"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

vendredi 23 mars 2012

De part et d'autre

En cours


"Au moment de la distribution des cerveaux, t'étais parti pisser?"
"Ton grand-père ne survivra pas le trajet jusqu'à Noirmoutier."
"T'as réussi? " "non, et toi?"
"T'es sure ? Sure à un million de pour-cents ? "
"Je pense que vous vous souvenez pas de ça et tant mieux parce que tout ce que je vous souhaite c'est de vivre avec votre temps"
"Je sais pas combien de temps il lui reste, peut être 6 mois, peut-être un an, peut-être 3 semaines!"
"Gabrielle, réveille toi."
"Ça cicatrisera jamais si tu grattes."
"Mais c'est juste le fait de pas arriver à dialoguer qui est horrible à vivre, quand ya plus de dialogue.. ya plus rien à par la douleur et là putain.."
"Vous êtes complètement tétiques. Ya des gens pathétiques, ba vous vous êtes tétiques !"
"T'es tellement belle mon amour."
"Are you having fun ? Sachez que celui qui me répond oui je le vire du cours. Il fait chaud, on fait de la grammaire, on est vendredi après-midi, je vous interdit de vous amuser."
"De quoi tu as peur ?"
"Gabrielle elle obtient tout ce qu'elle veut d'Antonin, je sais pas comment elle fait."
"Tu nous aura vraiment tout fait..."
"Je suis aux trois quart mort"
"Si tu t'achètes un Posca, prends en un noir. Les couleurs ça rend mal sur les murs"
"On va tous vous décapiter à la chaise électrique!"
"Il devient nécessaire d'abolir l'apesanteur. Moi aux présidentielles je voterai pour le mec qui supprimera cette saloperie, ça ce serait un vrai président!"
"Tu sais tu peut tout me dire Gabrielle. Il faut que tu me parles."

Il fait beau. Je gratte, je gratte, je gratte, entre cicatrices et lettres de motivations, je prend un peu d'appétit et le soleil. Il faut que je travaille, il faut que je dorme, il faut que je mange, il faut que je sourit, il faut que je me calme, il faut sans cesse, alors on me donne des médicaments. Pour tenir la distance, entre Javel et le Petit Jouy. Entre la Seine et mon lit. Tout va bien. J'ai très peur de la mort, qui me guette de près, j'ai peur pour mon grand-père. "C'est la vie" qu'ils disent, mais non, justement, c'est la mort. Mais tout ira bien. Ta main passe dans mes cheveux quand je me sens trop fatiguée, et on erre dans les rues, sans but. Juste oublier. De part et d'autre, tout ira bien. Il n'y a pas le choix. 



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