"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

mardi 2 octobre 2012

Only so you know i'd never hurt you in spite

On the road again


La même routine recommence. Entasser des fringues dans un sac, m'engueuler avec ma soeur pour qu'elle me rende mes culottes, mettre Noé dans sa boite de transport, réunir quelques boites de médocs, rassembler clopes, slims et shit, chouiner un peu, parce que sinon ca ne serait pas moi, prendre trop de chaussures et pas assez de chaussettes, tout ça sous l'oeil indifférent de ma mère. 
Demain matin je partirai, mon sac sur le dos, le nez rougi par le froid, mon rat et mon ordi sous le coude, sans thune, sans savoir ou je dormirai le soir même. Combien de fois l'histoire s'est t-elle répétée? Combien de fois se répétera t-elle ? Partir, oui, l'été, avec de la weed, en vélo, sous les étoiles, avec un amoureux et de la peinture, le coeur gonflé d'espoir. Mais pas en période froide, les entretiens d'embauche, les yeux fermés, cernés, laissés de coté. 
Aujourd'hui c'est le dernier jour avant que tout recommence. Prendre le train avec mes bagages et parler à haute voix devant des gens, leur expliquer qui je suis et ce que je veux. Après tout quelle idée d'avoir besoin d'un toit au dessus de sa tête, autant se faire décapiter. Qui a besoin d'une maison, de Science Po, d'un emploi, de papiers d'identité, de parents, de chaussettes, d'argent, tant qu'on a nos propres lois, nos propres règles, et que nous sommes des gens instruits... C'est ça le plus important non? 
Devoir me séparer de Noé pendant quelques jours, attendre que tout cela se tasse, se plaindre un peu mais pas trop, au risque de lasser... Quitte à dormir sous les ponts autant le faire avec tendresse, puisque c'est tout ce qui nous reste hormis le cynisme et la haine. Après tout parler pour se défendre n'a pas grand intérêt, il faut pouvoir dire non et crier à l'injustice quand elle est aussi flagrante, et se foutre de tout, sauf de nous... Je sais, moi, que je peut aller très loin, au point que tu sois empli d'effroi, l'effroi de voir que je n'était pas celle que tu croyais.  Très loin, c'est peut-être là bas qu'il faut chercher, après tout dépend de la direction, je pars, je reviendrai et pour le reste aime moi un peu. 
Il y a des gens qui disent oui à tout, moi c'est l'inverse. Quand j'aime je proteste, peut-être est juste que je me protège, après tout. Evidemment que je tenterai de ne pas tout faire foirer, de ne pas imploser en plein vol, evidemment. Je vais essayer. De prendre, prendre jusqu'à plus soif, puisqu'on boit. J'ai trop pris moi aussi, toi, peut-être pas assez. J'ai eu des expériences par le passé que toi tu ne connais pas. Et pas des trucs dorés à l'or fin. J'ai beaucoup fait mon sac, j'ai beaucoup été tentée de tourner le dos aux problèmes et aux complications, et leur dire d'aller se faire foutre, me cacher au fond de mon trou comme si je ne savais pas, alors que tout le monde sait. Qu'il ne faut pas. 
Faut pas s'étonner si la nuit je me réveille en hurlant, tremblante, quand on me dérobe ma tranquilité même jusque dans mes rêves. Faut pas s'étonner. Mais t'es là, et quand je chiale peut-être sécheras tu mes larmes, même si je ne le mérite pas vraiment. Effectivement j'ai passé deux ans de ma vie avec seulement deux personnes à qui j'ai offert sur un plateau en or ma sereinité. Je t'ai pas attendu pour commencer à vivre ou à survivre. Et on est là, comme des crétins, à exhaler dans ton parcours de mon front à ma bouche, de mes mots à ma peau, froide mais qui ne demande qu'à aimer. 

Alors voilà, sur la route à nouveau, prète à affronter beaucoup de fatigue mais aussi à garder beaucoup de souvenirs, de ces heures de la jeunesse, mise à l'écart par ma famille, sous la pluie, et voir à ce moment là les personnes qu'on aime et pour qui l'on compte vraiment. 

Jusqu'ou peut-on laisser les gens nous faire du mal ? 




2 commentaires:

  1. Bien cet article. Je le lis au ptit dej en mangeant mon oeufs et j'aime la façon dont c'est ecrit et surtout l'emotion transmise à travers tout ça. Je lis regulierement ou quand je tombe dessus sur fb et c'est toujours aussi agreable à lire bien que ce soit tres personnel. Go on!

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  2. ma soeur aussi me pique mes culottes. ju

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