"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

mardi 22 mai 2012

Délit de fuite - Chapitre 3



mai 2011 -

Il l'a aimé comme il l'a quitté, sans vraiment savoir pourquoi. Fidèle à la vie, il lui a été infidèle à elle qui l'étouffait, elle qui pleurait sans arrêt, qui ne faisait plus le poids et ne pesait plus ses mots.
Il ne se rappelle plus à quel moment elle a commencé à devenir compliquée. Et c'était dur de la voir dans cet état, des lieux, décombres, c'était un gros bordel. Il préférait regarder ailleurs en fumant une cigarette. Même plus d'espoir, rien du tout. Il faudrait qu'elle prenne, merde!
Qu'elle prenne sur elle. 

Il observe, ne dit jamais rien. Elle ne pleure plus, elle raconte, les cicatrices, la peur, les nuits interminables, le rouge enfer des amours enfantines... Elle lui raconte tout. Il voudrait foutre le camp, mais pour ça il faudrait prendre une décision, à cause de cette foutue liberté. 
C'est bien beau la liberté. Mais merde quoi. Liberté de parole pour blesser les gens qui nous aiment et liberté d'opinion pour leur donner le droit de ne plus nous aimer. 

Il ne l'aime plus ou alors il s'en persuade. Peu importe au final, l'important c'est le résultat. Leurs regards qui ne se croisent plus, leurs corps qui ne supportent pas de se toucher, leurs discussions qui tournent court et les silences pleins de malaise, voilà le résultat. Il essaie de faire les choses bien, et si c'est pas possible, de limiter la casse. Voilà tout. 


La première chose qu'il fait au réveil c'est de fumer une clope.
Il est retourné à l'anormal. 
Il ne reviendra plus. 

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