"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

mercredi 23 mai 2012

Elle est comme ça

Elle a le profil type "hippie-bobo-artiste-musicienne". Le genre de fille qui sait tout faire, avec l'air de pas y toucher. Sauf les cours. Les cours elle sait pas trop faire. Enfin pas encore. Enfin déjà ça va beaucoup mieux qu'avant. Bref, c'est pas ça l'important. Donc elle sait tout faire. Et vas-y que je te joue de la guitare, et vas-y que je chante par dessus, et puis vas-y que j'écris mes paroles moi même. En anglais presque correct. Elle fait ses compos chez elle avec son matos, et elle a appris à jouer quasi seule. Elle fait des dessins psychédéliques avec un stylo bic noir. "quand elle s'ennuie".

Voilà, déjà ça donne le ton, elle est assez fondamentalement cool. Et comme elle est cool, elle a de beaux cheveux blonds vénitiens, elle est ultra mince, elle porte des jeans slims, le regard absent et son sac bandoulière sur l'épaule. Elle est pas bonne, elle est juste belle. Elle est réservée, mais elle mord pas. Elle est juste pas bavarde. Du coup, elle dit moins de conneries que la moyenne des gens. Elle demande jamais d'aide. Elle se débrouille toujours toute seule. Elle est blindée, depuis qu'elle travaille à Carrefour. Elle se plaint pas. Elle se fait chier dans ce boulot pourri, mais elle en rigole. Elle rigole souvent et ça la rend encore plus belle.

Alors forcément, elle est drôle. Rien que pour moi au début. On s'est connues comme ça, en fait, en se marrant. Bref, maintenant elle a un copain, cool lui aussi, et des amis parfois un peu moins cool. Elle rigole avec eux aussi, ça en fait un peu moins pour moi. Mais toujours, avec un petit coup dans le nez, et même parfois sobres, on se marre comme ça. Ca la fait chier quand je parle de politique, de mes lectures, de mes études. Mais en fait quand elle est là, c'est l'euphorie, je redeviens la personne que j'étais quand je l'ai connue, version améliorée. Je me dit que quand elle sera plus là, je me ferais sacrément chier. A Science Po l'humour c'est assez mal vu. Peut-être, avant de partir, on fumera la fin d'un pochon de weed sur un toit. On boira une bouteille. Sur le quai de la gare, mes valises sous les yeux, pour un nouveau départ, je sais qu'on s'appellera pas. On s'appelle jamais. J'espere juste qu'elle sera là à mon retour.

Elle est complètement folle.


1 commentaire:

  1. Moi et mon vocabulaire de merde. j'arrive même pas à exprimer à quel point j'aime ce texte. C'est exactement moi, nous. ça me fait tellement plaisir... je vais le garder, l'imprimer et l'accrocher sur mon mur.
    Merci ma petite Gab. Sans toi je me ferai extrêmement chier, j'aurai personne avec qui rigoler de tout et être vraiment moi même. Je redoute ce moment où on se regardera partir. Mais je préfère même pas y penser.

    Love you, J&G pour toujours ! <3
    Juliette.

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