"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

dimanche 25 novembre 2012

"De tous tes rêves il ne reste que des vestiges"



"C'est ce que je voulais faire en juillet. Tout détruire pour tout reconstruire. Tu ne m'en as pas laissé le temps. "

Et ta voix comme mille couteaux se plantant dans mon cœur. La souffrance au sens le plus triste, de celle de l'assassin revenant sur les lieux de son crime. Alors que dans le fond je m'en foutais, puisque c'était seulement un échec, comme tant d'autres. Les victoires sont éphémères, provisoires, mortelles et souvent défaillantes; alors que l'échec est éternel. Toujours on pourra se retourner, et déclarer : voilà, ça je l'ai raté, cela c'est moi qui l'ai gâché. Qu'en sera t-il de nos œuvres ? Brûlées, évanouies, victimes de leur succès ? Nos muses seront défuntes, nos admirateurs endormis, et que restera t-il à part l'amère note que nous présente la vie et ses étourdissements?
Et c'est là qu'est la boucle. Sortir d'un échec pour en amorcer un nouveau. Échouer sur plusieurs plans en même temps. Echouer sur toute la ligne. Et peut-être qu'on l'a mérité, ça et nos âmes pleines de bleues, à force de nous conduire comme des cons. A essayer de creuser au fond de l'impasse pour avoir le sentiment d'avancer encore un peu. Et moi de te dire que l'amour n'existe pas, qu'il n'est qu'égoïsme et miroir de nos bétises, et toi de me déclarer que je n'ai pas été intègre... Et ta voix d'enfant, et tes yeux qui sourient, et ton innocence disparue.









jeudi 22 novembre 2012

Délit de fuite - Chapitre 6




Juin 2011 [flashback] -

Ça fait quatre jours. Quatre jours à ne rien faire, ne rien dire, ne rien manger, quatre jour à rester de côté, à l'écart, pleurer souvent, perdre l'équilibre, tomber et ne pas se relever. C'est une détresse comme on en voit peu, l'âme pleine de bleus qui se retourne pour lui faire face, et lui fait un doigt d'honneur. Les médicaments n'agissent pas. En réalité, ce n'est qu'une gosse, derrière ses longues mèches blondes et ses yeux trop noirs, son pétard à la main. A l’hôpital, c'est une gosse qu'ils ont voulu interner. C'est une gosse qui s'en est enfui. Quand la liberté importe plus que la survie.
Sur le toit, il y a quatre jours, elle avait peur et froid. La douleur était plus atroce que jamais, les sanglots étaient des cascades et rien ne semblaient pouvoir les arrêter. Vivre ou mourir. Sauter ou affronter le merdier derrière.
Le briquet a craqué quand elle a allumé son joint, elle a sursauté dans ses larmes, les pieds dans le vide. Rien n'arrêtera la chute. Son corps s'explosera sur le sol. Et ce sera la fin.

"La voisine m'a sauvé la vie", qu'elle expliquait à l'infirmière à l'hôpital la gosse. "Elle est passé dans la rue quand j'allais sauter, et elle m'a parlé pendant 2 heures, pour me faire descendre. A minuit. Quand je suis redescendue, j'ai prié jusqu'à arrêter de pleurer. Pourtant j'ai jamais cru en Dieu, mais là, cette nana là elle le méritait. Cette nuit là j'ai cru en Dieu, grâce à elle. Mais je suis venue ici parce que j'ai besoin d'aide vous comprenez. Puis de mes médicaments."
Mais la psychiatrie, c'est comme tout, plein de fissures. Elle a pris son iPod, son shit et son ordonnance et elle s'est cassée comme une voleuse. Ça fait quatre jour qu'elle est chez X. Il pleut. Des valises sous les yeux, le cœur à marée haute, la gosse a pleuré toutes les nuits. Elle souffre. Un cœur brisé a failli toucher le bitume.


Octobre 2011-

"Alors c'est à ça que ça ressemble les souvenirs. Se faire poursuivre par les moments les plus atroces de nos vies. C'était bien d'avoir tout oublié."


lundi 19 novembre 2012

Les moutons





13h30, j'ouvre les yeux péniblement, il fait déjà jour et je ne suis toujours pas morte. Merde. Je regarde autour de moi, l'appartement est un capharnaüm. Je me lève, je donne des coups de pieds dans quelques objets sur mon passage, j'allume la lumière, réveillant du même coup les deux rats dans leur cage et l'être humain dans mon lit. Ils clignent tous trois des yeux, l'air perdu.

L'être humain: -Bonjour mon ange.
-Hm.
-T'as bien dormi?
-Ah ça suffit tes agressions dés le matin hein! Bordel.
-T'es complètement cinglée Gabrielle.
-Ta gueule.
-...
-Aujourd'hui on va faire de grandes choses! On va devenir des gens socialement respectables. On va affronter le vaste monde extérieur, voir des gens, des Vrais gens ! Il était temps, on est vendredi. Bouge ton cul. Au fait ya rien à manger pour le petit-dej.
-OK.
-On va aller à Nanterre.
-Ah. OK.
-Tu peut t'occuper du médicament de Noé s'il te plait? Je me prépare et on y va.

Vingt minutes après, le médicament de Noé n'était toujours pas prêt, on est partis quand même avec le-dit Noé sous le coude. J'avais mis mes chaussures de pute en cuir rouge à talons de 10 cm, un pull à paillettes et deux écharpes. Ca me mettais d'attaque pour affronter le monde extérieur, d'avoir l'impression de m'y être un peu préparée, même si les chaussures de putes n'étaient pas tellement homologuées au final mais ça je ne pouvais pas le savoir.

On a pris le train jusqu'à la Défense puis le RER A jusqu'à Nanterre et c'est là que j'ai commencé à comprendre dans quoi je m'étais embarqué quand j'ai réalisé que la station de RER donnait directement sur le campus et qu'en fait elle était même là pour ça. Ca m'a donné une petite idée du massacre de voir autant d'étudiants massés sur le quai, prêts à pousser celui d'à côté sur les rails pour monter plus vite dans le train. Des moutons qui s'échappaient de l'abbatoir, voilà ce qu'on a du traverser pour arriver sur le campus, Noé, E. et moi. Un sacré bordel.

On est arrivés indemnes et sans perte civile à l'université. Elle se présente comme un terrain recouvert de pelouse à perte de vue, surplombé d'un grand batiment alphabétiquement classé tous les 200 mètres, aux murs recouverts d'affiches communistes mignonnes et désuettes. "Salauds de gauchistes", on a laché en coeur avec E. parce que c'est plus une question d'habitude qu'autre chose et qu'on aime bien être en contradiction avec tout et tout le temps.

E. a voulu voir quel cours il avait, plus par curiosité que par tentative de se donner bonne conscience. Je l'ai suivi jusqu'à son amphithéatre, par curiosité également. Dans la théorie on aurait du passer innaperçus mais dans la pratique, en nous voyant entrer, la prof s'est interrompue dans sa phrase.
"Je vais faire une pause quelques instants puisque deux jeunes gens nous ont rejoints et ils n'ont pas du tout l'air de savoir ce qu'ils font là."

Et merde, démasqués.

Tout l'amphi se retourne pour nous fixer, ce qui au final ne faisait pas tant que ça parce qu'au mois de novembre on ne peut pas s'attendre à ce que tous les sièges soient pris en pleine après-midi, mais c'était génant quand même. Moi, juchée que j'étais sur mes talons de pute, je tente un repli stratégique afin de m'enfuir de cette salle pleine de monde ayant notifié ma présence dont je n'avais foutrement rien à carrer. Evidemment à l'inverse E. était parti s'asseoir dans l'amphi pour se renseigner sur la nature du cours en question. Naturellement, le mec à côté de qui il avait posé son cul n'était pas plus au courant que lui, occupé qu'il était à jouer sur son iPad.
Il aurait pas eu mon rat que peut-être je l'aurais laissé tout seul tellement ça m'effrayait tous ces gens qui me regardaient, mais il l'avait. J'ai pris mon courage à deux mainsj'ai fini par le trainer au dehors en maugréant "mais viens, putain, on s'en bat les couilles de ce cours, fais pas genre ça t'intéresse". Je me suis dit que de toute manière pour qu'on s'arrête pendant plusieurs minutes sur notre arrivée dans la salle ça ne devait pas être un cours passionant.

On a rejoint Minou qui séchait son amphi de sociologie, P. qui sortait de la B.U. ou ils prètent des Mac Book Pro en libre service alors qu'il n'y a ni papier toilette, ni lumière dans les chiottes, et M. qui sortait d'un rattrapage. On a fumé des joints sur la pelouse, dessiné des bites sur les bancs et j'ai appris une nouvelle formidable : il y a une ferme à Nanterre avec des moutons et même peut-être un ane. Sauf qu'on savait pas trop ou elle était. J'ai mis E. dans le coup et il a promis de m'y emmener, les autres sont partis vaquer à leurs occupations et on s'est retrouvé à déambuler sur le campus en demandant au personnel d'entretien ou se trouver la ferme.

On s'est retrouvés dans un espèce de cirque désafecté à la recherche d'un certain Roger qui était sensé nous montrer les moutons, bref encore un sacré bordel. Il y avait deux ou trois grands chapitaux, un parc à oiseaux, une roulotte aménagée qui servait de chiottes mais pas de moutons... Ca a fini par nous gonfler cette histoire surtout que j'avais très mal aux pieds à cause de mes chaussures de pute et on s'est assis dans un ancien squatt entouré de murs en pierres taggués de bas en haut à fumer notre dernier joint.

Un homme d'une soixantaine d'année est passé, il avait un bonnet rastafari, deux trous à chaque oreille et il marchait en sandales, alors que merde, on était en novembre. Sur le coup je me suis dit que c'était probablement la personne la plus intéressante que j'avais vu de la journée. Et qu'en fait des moutons, j'en avais vu, et d'ailleurs pas mal depuis mon arrivée en RER A. Qui a besoin d'une ferme quand la fac en est une à elle toute seule ? Et si pour valider une de leur matière aux examens on demandait aux élèves d'aller brouter le gazon dehors, la plupart le ferait. Après les gens me demandent ce qui m'intéressent tant chez les animaux, mais ils devraient se regarder dans un miroir, ça les fascinerait aussi.

Mon téléphone a sonné.

-Allo Gab?

Et merde c'était le dealos.

-En fait je t'explique là je rentre de Nanterre avec E., on a vu Minou puis on a cherché les moutons mais on les a pas trouvé et maintenant j'ai mal aux pieds. Passe vers 21 heures, bisous.

Ca l'a fait marré, j'ai raccroché.


vendredi 16 novembre 2012

Extrémisme




Toutes ces cicatrices que l'ont tait, toutes ces choses que l'on ne dit pas, jamais, ne jamais chier la ou on mange, c'est tout, toujours à contre temps, coutre courant au bras de la rivière, des flots de la mer, ma mère qui pleure, dans la galère, amère est la souffrance quand on est plus bas que terre. Illicite désillusion, dans la matrice de toutes les passions, l'amour, la tristesse, le sel dans la gorge et les larmes aux yeux les pieds dans l'eau, mon coeur, inondés, dépassés, observons une minute de silence à nos ames meurtries pleines de bleus, et elles l'ont bien méritées ces salopes... On voudra peut-être vouloir faire ressentir notre douleur à la société... Quand on sera des génies du mal.
Et à la fin ils se suicident tous, on ne sais pas trop pourquoi. Il faut de la patience pour comprendre, et beaucoup d'humanité, mais ça ça n'existe plus tellement, c'est mal vu de vouloir aider les gens, on peut pas entrer dans leurs vies comme ça on est plus des enfants qui déboulent n'importe ou sans envoyer de mail de confirmation. On devient adulte, on est content d'avoir une machine à laver qui fait aussi seche linge et d'avoir acheté un balai assorti au tire bouchon, on se couche l'un a coté de l'autre tous les soirs sur le même lit, à la même place, pleins d'espoir mais quand même loin de nos rêves de gosse, de faire l'ENA, d'adopter un chiot, de sortir tous les samedis soirs avec nos meilleurs copains et de bosser le dimanche à la B.U. , aller dans des expos et nous réconcilier avec nos exs, être tous en harmonie et heureux, alors on s'entoure de licornes artificielles, dans une vie faussement fastueuse mais qui nous plait, après toutes ces épreuves, bon. Des mondes parallèles ou on rigole tous les soirs et ou on fais nos devoirs ensemble. De l'extrémisme un peu dans ce monde de merde désespérément modéré...
Tu protestes, tu protestes on se débat , c'est émouvant et tout, dans un monde à part... La jungle ou l'anarchie? quitte à choisir je préfèrerais la jungle, ici c'est plutôt une ruche, on fume l'aprem devant le batiment F à Nanterres, c'est des primates qui sont nos profs, dans mon paradis j'ai pas envie que tu y sois, j'ai de la beu, du whisky, des calissons d'Aix avec des cascades et des loutres, est ce que j'ai besoin de toi? T'es pas indispensable, qui l'est quand on a 18 ans, les yeux bleus, et tout à piller jusqu'à nos derniers centimes pour un peu de drogue? Qui? Pas toi pas moi, personne. C'est une escroquerie ce grand mot "d'amour", ca n'existe pas et tout le monde se couvre les yeux, c'est ça notre distil d'espoir, qu'on achète à bas prix chez le dealos qui se déplace en scooter mais qui est quand même moins bien que l'ancien. Mais bon, on a pas trop les moyens de faire autrement, merde.



jeudi 15 novembre 2012

Gandhi était un anorexique allumé du bocal




On m'a demandé de cesser-s-il-te-plait-gabrielle d'écrire des textes tristes, "on" représentant ici la demande générale (oui, oui, au moins tout ça). C'est plutôt difficile étant donné que la seule chose dont j'ai envie de parler actuellement est pourquoi, nom de dieu, pourquoi dés que j'essaie de faire bien tout se passe toujours mal? Le dernier exemple en date étant que mes moules spécial micro-ondes on fait explosé le dit four micro-ondes en question, immergeant ma cuisine dans un brouillard digne de celui de 20 toxicomanes empilés dans une salle de bain de 3 m².
Ceci ajouté au fait que Noé a une tumeur, que le petit Léon, nouveau rat engagé sur le radeau de la galère pour tenir compagnie au sus-nommé Noé, s'avère être plutôt idiot, et que d'ailleurs il va bientôt avoir bien mal au ventre vu qu'il a mangé mon savon au chocolat, le con, que mon copain est assis dans mon lit à côté de moi à lire BIBA en faisant des blagues sur les bambous, bref, tout va à veau-l'eau, de mal en pis et nous brûlerons tous dans les flammes de l'enfer. Sans aucun doute.
Ceci est donc un message un peu creux, sans fond ni formes, des phrases dans le vide comme on en entend par milliers en zappant sur TF1. Voici de la non-information, juste quelques mots pour vous dire que je suis vivante et pour vous rappeler que vous l'êtes aussi, on aurait tendance à l'oublier. J'écris ce soir comme beaucoup parlent, sans avoir rien à dire, et pourtant je continue tout de même, comme toute personne se devant d'être insignifiante le ferait. De toute manière, pourquoi parler de choses importantes, de sujets qui nous tiennent à coeur ? Dans ce monde ou rien n'est fait correctement, ou plaider sa cause est vain, dans un pays des droits de l'Homme ou ceux-ci pleurent en silence chez eux, ceux dans la rue pleurent à haute voix de gros sanglots le ventre gonflé d'alcool pour se tenir chaud...
Nous sommes des choses futiles. Si petites et vulnérables. On se parle d'amour pour oublier la misère, on s'invente des passions pour pallier à la guerre, des rêves pour diluer l'absurdité de nos vies désunies, on se tient la main pour ne pas songer que certains tiennent le monde dans la leur et on rit juste pour ne pas penser à nos peurs. Tout est factice ici. Nous sommes assemblés pièces par pièces, coordonnés, rassemblés et lâchés en semblant de liberté sur des pelouses cloisonnées ou l'on a pas le droit de marcher parce que l'herbe repousse. Alors ? Alors quoi, parler, me trouver une cause à défendre et aller au bout de mes idées? Me révolter ? Dénoncer, manifester, me débattre? Alors que je peut juste rester au chaud chez moi, Noé roulé en boule sur mon ventre, et me cacher de ce monde que je hais ? En sortir pour en rire de temps en temps et me perdre sur la belle voie de l'échec scolaire, m'enfermer pour pleurer, faire l'amour ou tout casser si l'envie me prend. Méditer sur mes névroses jusqu'à ce qu'elles soient ancrées au plus profond de moi pendant que celles de l'humanité empirent. Voilà ma vie et sachez que Gandhi n'était qu'un anorexique complètement allumé du bocal.



lundi 12 novembre 2012

Cavalière

par Marie HGT



Si ce n'est pas le cheval qui t'arraches ta vie, c'est la vie qui t'enlève ton cheval. Et ça, ça te démolit. Ca te brise. Il n'y a rien de plus puissant que l'amour qui lie un cavalier à son cheval. Un cheval qui s'éteint c'est tout un monde qui s'écroule. Un jour tout s'effondre et on ne se relève jamais. On n'en parle pas. On ne dit pas. On ne trahit pas sa peine, on ne devrait pas souffrir d'un animal, non. Ca n'est pas acceptable...
Mais on a une faille à l'intérieur de nous même, qui ne se remplit pas. Le cheval nous a démoli. Plus jamais on ne pourra prononcer ce nom sereinement, se séparer de ses affaires et laisser la vie reprendre un cours normal. La mort nous a achevé sans préméditation. Les chevaux n'auront plus jamais d'âme, la vie n'est plus la même avec cette lourde pierre au fond du coeur.



à elle qui me manque tant

En retrait, loin de ces sabots, on voit nos proches continuer dans leur voie, alors on s'entoure de remparts infranchissables, que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Qui pourra leur raconter mes nuits à trembler dans une tristesse infinie ? Qui pourra leur dire que quand elles courent vers le podium, moi c'est seulement à ma perte. Un monde désenchanté s'offre à nous, ici bas. Plus de passion puisqu'elle est morte. Ils s'appelaient Isidor, Kiss, Kelly... Ils construit ma vie pour la détruire enfin. Il en reste des lambeaux, quelques vieilles connaissances qui m'épargnent un peu leur récits d'aventure, un porte clé sur mon trousseau aux couleurs de mon ancien club, des prixs et récompenses, foutus à la poubelle lors du déménagement. Rien chez moi ne me rappelle à eux, j'ai tout brulé, jeté aux ordures, rangé au fond du garage, hors de ma vue. Je n'en parle jamais. Et je ne remonterai sans doute jamais. Je manquerai d'air là haut, les larmes m'étoufferai, et rien ne me ramènera Kelly ou Kiss. Tout a une fin, même si c'était un peu tôt.  Il parait qu'à la fin tout ira bien... Vu que tout ne va pas bien, est ce que ça veut dire que ce n'est pas la fin?
Dorénavant, dans leurs yeux, je lis seulement mes propres peurs. Ma tristesse. C'est un monde trop dur pour les gens aimants.




"Kelly est morte, j'ai plus rien à regretter, c'était la seule qui valait la peine que je me batte, maintenant j'en ai plus rien à faire, ceux qui ne donneront pas de nouvelles n'en auront pas des miennes... J'ai des choses plus importantes à faire, me reconstruire en premier. Ca prend du temps. " juin 2011 

"Je me mords l'intérieur des joues, je regarde ailleurs pour ne pas montrer à quel point les larmes débordent de partout mais le maquillage laisse des grandes traces sur mon visage malgré tout... Jai pas encore réalisé pour Kelly, cest juste une parenthèse, je sais pas ou elle estm ais elle va revenir, cest sur. Elle me manqurait tellement sinon... Ce serait juste impossible, invivable sans elle. Elle est pas morte, j'y crois pas moi." juillet 2011





jeudi 8 novembre 2012

Délit de fuite - Chapitre 5


Septembre 2011

Tout d'abord, enchantée de savoir que tu vas bien, ça me tient vraiment à coeur. Après ce qui s'est passé, on aurait pu croire que tu serait déprimé, maladif, ou que sais-je? au bout du bout du fond du puit? Mais non. Tu as bien. Oui, enchantée de le savoir. 
Moi? Si je vais bien? Evidemment voyons. Non parce que quitte à venir aux nouvelles, autant prendre les bonnes et repartir. Puisque de toute façon on les oublie à force de ne se pencher que sur le passe. Alors oui, ça va. Je ne me suis pas tirée une balle, comme on le craignait. Tu me diras en même temps je n'ai pas de flingue. Personne n'est assez inconscient pour m'en mettre un entre les mains. C'est plutôt une bonne nouvelle ça, non ? 
En second lieu, je suis venir que je m'en vais. Je ne te laisserai jamais plus me faire souffrir du moins j'essaierai. Je regarde le plafond. Merde. Tu m'as vraiment usé, usé à la corde. Raide comme nos figures, ammaigries. Nos routes se séparent ici. J'en aime un autre, du moins je crois. 
Donc voilà. Tout a une fin, ici est la notre. Je te quitte 6 mois apres que tu m'ai quitté, oui c'est un peu tard, mais bon. En espérant que tout aille bien, et pour le mieux. Je vais essayer loin de toi un peu, pour voir comment ça fait. Après tout, ce n'est pas vraiment de ta faute si tu as foutu ma vie en l'air. 



dimanche 4 novembre 2012

Délit de fuite - Chapitre 4




Juillet 2011 - Service psychiatrique


"Je ne me rappelle plus tout cela. Ma mémoire me joue des tours.Qui êtes vous? Êtres en blouses blanches, aux chaussures en plastique, évoluant dans un dédale de couloirs aseptisés. Vous faites pleurer ma maman le soir. Vous voulez ma sécurité mais vous n'entendez pas qu'elle ne se trouve pas dans vos bras, ni dans ceux de substituts d'amour chimique. Qu'attendez vous de moi? Que je vous raconte ce qui s'est produit ? Je vous dit que je ne m'en souviens pas. Qu'y a t-il de plus à dire? Cela appartient au passé.
Vous évoquez la figure paternelle quand je vous parle d'amour. Je ne comprend pas vos questions. Vous ne savez rien de moi, je ne vous en ai pas tant dit. J'ai beaucoup parlé, certes, parce qu'une fois que beaucoup est déjà dit, il n'y a plus tant de place pour les questions. Séance de 45 minutes, 80 euros remboursé par la Sécu et la mutuelle. Je ne vous ai rien dit de lui, ni son nom, ni ce qu'il m'a fait, ni rien. C'est mon secret. Mon ultime cicatrice que je ne vous laisserai pas soigner, car derrière la camisole chimique, ce recel de souffrance, c'est ce qui me permet de me rappeller quej e suis encore en vie. C'est lui qui jugera de ma peine. Pour ce que j'ai fait, à moi, à lui. Au simuli de stabilité dont je l'avais convaincu. C'est lui seul qui en décidera. Tout le reste m'appartient.
Empire dévasté au seuil de l'asile de fous. Poignets abimés sur lequel un autre pose fermement la main. Cellule fermée à double tour, sans fenêtre sur l'extérieur. De l'espoir distillé dans des cachets au nom d'inspiration douteuse. Pour eux je suis sur la voie de la guérison. Ils ne savent pas que tu me rendras malade encore bien longtemps. Mon amour. "


Silence



Un mal de ventre nocturne. Une bouteille de whisky vide. Des ballons décrochés du mur. 
Un petit jardin rue Michelet. L'écharpe du descendant de Guillaume le conquérant. 
Un cendrier plein et un stylo vide. Un radiateur électrique. Le silence.