"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

mardi 5 juin 2012

Syndrome d'echec

Le bout du bout


Là, c'était dépasser mes limites, c'était trop. L'entendre déblatérer sur l’échec au concours, et ce que l'on peut ressentir à ce moment précis, je n'ai pas pu. Dire que l'on devait être bien découragés, et que ça ne servait plus à rien de s'acharner, c'était presque perdu d'avance pour les retardataires. J'essaie de comprendre, j'observe, je réfléchis, mais je n'y vois pas clair du tout. Ce mec là, il essaie de me faire péter un plomb, c'est pas possible autrement.
Il a déclenché mon syndrome d'échec en moins de temps qu'il ne faut pour seulement envisager de le faire. Je me sens coupable, coupable d'être nulle et incapable de réussir, entraînée dans une spirale de déprime vicieuse et sans fin, je me suis même projetée dans un futur proche en train d'errer saoule et misérable comme les vieux fous qui parlent seuls dans le centre ville.
J'ai fini ma journée assise par terre sur un trottoir qui puait la pisse à sangloter à propos du fait que j'étais une merde et que je n'obtiendrais jamais Sciences po alors que concrètement la seule chose qui me restait à faire c'était rentrer chez moi et travailler jusqu'à ce que mort s'en suive.
Je deviens folle, si je ne le suis pas déjà (et depuis longtemps, en fait.), je n'en dors plus, je fais des insomnies toutes les nuits et je n'ai aucune manière d'en finir, à part définitivement, en me jetant sous les roues d'un poids lourd ou en essayant de communiquer avec ma soeur (appelons la Paté) quand elle a ses règles et un couteau dans les mains. Mais ça n'est pas d'actualité. Un mois, encore. Trois semaines et demie? Trois semaines? Pas beaucoup, pas assez, mais tellement trop en même temps, trop de temps à souffrir, s'impatienter, travailler, relire les mêmes notes de cours cent et cent fois pour essayer d'en retenir le maximum, tout est bon à prendre: les dates, les auteurs, les concepts, les théories, les événements, les titres d'ouvrages, les films, la Bible, le Coran, et Eurosport.
Je vis avec mon syndrome d’échec depuis toujours, depuis toute petite, il est au creux de moi et il m'envahit à chaque fois que je m'affaiblit. Je passe mes jours dans la terreur constante de quitter la route, de me perdre dans un monde qui n'est pas fait pour moi, et sans bagages. Sans diplôme. Dans ces cas là, que signifie demain quand on sait que tout, absolument tout peut se casser la gueule ?

"On est dans la cour des grands. Oubliez le bac, le concours Sciences po c'est pas une partie de Trivial pursuit." M. Milza


3 commentaires:

  1. un malaise courant... j'espère que tout ira pour le mieux

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  2. J'aime bien ton style :) et courage c'est pas fini tant que c'est pas passer

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  3. très jolie nouvelle mise en page
    JJKH

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