliers d'enfants, je suis des filles et des garçons, des petits et des grands, je suis leurs rires et leurs chagrins, leurs embrouilles pour des broutilles, leurs vêtements sales, leurs jouets et leurs vieux doudous . Je suis le repas difficile à avaler, je suis la gorge nouée car la maison manque, la tristesse d'être loin de ceux qu'on aime souvent, tout le temps, je suis la joie d'en aimer d'autres, extrèmement fort, je suis la blague nulle qui fait sourire, je suis les bras qui réconfortent, même si ce ne sont pas ceux souhaités, je suis les promesses du soir. Je suis les jeux toute la journée, je suis le soleil qui mange la peau, la pluie qui complique tout, le froid qui pose problème, je suis la boue et le sable, les cailloux et l'herbe, je suis celui qui grimpe aux arbres, qui se roule par terre, qui ris à perdre haleine. Je suis les grosses colères et les coeurs gros, je suis le vague à l'âme et les valises sous les yeux, la fatigue mordante, la bêtise de certains, l'intelligence des autres, je suis la méchanceté gratuite à effacer, je suis l'expression d'une douleur sourde, je suis les apparences. Je suis la possibilité de dépasser le négatif, je suis les calins collectifs, les fous rires, les folies, la folie pure, je suis les amitiés puissantes, inoubliables, je suis les rencontres électriques, je suis unique et tellement multiple, je suis un bout du futur. Je suis des adultes enfantins, des âmes pleines d'espoir d'un bon demain, je suis la pédagogie, la patience, je suis une certaine idée de la sagesse, je suis la justice et l'équité, je suis des valeurs inébranlables. Je suis la remise en question perpétuelle, les couchers tardifs et les réunions houleuses, je suis les prises de tête, la lassitude, je suis le chemin tortueux vers la paix, je suis les progrès incontestables. Je suis la liberté immense, je suis le bonheur véritable, je suis un amour infini.  


mardi 29 septembre 2015

Résister



"Nous avons toujours un choix, et ne serait-ce que de ne pas nous incliner devant ceux qui nous en privent." Kunze


Mounier Gabriel
Caporal
Mort pour la France le 01/08/1944 à l'age de 21 ans

Nécropole de Vassieux-en-Vercors.
Partout ici l'émotion est immense. Les nazis ont massacrés les Résistants maquisards et les habitants du Vercors durant la guerre. Les enfants et moi nous circulons dans ce haut lieu de mémoire entre les tombes sobres de centaines de martyrs. La moyenne d'âge des Résistants est de 24 ans, le plus jeune en avait 17. Et l'un d'entre eux portait le même prénom et avait le même age que moi. Chaque tombe représente une somme de souffrance incroyable. Et celle ci me questionne : tu aurais fait quoi toi ? Qu'est ce que tu raconteras à tes gosses ? Que tu as passé ta vie la bouche noire de cendre et le corps asphyxié à force de fumer des joints, les yeux Fermés ?
Tant de gens qui ne m'ont jamais connu sont morts pour ma liberté et tant de gens luttent aujourd'hui pour la leur. Qui suis-je pour m'en foutre ?
Chaque jour j'essaie d'être un peu plus grande, un peu plus forte, un peu plus sensée que la veille, chaque jour j'essaie d'apprendre et de comprendre un peu plus. Je me suis toujours dit qu'il fallait que je m'en sorte, que je me devais de m'en sortir mais pour moi seulement. Il est temps de délaisser l'égoïsme qui nous cloître chez nous. Il est temps de s'engager sans esprit de compromission. Il est temps de résister contre l'époque qui nous enferme dans notre petit corps infâme.
Il est grand temps de se battre.
L'oeil nervuré d'espoir, je me remercie pour les routes longues et sans éclairages qui valent absolument la peine qu'on les emprunte. L'âme désormais secouée par l'ambition de vivre sans faillir.

Sens tu la liberté qui tempête en toi et ne demande qu'à te guider ?


mardi 15 septembre 2015

Humanité




C'est la catharsis d'une année en Enfer
L'espoir qui jaillit de nos plaies les plus profondes, 
Un gigantesque point de chute pour toutes les utopies
La pluie qui bat son refrain sur des gens heureux. 

Tu apprendras à te fier à ton intuition et tu comprendras qu'elle est presque infaillible
Tu ne te méfieras plus de toi même, tu pourras t'aimer comme tu le mérites
Tu découvriras en l'autre un terrain immense de possibilités
De ces souvenirs qui façonnent l'âme en profondeur
Des milliers de battements de coeur. 

Zone de liberté temporaire.
Splendide humanité. 

"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent." 


samedi 1 août 2015

Sans entraves





Supporteras tu ma fatigue quand mes jambes ne me porteront absolument plus ?
Clouée à la terre par des béquilles, viens avec moi dans l'amertume de la blessure
Regarde comme l'été passe lentement par la fenêtre devenue seul théâtre
Et le soleil silencieux qui ne rentre jamais à l'intérieur de l'appartement,
Et raconte moi encore comment c'est de marcher libre et sans entraves
De ne pas subir le despotisme d'un corps débile.
De pouvoir aller ou tu veux sans avoir mal. 

Crois tu qu'on puisse voyager en restant toujours assis ou se perdre en n'allant nulle part ? 
Un conseil, apprends à t'aimer, et chauffe un astre dans ton cœur pour les jours ou ça caille 
Seul, Chez soi : un vide que l'on remplit arbitrairement afin d'y mener une vie infirme
Entre la page blanche cynique et l'amour qui enveloppe les murs
Lequel bercera le lit de mes cauchemars cette nuit?
Combien de courage me faudra t-il 
Pour supporter le poids de mon âme?




lundi 22 juin 2015

Fidèles




Je n'ai jamais eu moins peur de marcher seule dans la nuit qu'en ce moment. Il ne peut plus rien m'arriver d'autre que cette douleur intense et dégueulasse. La violence est inouïe rien que quand je me surprends à tourner la clé dans la serrure dans le mauvais sens... Là bas c'est vers la gauche mais pas ici. Tandis qu'ils pointent leur doigt vers moi en disant : "tu vois, ça lui arrive à elle aussi" comme pour m'enlever de la valeur je sais qu'il n'y pas trop d'excuses que je puisse m'accorder, j'ai vraiment été pareil qu'eux, voire pire. Parce que moi je savais très bien l'importance que ça avait et j'aurais du me démener pour aller jusqu'au bout de mes idées quand bien même elles auraient été mauvaises... Exploser en plein vol et retomber au sol en flammes. Errance et solitude, chevaux de bataille fidèles toujours capables de me retrouver à n'importe quel moment. Les platitudes qu'ils me débitent sans trop y réfléchir et les grimaces qu'ils font pour tenter de me dérider ne font que rendre la douleur encore plus magistrale. Je les remercie sans chaleur et m'éloigne, bonne à rien et sachant pertinemment que plus rien de bon ne se passera avant longtemps. A quoi ils s'attendaient quand ils me demandaient si ça allait alors que mes larmes battaient le pavé, sans honte mais sans pudeur? A ce que je ris à gorge déployée pour tromper d'un mensonge ridicule la tristesse ? Que je reste cloitrée chez moi à pleurer pendant des semaines ou que je devienne tarée et que je prenne toutes les drogues qui me passent sous la main ? Le temps me rappellera à l'essentiel, en attendant je me contenterai d'exister. Je sais que tout ira bien puisqu'on l'a décidé.




vendredi 19 juin 2015

L'aurore





Est ce parce qu'à mon insu j'ai cessé de chercher à atteindre l'aurore ? 
Mes bras se sont tus trop longtemps alors que ma peur avait la parole
Perdu, le talent de se comprendre quoi qu'il arrive
Tu reprendras bien encore un peu la route ? Ce sera demain
Le dernier train dans ce sens là.
 
Ceux qui sacrifient la liberté pour la sécurité, et cætera
J'ai tout perdu et je me retrouverai
A moi maintenant de tout démolir pour tout reconstruire
Me pardonner moi même pour tous ces tiraillements
Je suis infiniment désolée. 

Kaléidoscope de souvenirs pleins de fumée dans les yeux
Vermeils des derniers sourires, premières victimes des dégâts
Blâme semblable, tristesse, tremblements, vague à l'âme
 Je pars et pardon encore
Pardon de m'être brisé, pardon d'être inconsolable. 



samedi 23 mai 2015

Démerde toi avec ça



Nuage du sol
Compagnon de passage
Assagi au vol
Et éreinte la rage
Quand la picole isole
Et frôle le carnage
Etreinte fatale des dieux et des hommes
Dans un ultime outrage
Repeindre la camisole
Qui contraint le courage,
Ami qui vogue 
Pourtant toujours plein aux armes
Coloriage des Larmes d'ennui
La fleur de l'age pourri
n'est elle qu'une fleur du mal? 
Mal en point ou dégrossie
La hargne se mèle à tout
Surtout ce qui n'est pas permis
Et qui nous fera du mal. 

Démerde toi avec ça. 



vendredi 8 mai 2015

Vingt deux ans partis




En tailleur au dessus de la voix ferrée, a regarder les trains passer
Pensant que plus aucun ne pourra nous mener vers toi désormais, 
Les aiguilles des années tournent pour la vingt-deuxième fois aujourd'hui
Mais que faire si tu es déjà parti ? Espérer
Prier pour ce qu'il y a à réparer en nous maintenant, 
Cerveaux rouillés par les questions et des coeurs défaillants
Défiants à l'unisson le fait même d'être vivant
Incompréhension béante de ceux qui restent à l'égard des absents. 

Quand on se reverra, dans un rêve ou un cauchemars vers minuit
J'espère que j'aurai grandi, que j'aurai fait de ma vie un truc dont je pourrai être fière
Enfer ou paradis ? On cherche encore la lumière, 
Mais tout est en partie détruit, plongé dans le silence,
On tente de faire taire les voix qui qui soupirent qu'on avait pas tout dit
La bouche ronde ouverte dans une exclamation aphone, 
Le regard dénué d'intelligence, 
Des cicatrices pas refermées sur lesquelles on renverse du sel. 



mardi 5 mai 2015

Chère L


Tout d'abord je te prie d'accepter mes excuses pour la nullité de ma capacité à m'exprimer en te disant au revoir, muette devant l'envergure du vide à combler en toi. Je t'offre mes sourires comme tant d'espoirs de renaissances, peut être vains mais sincères.

Les gens me demandent comment ça va, si je tiens le coup, si je m'en sors et ça me parait absurde. Moi je pense à toi, à vous, qui êtes si droits et si forts, qui résistez vivement aux assauts de la tristesse, exemplaires. Je vous souhaite beaucoup de courage et de se serrer les coudes. On retiendra les leçons de tout ça et tu me le disais toi même, la vie ne tiens qu'à un fil alors prends soin des autres.

 Comment expliquer, raconter, décrire ce qui se passe ? Tout a dérapé d'un coup, il devait revenir, il devait être là... C'est un casse-tête qui niche dans nos encéphales pour comprendre ce qui est en train de se passer, tout ce dont il retourne. Le bide creux et les Pyrénées sous les yeux à forces de larmes qui érodent nos joues.

Mais je voudrais te dire que tout ira bien et que tu t'en remettras. Je voudrais te promettre qu'il y aura à nouveau des étés heureux, des rires insomniaques et de l'amour. Un jour...

Mes mots restent désespérément stupides, incapables de délier ce qui se passe dans mon crane, d'évoquer sans manquer de pudeur ou d'exactitude des souvenirs tranchants. Ce passé qu'on regrettera, qu'on regrette déjà et bientôt ce futur à l'horizon plus qu'incertain.

Les nuits seront blanches et froides longtemps. Mais tant qu'on est pas seuls, on est immortels et lui aussi. Jamais on ne pourra envisager d'en finir, de foutre le camp de manière définitive. 

J'aimerais te parler de ce qu'on reconstruira par dessus les ruines de cette époque une fois qu'on sera guéris. 

A vous tous, et à toi.

G

jeudi 30 avril 2015

Cointreau




Et c'est comme un petit miracle qu'on soit tous là le nez blindé de morve et passant aléatoirement du rire aux larmes dans une douce frénésie. A toi, à ta droiture, à ton sourire. Un verre de cointreau pour tout ceux qui désormais ne dormiront plus, ne comprendront jamais. Tu nous laisse des cratères à la place du coeur et du vide qui passe au travers, le chat est roulé en boule sous nos mines défaites, qui souffrent vivement de la même tristesse sans parvenir parfaitement à la partager. Attendre une mise en terre qui ne marquera en rien l'apaisement de la douleur, attendre. A toi, à tous ceux qui tiennent encore debout, et à tout ce qu'on te doit. Les mots dont je dispose ne sont pas assez précis ni assez superbes pour raconter ce que nous traversons avec exactitude. Les mots n'ont plus leur place ici, terre dédiée à une immensité de silence, et dans nos regards misérables qui se croisent, dans un hommage alcoolisé, tu es plus présent que jamais. On est tous là au delà des apparences, sans aucun maquillage ou apparat pour nous protéger, juste tels qu'on est face au miroir, désespérément seuls.