"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

samedi 6 décembre 2014

Au nom de la liberté



Si nous n'étions assujettis qu'à la liberté, serait ce un esclavage tout aussi semblable aux autres ? Sainte liberté. Tous les jours on se lève avec la possibilité de construire quelque chose qui pourra permettre de ne pas regretter hier. Nous sommes potentiellement aptes de renouveler, d'écrire, de faire au mieux. Capables de lutter, de comprendre et d'avancer. D'un simple geste on pourrait aussi bien tout bousiller. Perdre le contrôle dans un accès maniaque, et détruire désespérément. Dans une déviance de la liberté... La plupart vivent bien souvent entre les absolus, ne parvenant pas à rejoindre un extrême, à part pour certains une modération extrême. Ne pas choisir pour ne pas avoir à s'opposer, à se positionner. Par delà le bien et le mal, on peut suivre les garde-fous. Décider de ne jamais rien décider. Au nom de la liberté, les uns mettent le monde à feu et à sang, quand d'autres se construisent des remparts en espérant que personne jamais ne viendra les y chercher. C'est la peur qui parle, la toute puissante peur qui renvoie à la fragilité de leur vies.
Mais il y a ceux qui toujours tendent à se rapprocher de ce qu'ils pensent être le bien, qui sans emmerder personne tenteront de faire leur chemin dans ce qu'ils croient être le plus juste. Ceux qui s'en fichent que la vie soit pas facile tant qu'elle est vouée à permettre de se regarder en face sans honte, en se disant qu'ils n'ont jamais laissé la peur ou la lassitude guider leur choix. Et si un jour, alors qu'on aura toujours espéré, avec l'espoir le plus humain, avoir fait au mieux, on se rendait compte en se retournant qu'on avait fait fausse route? Se pourrait-il que ce soit ceux là qui aient tort ?

J'entends distinctement le murmure stérile de ceux qui font des projets à la pelle et ne bougent jamais une phalange. Ils parlent longtemps et disent très peu de choses. Je m'en imprègne afin de me rappeler ce à quoi je dois m'opposer. La fatigue de leurs regards mangés par l'inertie me consterne. En les voyant je me répète : "je ne veux plus jamais avoir peur. Je ne veux pas finir comme eux."
Et quasiment tout de suite après : "et si un jour j'étais comme eux ?"
"Et si j'étais déjà comme eux ?"




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