"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

mercredi 17 octobre 2012

La souris

Feu Max Weber ma souris




"J'voulais t'offrir une souris pour ton anniversaire." 

Je t'ai lâché ça comme un pavé dans la gueule ou dans la mare, je ne sais plus, sans fond, ni forme, ni rien. Juste ça voilà. Et une fois que les mots sont sortis ils ne m'appartiennent plus. Je t'ai laissé avec cette phrase, sans te laisser la possibilité de faire autre chose que d'accepter ce que je te disais. Parce que c'était dit, et que maintenant que ça l'était on ne pouvait plus y faire grand chose.
Au delà de la souris, c'était peut-être ton sourire que je voulais. Je ne sais pas.Ce matin sur mon RER il était écrit à la bombe noire : "merci la SNCF de nous donner des trains à graffer". Ca m'a fait sourire. Ca fait longtemps que mon Posca est aux oubliettes. Il m'avait couté 10,38 € au Gibert de Saint-Michel, je me rappelle, j'étais tellement fière. Mon vrai gros Posca pour taguer les rames de métro et les abribus. Je m'en suis jamais vraiment trop servi au final. C'était pas tellement que j'avais la trouille, mais une fois les frissons d'adrénaline passés je voyais plus trop l'intérêt de la chose. Moi je voulais juste montrer que je pouvais faire comme les grands garçons, que j'étais pareille et qu'il n'y avait pas de raisons. Aujourd'hui c'est fini, le Posca est rangé, mais je suis toujours un grand garçon manqué, je suis entourée de petits mecs et c'est avec eux que je me sens bien. Les filles c'est trop nul. 
N'empêche. J'ai pas réussi à en garder un pour moi toute seule, un que j'aurais aimé du début à la fin et avec qui il n'y aurait eu que des larmes de joie. Le bonheur il me file entre les doigts, toujours. A chaque fois que j'ai le sentiment de marcher à ses côtés, main dans la main, des cailloux se glissent dans mes chaussures. Je m'arrête pour les enlever, et pendant que je retire mes godasses, le bonheur, ce fils de pute, il se barre en courant. Lui il croit que la vie c'est un jeu de cache-cache, que j'ai que ça à faire de le chercher, de lui courir après, il croit que j'ai le temps peut-être. Quand j'ai viré les cailloux, remis mes chaussures, il s'est déjà tiré très loin. Le salaud. 
Parfois j'ai pu croire aussi que le bonheur c'était des garçons. Alors j'ai marché avec eux main dans la main, pareil. Mais là ça a commencé à me serrer trop fort les doigts, puis à m'étouffer complétement. Je me suis rendu compte que le garçon en question, c'était pas vraiment lui le bonheur. Et pour le coup c'est moi qui me suis tirée, en cassant tellement tout sur mon passage qu'il n'y a pas eu de cache-cache après. Le problème c'est que je ne supporte pas de marcher seule, sans personne à qui faire la gueule. Du coup, garçon après garçon, regards tendres aux morsures dans le cou... J'ai tout détruit, tout le temps.

Et j't'ai jamais offert de souris.




2 commentaires:

  1. 99% des "garçons" ont le cerveau entre les jambes, que dire ... surexploitation des sentiments humain causé par le manque affectif croissant? Quitte à causer la désolation dans les couples?
    réponse : oui, d'où les 1% irréductible, c'est souvent une personne sur 20-25 ami(e)s...
    à la prochaine.

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  2. Le cerveau entre les jambes? je suis pas tellement d'accord... J'ai eu la chance de ne jamais voir cette hypotèse se vérifier. Surexploitation ? Ou exploitation tout simplement, afin de se sentir vivre, de se sentir vivant.

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