"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

jeudi 23 mai 2013

Question d'amour et d'espoir




Tu es sur ce lit d'hopital en ce moment, et moi j'ai fui encore une fois. Tu m'as appelé pour m'annoncer la nouvelle et quelques heures plus tard ma décision était prise: j'allais partir. Rien ne m'y obligeait, on n'était que mardi, j'étais en congé jusqu'à dimanche. Pourtant je me suis sentie acculée, au pied du mur, et dans la frénésie d'un départ immédiat. Le temps de boucler les valises et j'étais à la gare en direction de Rouen. Alors que rien ne m'attendait j'étais pressée d'arriver ailleurs. C'était juste ça le problème : ne plus être ici. Je sentais déjà que j'étais en train de m'endormir à force de fumer et de boire tous les soirs avec les gens qui passaient me rendre visite. C'était souvent les mêmes. On consommaient toujours les mêmes alcools, rhum, vodka-redbull, bière, vinasse à 2 euros chez le rebeu. Au début ce sont des moments agréables mais je m'en lasse très vite. Les conversations des gens bourrés ne m'amusent plus, j'ai mal au ventre, au crane, mon appart est vraiment très sale et personne ne respecte les lieux, beaucoup d'alcool est renversé, les murs sont abimés, le chat se cache ou sort dans la rue quand les gens arrivent. J'en ai vraiment marre que personne ne respecte un endroit ou ils sont invités. Le lendemain je me réveille dans un appartement dégueu et triste qui ressemble à Bagdad. Parfois j'ai beaucoup de mal à m'endormir dans l'odeur de cendrier et dans mes draps sales. C'est en partie à cause de cela que je suis partie, cette ambiance malsaine qui m'engourdit, me rend apathique et presque malheureuse. J'ai trop besoin de vivre et près de Paris j'étouffe. J'ai perdu mon espoir trop de fois dans ces rues. J'ai besoin d'ailleurs pour oublier toutes ces plaies qui ont torturé mon coeur si longtemps. Mais j'attendais de te voir avant de partir. Toi qui t'inquiètes tant pour moi, n'osant troubler le calme de mon exil pour prendre des nouvelles, respectant mes silences comme autant de promesses, et calmant tes peurs en espérant mon bonheur. Tu le sais quand tu me vois que je vais mieux, et je te suis tellement reconnaissante d'être parvenue à accepter mes choix même si ils t'effrayaient et d'avoir eu confiance en moi quoi qu'il arrive. Je voulais te voir et partir juste après t'avoir rassuré. Te dire que je vais bien et que je suis heureuse là bas maintenant. Que tout ça c'est aussi un peu grace à toi parce que c'est toi qui me l'a donné cet amour de la vie même si on ne l'a pas vécu de la même façon. C'est toi qui m'a appris le respect et le gout de la paix. Je ne cesse de penser à toi ces derniers jours. Ton arrivée précipitée aux Urgences a fait trembler quelque chose en moi qui m'a fait très peur. Je ne me suis pas sentie capable de rester plus longtemps pour te voir. Tu ne me l'as pas proposé. J'ai décidé de partir à Rouen, une ville vierge de souvenirs, ou je pourrais faire une escale en paix avant de retourner dans mon nouveau paradis. J'aimerais appeler 10 fois par jour pour savoir comment tu vas mais j'ai peur de te déranger ou que tu n'aies pas envie de me parler. J'ai tellement peur pour la suite. Comme on m'a souvent dit, il est difficile d'aimer une femme qu'on ne peut ni aider, ni changer, ni quitter. 
Je suis désolée d'avoir fui. 




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