"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

mardi 28 février 2012

Quand la mort viendra pour moi, je lui servirai un verre.

Par Arthur

Improvisation au piano, tandis que les autres vidaient les bouteilles de vin, de bière et de cointreau, on était bien auprès du feu à chanter des chorales comme des mômes. Illusion, on a demandé à Arthur de jouer la lettre à Elise, il soupire. Je hausse les épaules, les pianistes n'aiment pas la lettre à Elise. Comme si à mesure qu'ils savaient jouer, ils ne voulaient plus s'atteler aux morceaux simples et connus comme celui ci. Peu importe, la musique est si belle, le temps les pardonnera, à ces orgueuilleux. Le piano sait me faire pleurer. Ou peut-être est-ce le pianiste mais qu'importe l'émotion est là. Alors je roule un bedo en ecoutant bethov, la weed me donnera l'inspiration pour écrire, il faut l'espérer car je n'ai d'autre moyen pour m'exprimer que ces sales addictions qui m'emportent. Les touches du clavier sont mes notes de piano, leur musique répétitive me perd, fait s'affoler mes doigts et je sombre dans mes pensées pour les amplifier et les faire paraitre belles. Qu'est ce que la musique sans le sentiment, l'écriture sans la passion, toutes ces amertumes qui subliment nos habitudes, à en perdre le gout d'aimer. Pourquoi se perdre dans l'être humain si faillible quand nos arts sont parfaitement splendides. Je ne met pas ma plume à l'encrier, j'allume mon pc ainsi que mon joint et les mots se déchainent, me dépassent, m'enlisent et me font perdre le Nord, ou peut-être est le Sud, en tout cas j'ai la tête à l'envers et c'est agréable de se perdre au fil de nos pensées.
Quand la mort viendra, je lui servirai un verre en écoutant Schuman ou Bach. Je fermerais les portes et les fenêtres, et je lui ouvrirai mon ame. Les passions d'une vie que je n'ai fait que traverser, je lui montrerai mes cicatrices sur les poignets, les séquelles d'une vie qui a trop duré et qui n'en finissait pas de s'attarder, je lui dirait comme je l'ai attendu, comme je révais de la voir arriver. Je lui dirait que j'ai été heureuse, que c'était bien, j'ai pris du bon temps, j'ai bu quelques bonnes bouteilles, connu quelques personnes remarquables et vécu des événements agréables alors rien d'édifiant, mais une vie moyenne tout à fait acceptable. Mais moi je voulais faire dans le hors norme vous comprenez, j'étais née pour faire dans le grand, ou pour faire dans le très mauvais, mais pas du juste milieu, pas de la triste médiocrité. Alors la mort, je lui dirais que j'ai fait mon temps, et que j'ai bien vécu jusque ici, j'ai été plusieurs fois très malheureuse, à en avoir peur du noir, de moi même, de mon reflet dans le miroir, et des gens qui me voulaient du bien, j'ai été paranoïaque, brêve, illogique et sincère, j'ai été tout celà. J'ai connu les foudres, les hublots trempés, les parquets délabrés, les traces de mains d'enfants dans les escaliers, les larmes de ma mère, les rouges-gorge le matin, les préludes, le sang de mon gamin, la rage de vaincre et la haine d'avoir perdu. Quand la mort viendra, je pourrais m'en aller en paix, car j'ai fait tout ce que j'ai voulu faire, je n'ai pas transigé. Je lui demanderai de veiller sur les quelques personnes que j'aime encore, de ne pas laisser la vie trop les abimer et les rendre amers. Je me roulerais une clope et on s'en ira.


Gabrielle

samedi 25 février 2012

Est ce moi qui penche ou toi qui vacille ?


Sarah - Gab

Le sang roule en bille, tourne en rond, c'est l'anémie qui guette son heure, les pommes qui n'attendent que de tomber. Hier je riais encore si fort en public, aujourd'hui je la met en sourdine devant tout ce sang. Je suis seule pour le sang. Et je suis pas sure qu'avoir, à l'autre bout du monde quelqu'un qui m'attends et  qui pense à moi, je sais pas si ca aide vraiment à avancer. Un peu d'amour, un peu d'espoir, de la lumière dans ces matin brumeux au soleil poignardé. Mais devant le sang je suis seule, devant la gerbe, et devant les antidépresseurs je serais toujours seule et l'espoir, il dégouline le long de la cuvette sale. A genoux.


Alors avoir quelqu'un qui m'aime quand je brois mes rêves, c'est joli, ça rend altruiste, mais ca reviens à se prendre un coup de hache entre les deux omoplates. Est ce que c'est l'amour qui épongera le sang sur le sol quand j'aurais débarassé mon corps pour aller le déverser ailleurs ? Est ce l'espoir d'un retour qui réparera les dégats, effacera les mémoires à tout jamais, diluera les pertes et me procura des sensations de défonce en plein sevrage? Non, je ne pense pas. Malgré tout, être seule dans la morve et le sang avec quelqu'un qui m'attend quelque part, c'est quand même plus facile que d'être seule toute seule, ça rassure et ca apaise quand on se rapproche trop des fissures.


Remplis ton sac, égarons nous ensemble. Reviens et ne part plus, ou emmène moi, tant de promesses à respecter sous peine d'implosion de sentiments. On s'envole et on mord un bout dans nos reves avant de tater le béton en retombant sur le sol. La machine tourne à vide et elle dessine sous nos yeux des rides, à en perdre le sens, comme deux grands sourires un peu tristes que l'absence se sommeil a brulés. Car tu sais, tout passe quand on a perdu le gout de vivre, mais de vivre en vie, pas comme les autres qui font semblant, il ne savent pas comment on fait, et moi, je n'y arrive pas seule.


Tu sais moi, j'aime bien quand tu me fais rire, même si je t'avoue que parfois je me force pour te faire plaisir, mais toute cette tristesse c'est trop pour une seule personne.


Gab

jeudi 23 février 2012

migraine

Antonin


Faut qu'jte dise, j'ai rencontré des gens sympas, un bulgare, un ingénieur du son, et je crois que c'est tout, parce que les autres je les ai tous détestés. Il y avait une fille qui rigolait comme une truie et qui me prenait de haut, et tu sais à quel point j'ai horreur qu'on me prenne de haut. Et puis en tout y'avait pas mal de gens, des cons pour la plupart, ou qui m'ont laissé indifférente. C'est encore ceux là que je préfère à la rigueur. Je ne mord pas, enfin tant qu'on me laisse tranquille.
Il y avait Juliette et Louis, un couple merveilleux. Ils m'évoquent une vraie force tranquille, comme si à deux, tout était possible. Il y avait Arthur dans la cuisine qui disait que de la merde. Il y avait énormément d'alcool, mais je n'ai pas bu. On m'a tendu un verre et j'ai haussé les épaules. Ca me brule la gorge, même la vodka j'aime plus ça. J'ai plus envie de perdre pied, d'être complétement bourrée pour laisser mes problèmes derrière moi...et les retrouver le lendemain. Je crois que la dernière fois que j'ai vraiment picolé c'était avec tes grands parents avant de partir à la campagne avec ton père et c'est quand même une sacrée ironie du sort soit dit en passant.
J'écoute Bukowski avant de m'endormir d'un sommeil de plomb, la fièvre au front.  Je deviens une sociopathe notoire. Eveillée à une heure du matin, les yeux brulés à force d'écran, l'extérieur en devient presque un abattoir. 

champ de bataille





Je suis chez J., un tout petit appartement sombre, le mal m'attire, on s'embrasse, je trompe A. mais tant pis, on se marie et je m'installe chez lui, il me bat et me traite comme une merde, ma mère m'arrache de chez lui et me sauve, le stress à la gorge, enfermés, on sauve A., mais quand je me retourne il a été remplacé par C., alors on s'installe ensemble, dans une collocation avec L., la jalousie est terrible, c'est moi qui dort avec lui, mais elle est trop présente, je finit par péter un plomb, je fous tout le monde dehors et je saute par la fenêtre. Changement de décor, je me fait renverser par une voiture, je part en cours quand même, on m'interdit d'y aller, de toute façon j'aime pas la bio, alors je vais chez V., il habite dans une espèce de cabane qui surplombe une rivière infestée de serpents gluants, il y a trop de gens, je perd le fil, alors je me met en retrait, V. vient me chercher et on discute, mais il y a trop de serpents partout et on se fait attaquer par un géant qui sort sa grande tête de l'eau, ma mère est venue me chercher, elle m'attend au bout du pont en bois qui mène à la cabane, je traverse et elle me tend mon manteau, je ne dis au revoir à personne, je pars sans me retourner, je voyage et je parle anglais courrament, ma famille d'accueil me tend les bras comme si je les avais quitté la veille. Changement à nouveau, on est en février, c'est la fête du village, la situation est dangereuse, je suis observée, je ne peut faire confiance à personne, j'ai peur, il y a des ballons, un toboggan enneigé, je sais que je ne doit pas y aller mais je ne controle plus rien; je me contente de suivre les autres, je vois N. et B., mais tout va trop vite, je suis piégée, il faut que je sorte, je ne comprend plus rien, je pars à Saint quentin avec des greluches que je connais pas, je tombe sur A. dans un bar, on fume ensemble et je lui demande son numéro, on parle de A., parti à l'autre bout du monde, et je disparais.
Et là je me réveille. 

mercredi 22 février 2012

Plus de flow que Jesus ! (photos de soirées)


déchirés





Les quatre fers en l'air en travers la galère
La bière seringuée à même la chair
Stylo noir et feuille blanche entre tes deux mains
Sans savoir comment on ira demain matin
Les problèmes se démènent tristement dans tes veines
Grande bouffée d'illégal complètement hors d'haleine
On arrache tous tes rêves au casse-noisette
Nuées d'hirondelles noires s’entre-tuent dans ta tête
L'avenir appelle à grand cri la trahison des promesses,
La détresse, l'angoisse, l'adieu à l'ivresse
Les volutes de fumée s'écrasent contre les murs
Tandis que mes yeux sales dégoulinent de peinture
Psychisme fragile, folie et déraison
Placé en asile pour thérapie par aversion
Bon à enfermer, lunatique, aliéné
Mauvais esprits lâchement soulagés
Vertige de la liberté nous rendant misérables
Et seule la paix de la weed pour servir de parade.

Gab

dimanche 19 février 2012

vacances tristes

J'ai cherché Venezuela sur Google. C'est super loin. 5 heures de décalage horaire. Il est 8h du matin là bas. Ici, 13 heures. J'ai décidé d'hiberner. Plus me laver, plus manger, plus sortir pendant 2 semaines. Avec Noé, c'est tout. Et mes gouttes pour les oreilles. Dormir jusqu'à la fin des vacances, jusqu'à ce qu'Antonin revienne d'Amérique, jusqu'à avoir rattrapé mes heures d'insomnies.
Je ne suis pas folle vous savez. 

mercredi 15 février 2012

Ici bas


Déroute - Gab


Bonjour.


J'ai eu 18 en culture générale. En vérité c'est K. qui a fait tout le travail (merci) mais j'aurais un 18 sur mon bulletin quand même. Chouette.


Le vide bat son plein ici, comme toujours, mais encore plus. Il bat tellement que j'en ai mal, mal aux oreilles, à la gorge, au ventre. Mal au coeur, à croire que j'en ai encore un. Laissez moi rire, après toutes les larmes que j'ai fait couler, il ne bat plus dans ma poitrine. Ceci dit, ne pas avoir de coeur est sans doute le moyen de ne jamais se le faire briser. C'est peut être à force de me le ronger dans ma solitude. La seul chose que je ne céderais à personne. Je veut bien partager ma vie. Pas ma solitude.


"L'apparence n'est rien; c'est au fond du coeur qu'est la plaie." Euripide. Et si le coeur n'était en réalité qu'une vaste plaie ? Et si la plaie en venait à écrabouiller le coeur ? Avec des si, on mettrais Paris en bouteille. De vodka j'espère. Quand je bois, c'est pour être ivre. Pour oublier, oublier que j'ai honte, honte de boire, comme l'ivrogne du Petit Prince. Ah, celui là, si il savait comme on en chie ici bas, comme il a de la chance de se noyer dans sa solitude au lieu d'en être réduit à se noyer dans l'alcool. Quand je buvais encore, l'alcool était l'aspirine de mon âme. Maintenant j'ai des anxiolitiques. J'ai essayé d'y noyer mes soucis également, mais ces cons savent très bien nager. Imbuvables.

En ce moment je m'empoisonne à l'amertume. C'est gratuit, elle se nourrit des déceptions de mes parents pour grandir. Je cultive le vague à l'âme. La came m'isole.


Gabrielle tourne à vide

lundi 13 février 2012

psychiatrie et fissure

Côté obscur du rêve nocturne- Gab


Déviants et marginaux au point de rupture,
Êtres anormaux condamnés à la censure,
Voilà pour les fous, psychiatrie et fissure.
Exécutions cachées par le secret des murs.
Manque de concentration, l'air de revenir d'un camp;
Devoir de reconnaissance auprès des bien-pensants,
Bien-portants, a bout de bras les restes d'un enfant,
Laminé, écoeuré, par les dégats du temps
Qu'on installe en clapier aux murs asseptisés,
Médecins en blanc, médicaments et cachets,
Enfermement en règle, existences abimées,
Tu peut fermer les yeux, mais ne peut pas réver.
Supplice de la folie et de la déraison,
Bien soulagée pourtant derrière sa cloison,
Et ruminant d'avance sa libération,
Car trop effrayé par la vue de l'horizon.
Euthanasie lente entre les murs d'un hopital,
Séquestration légale pour maladie mentale,
Dépression brutale, stigmatisation sociale,
Enfermé dans la brume d'un esprit bancal,
Cri à la détresse et se sent incompris
Adieu ivresse, bonjour insomnies,
Sentiment de tristesse et anorexie,
Hurle dans ta cellule de psychothérapie.

Gab (s'essaie à Foucault)

vendredi 10 février 2012

Chefs d'oeuvres


Couple à cheval- Kandinsky (1907)


Losing my Religion - R.E.M. 


La vie devant soi - Romain Gary (1975)


Prelude & fugue n°2 - Bach 


Rue Carnot (Versailles) - Emmanuel Braudeau 


Les Fleurs du Mal - Baudelaire (1857)

mercredi 8 février 2012

Inventaire

Inspiration : Lucio Bukowski (rendons à César ..) 

J'ai une balance malveillante, des cernes sous les yeux,
Des peluches, des photos, des souvenirs si vieux,
Une ceinture violette sur mon étagère,
Des prétendus amis qui me laisseraient en galère,
Des dizaines de colliers, un dictionnaire d'anglais,
Et un certain camé qui m'a appris à aimer.
J'ai un don pour foncer droit dans le mur,
Des journaux qui s'entassent, plusieurs paires de chaussures,
Un rat qui pète des plombs dans sa cage la journée,
Des CD de classique, un paquet d'OCB,
Mon diplome du Bac, les yeux bleus,
Un père qui commence à se faire vieux,
Des cinquantaines de dessins faits en classe
Quand j'était encore vraiment à la ramasse,
Deux chevaux morts et enterrés, une bouteille de malibu,
Et des pensées sordides à en rendre plus d'un fou.
J'ai des perles, un PC offert par mes parents,
Des regrets, les Pensées de Prévert et des dessins d'enfants,
Une robe en soie trouée, des bouquins jamais lus,
Des voisins cons, un iPod, une soeur qui n'en peut plus,
Une prépa dans le seizième, des mots durs comme des doux,
Des antidépresseurs, une médaille, un chien-loup,
Les poumons brûlés par trop de joints,
Les yeux qui ne se ferment qu'au matin,
Des cahiers vierges, des promesses, quelques bougies,
Peu d'assurance, un amoureux transi,
Des Converse, du respect, un paquet de Lucky,
Un appareil photo, un poster Nirvana géant,
Un parapluie cassé et le don de faire semblant.
La gueule de quelqu'un de bien, une boite d'allumette,
Et Dix mille textes dans mon étui à lunettes.

Gab s'essaie. 

mardi 7 février 2012

Aujourd'hui j'avais envie de crever de quelque chose et de toute évidence de rire ne m'était pas accessible.

Fuite (shitty quality, sry)



Mes cours sont trempés. C'est pas des blagues, ma sacoche a gelé, sans me demander mon avis, et la flotte s'est déversé sur mon pc et sur tous mes dessins dans la relative chaleur du RER. Des heures de boulot foutus en l'air par un peu d'eau. Mes traits de crayons ont bavés, les feuilles blanches se sont déchirées, il ne reste plus rien de mes inspirations de la veille. J'ai le seum. Comme si la journée n'avait pas assez mal commencé comme ça.


D'ailleurs elle n'a pas commencé. Elle n'est que la suite des emmerdes de la veille car je n'ai pas dormi. Ou d'ailleurs non, j'aurais préféré ne pas dormir, j'aurais sans doute été moins fatiguée qu'après ces horribles cauchemars. Je réfléchit de jour comme de nuit, et je me réveille en sursaut après avoir vécu encore plus de choses dans mon sommeil que dans mes pénibles déambulations dans Paris. Mon lit devient un champ de bataille, la douleur me perfore le ventre, mon matelas est rouge sang et je suis en retard.


Je voudrais mettre ma tete sur ton épaule, mais je suis seule. Ce matin dans ma chambre, noire, je manque de concentration pour la journée, et l'air de revenir d'un camp. Oui parce que j'ai rêvé de toi. Moi qui me plaignait de ne pas, ne pas t'avoir avec moi la nuit. Noé meurt. Je suis entourée de chevaux, alors que je les évite depuis des mois. Que de mauvais souvenirs. Mon ancien empire. Mes vieux soldats. Des équidés, comme vous et moi, des êtres sans coeurs, sans âmes, sans forme et sans gout; évoquants des souvenirs sanglants et terrifiants. Et toi sur ce muret, en travers mes démons, derrière des murs de préjugés, je suis à la fois dominante et dominée, et je vois dans tes yeux : ce Mépris tant redouté. A la frontière du dégout, tu te tiens face à moi, et sans un mot me dédaigne, m'envoie retourner à mes passions mortes et non pas enterrées mais sans doute brulées à la sortie du camion de l'équarisseur. Tu me renvoies méchamment à la figure toute cette terreur, ma gerbe, mes larmes et ma peur, datant d'il y a six mois, peut-être huit.


Je me retrouve seule, dans le monde des adultes, tu m'as arraché mon enfance et là je ne sais plus à qui je m'adresse, quel être j'appelle "tu", si je parle au passé ou au présent, à mes larmes anciennes ou celles de maintenant. Vos deux personnes se confondent jusqu'à se noyer l'une dans l'autre, à jouer à celui qui m'effraiera le plus. Une association de cons, voilà ce que c'est. Une guerre passive. Petit à petit je me vide et t'appartient. Car il ne reste plus rien de moi, je me suis déversée entre mon matelas et mes draps, et tu prends ma place, ta part de mon existence, et tout reccomence comme avant, l'absence lente, la peine, la douleur, la frustration, la haine et le manque.


"Et dans toute la puissance de notre inagélité, on n'a que cela d'égal ce droit à la vie", K.O. par le prof de philo qui m'achève avec ses paroles. Ses mots. Ces mots. Mes maux. Mon rat pisse sur mon jean et meurt dans mon rêve, tandis que mon enfant me coule entre les jambes, et lui je ne le pense pas. Je le refoule dans un coin de ma tête et je sers les dents, je ravale la morve, ramasse une clope pas trop usagée par terre et je remballe mes idées torves, je crache ma bile au sol et lève les yeux au ciel. Ne me fait pas rire, tu ferais craquer le masque. Je ne suis pas malheureuse, je suis triste. Mais c'est un secret.

"Le génie est toujours un peu borderline" M.Soubirou

Gabrielle-se-noit

lundi 6 février 2012

L'enfer c'est les autres et ton reflet dans le miroir.




Il n'y a pas d'espoir dans mes sales versets, d'ailleurs j'essaie même plus de faire rimer. J'ampute mes rêves au criterium, un jour d'hiver; je les trace sur papier blanc comme ciel, j'exorcise mes enfers, de la rancœur plein l'atmosphère, comme de la haine d'avoir perdue une guerre vaine. Les traits de crayons s'entassent en masses informes, comme des cons, comme les larmes d'une femme qui attendrait un homme, quelqu'un, quelque part, très loin, sans faire de bruit, au bout du hasard, la nuit.Mon mal-être s'amplifie sur les lignes d'un cahier, dans le fond d'un cendrier, en nuages de fumée, et je marche sur un fil en espérant grandir. Mais ça empire, et rater sa vie parait bien plus facile. Le coeur à marée haute et les yeux secs, j'essaie de me diriger vers quelque part, ailleurs, mais trop de fautes, et trop de fuyards. Trop de déceptions; la dépression guette.
Ton coeur bat la mesure; le mien de l'aile. Je ne suis pas ce que j'aimerais te montrer, et tu perds trop de temps avec moi alors que je ne me ressemble même pas. Je ne suis pas à la hauteur, à ta hauteur. Le silence couvre le bruit et écrire n'en fait pas. Je ne décroche pas mon téléphone, pas même à toi et je m’emmure en moi même, pour pouvoir hurler seule dans mon crane, pleurer sans larmes. Me perdre dans mon vide. Loin de toi, de moi, Loin. Bientôt il ne restera plus rien.




GAB

dimanche 5 février 2012

Préambule à une exorcisation par les mots





Ça se résume en quelques mots, il faut écrire, écrire vite, car à 17 ans en 2012, on est bientôt mort. Je ne parle pas de fin du monde, non, juste du monde, il suffit à la fin de la survie en soi. Alors écrire, comme ça vient, ou que ça aille, parce que ça va, ça vient, ça arrive parfois, et ça m'est d'ailleurs arrivé. Et je voudrais que ça vous arrive aussi, ou à la rigueur que ça arrive jusqu'à vous. Vous qui êtes bien quelque part, ou ailleurs. Dans le droit chemin peut-être. Et ou il est d'ailleurs celui là ?
Alors écrire : Gabrielle, la Bretagne dans le sang, Paris sous les pieds, Saez, Bach et Florence dans les oreilles, la main d'Antonin dans la mienne, un rat dans ma chambre, en Prépa Science Po et vous en savez déjà bien trop.
Pourquoi cette frénésie d'écrire ? Cracher les mots avant qu'ils nous manquent. Exorciser les peines par la parole, exprimer la vie pour la raconter à d'autres, pour transmettre l'espoir ou réclamer de l'aide, appeler au secours. Mon but n'est pas d'écrire un livre mais de me livrer. Comme ça, au premier venu. En espérant qu'il restera. Je ne suis pas dépressive. Je suis Gabrielle et je souffre de dépression. Ici commence mon exorcisation littéraire.



     Gabrielle - HOPE