"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

vendredi 22 février 2013

And even in hell, hope will rise again












Quelques images, ça faisait longtemps... Beaucoup de bonheur dans ces clichés, des rires, de l'amour et des poils de chat... Tout le monde devrait connaitre ça au moins une fois.


mardi 19 février 2013

Je reviens d'un endroit ou les minutes passent comme des heures.



Je reviens d'un endroit ou les minutes passent comme des heures. J'ai passé trop de temps dans cette salle sombre et puant la pisse. On y arrive par un parking qui est en fait la cour d'un beau bâtiment ancien. On passe par une porte discrète menant sur un couloir gris meublé exclusivement de deux cages superposées, à peine de la contenance d'une berger allemand couché. Une gamelle recouverte de rouille est posé sur le sol à l'odeur d'urine. Palace destiné à de vaillants chiens dressés depuis leur plus jeune age à enrayer les crimes. Belle avenir et belle reconnaissance pour ceux qui n'ont rien demandés.
La pièce au bout du couloir est carrée, grise et sale. Une des portes est percée de plusieurs grands trous, dont un d'environ 60 cm à hauteur de coups de pieds, comme si l'on en avait criblée. De toute manière tout dans cet endroit tout semble abîmé et en mauvais état. Un micro-ondes désuet trone au dessus d'une poubelle remplie à ras-bord. A sa gauche, un grand meuble à tiroirs contenants des effets divers : argent liquide, cigarettes, foulards, lunettes, lacets de chaussure. Devant lui se trouve un grand bureau en bois derrière lequel se relaient une ou deux personnes boursouflées d'orgueil dans des uniformes tranchant avec l'insalubrité du lieu. Même le plafond est ravagé, strié sur toute sa surface de ce qui évoque des griffures. Je suis assise sur un banc en bois, adossée contre un mur qui pleure. Des menottes rouillées pendent tristement à un anneau, se balancent dans le vide. Dans les déambulations permanentes, personne ne me dit bonjour ni même ne me voit. J'entends des hurlements dans la pièce d'à côté, de gens séparés de moi par une porte de couloir et une porte de cellule, et trois verrous sur chacune. Ils se parlent entre eux, réveillant ceux qui essaient de dormir malgré le froid, devant réclamer pour être accompagné aux toilettes ou pour obtenir un verre d'eau. En passant devant leurs cellules aux parois transparentes, l'un d'eux me demande :
-T'es là pour quoi, toi ?
Je baisse les yeux et ne répond pas. Il ne le sait sans doute pas, mais même de là ou il est, il a de la chance. Les heures passées dans la pièces des matons n'étaient qu'un préambule à mon Enfer. On m'emmène dans un autre couloir, dans une cellule différente des autres. Je suis encerclés entre 4 murs solides ne disposant d'aucun accès à la lumière. Une petite fenêtre à hauteur de visage perce tout de même la porte mais elle est calfeutrée de l'extérieur. Je suis plongé dans l'obscurité totale. Dans la pièce, des chiottes à la turque sans chasse d'eau ni papier, et un monticule de béton froid tenant place de banc. Les bruits sourds provenant de l'extérieur et ceux de mon crane cognant contre la porte blindée quand je suis devenu fou. Les battements de mon coeur s'égrenent lentement. Plus rien n'existe et je suis seul. Pour moi c'est une éternité qui a commencé.    Un long exil au sein de mon esprit dévasté sans aucune échappatoire pour fuir. Dans le noir, sans possibilité d'évasion, l'être humain est livré à lui même. A ce stade là, il ne reste que deux choix, l'introspection ou la négation. Les deux peuvent être fatale.
On a fini par me faire sortir un jour. On m'a rendu mes affaires et ma pseudo-liberté. Ils m'ont fait signé des papiers et dit combien de temps j'avais passé dans cette cellule fermée mais cela n'a pas fait sens, j'ai perdu toute notion du temps. Ils m'ont dit qu'ils s'étaient trompés, que ça aurait du être quelqu'un d'autre à ma place dans cette cellule pendant tous ces jours sans voir le soleil et toutes ces nuits sans dormir. Je n'étais qu'une simple erreur de parcours. En sortant de l'immeuble j'ai voulu allumer une cigarette et je me suis effondré sur le sol en sanglots. Personne ne m'a relevé.
Une personne est venu me chercher, avant c'était un ami, aujourd'hui c'était juste quelqu'un. Et moi même, qui suis je ? C'est indécent à quel point plus rien n'a de sens. Ces arbres qui défilent à 90 à l'heure sur le bord de la route, mon visage maigre, triste et fatigué dans le rétroviseur, ces lampadaires qui éclairent un paysage sans intêrét... Pourquoi on est là ? Dans cette voiture, dans cette direction, à faire ceci plutôt que cela ou encore autre chose. Comment se fait-il qu'on vive ce genre de vie ? Ces néons lumineux qui percent les pupilles, ces sirènes de police et ces uniformes qui empêchent de dormir, la haine véhiculée par les politiciens et les médias dans laquelle on s'embourbe un peu plus chaque jour, ces médicaments qu'on gobe impunément pour ne pas voir tout ce qu'on construit sur des fondations rongées par l'aigreur des siècles, mes panneaux publicitaires hurlant leurs mensonges à la planète entière...



Pour en savoir plus 


La garde à vue (GAV) est une mesure décidée par les policiers, « sous le contrôle » du procureur ou du juge d’instruction en cas d’instruction. Les policiers peuvent mettre en garde à vue une personne contre laquelle existent « une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu’elle a commis ou tenté de commettre une infraction » (art. 63 et 77 du CPP). Les « raisons plausibles » sont des termes suffisamment vagues pour permettre aux policiers de placer qui ils veulent en garde à vue.

Les conditions d’une garde à vue peuvent varier considérablement. La loi ne précise pas comment les personnes gardées à vue doivent être nourries, de quels temps de repos elles peuvent bénéficier, ni de la manière dont doivent être aménagées les cellules. La circulaire Sarkozy du 11 mars 2003 donne pour consigne de distribuer des plats chauds aux heures des repas.

La garde à vue provoque une déstabilisation qui permet d'exercer une pression psychologique (parfois physique) sur les personnes. Pour « faire parler », les policiers bluffent souvent. Ils peuvent mentir sur tout : sur ce qu’ils savent ou ne savent pas, sur les preuves qu’ils pourraient détenir, sur les dénonciations, sur ce que l’on risque pénalement, sur la suite de la procédure... La pression des policiers peut se faire sentir à tout moment pendant la garde à vue : le but est de faire craquer les suspects pendant les auditions.

Le CICNS a pu noter, au fil des témoignages recueillis, que les membres de minorités spirituelles vivaient un véritable traumatisme dans ces situations brutales. La disproportion entre les moyens utilisés par les forces de l'ordre et la réalité quotidienne des victimes de ces assauts produit des chocs aux effets secondaires persistants. Les services de police ou de gendarmerie sont préparés à rencontrer des terroristes et des criminels alors qu'ils ont devant eux des personnes inoffensives et pacifiques. Ce décalage, conséquence directe de la désinformation et de la chasse aux sorcières, est à l'origine de nombreux excès dramatiques.






mardi 12 février 2013

Vieilles histoires




Je ne change le monde qu'avec des "si". Avec vous j'perd tout le temps. On dit que l'important ne sont pas les batailles mais la guerre. Malgré tout, on ne peut remporter la guerre sans gagner aucune bataille.
Je pense à la drogue, de celle ou tu es obligé de rester avec de personnes de confiance prètes à t'enfermer dans une cave si tu pètes trop les plombs. On veut tous avoir notre dose, shoot d'effroi désarticulé. On parle de nos spasmes, de nos migraines et des heures qui passent. Et puis il y a ces voix dans ma tête... Celles qui vont à droite, à gauche et qui rendent fou. On ne s'entend pas alors qu'on hurle. On se déchire pour au final restés collés le plus longtemps possible. On se cherche juste des excuses pour pas avoir de peine le jour ou on crève. La mort, le trip, les putains d'évasions... Face à moi même, dans l'enfer du décor. Je suis comme ça moi quand je tend les bras. Je veux tout ou rien. On n'a jamais fait dans la demie mesure. 


" donne moi le courage d'aller bouffer tous les nuages"
Bouffées d'amertume et de mélancolie, triste humeur et mauvaises nuits. J'essaie de ne pas devenir ce qu'ils ont toujours dit que je deviendrait, des gens comme eux. Mais je me perds entre ceux que je veux faire, ce que je peut faire, ce que je doit faire, et puis aussi tout le reste qui n'est pas vraiment censé entrer en ligne de compte. Je sais les larmes et les doutes, je sais l'espoir dans le vide, même si j'attends rien de spécial, mais ya un truc qui fonctionne pas. Ca crève les yeux. Pourtant la fonction des yeux n'est pas de voir mais de pleurer ; et pour voir réellement il nous faut les fermer
 Un pas en avant, deux pas en arrière, il faut que je t'explique, je crois, pourquoi je marche de travers. Qu'est ce qu'on était bien au milieu de rien. Maintenant se dressent devant moi tant d'obstacles, et je me tue à me répéter que c'est moi qui ai voulu tout ça, la migraine me porte le coup fatal et dans le RER je fond en larmes silencieusement le visage caché contre ton épaule. Je me noie dans un verre de café, et je regrette le temps béni, le temps perdu ensemble à refaire le monde. J'ai plus l'impression de faire partie de ta vie, plus d'éternité partagée, juste des moments arrachés de justesse à une spirale infernale.
 Paris, ville de la frénésie. C'est la course, les obstacles sur la route, les pavés dégoulinants, la Seine, noire, surmontée d'une gerbe de lumière. Ca serait tellement beau de me jeter dedans et de m'y noyer, juste comme ça, pour le geste. A l'image des mégots que j'y ai balancés.


Le malaise s'installe. Moi je voulais mourir de bonheur dans tes bras, mais les gens heureux n'ont pas de talents parait il. Amertume. Il n'y a pas de désespoir plus absolu que celui qu'on rencontre lors des premiers instants de nos premières grandes peines, quand on n'a pas encore connu ce que c'est de souffrir et guérir, d'être désespéré et de s'en remettre. On donnera rendez-vous à la chance au palais du hasard. On partira en fumée...


 

lundi 11 février 2013

Il était une fois une histoire imbibée d'alcool de mauvaise qualité




Il était une fois une histoire imbibée d'alcool de mauvaise qualité. J'écoutais en pleurant doucement ta si belle sonate de Clementi et en ton honneur je fume joint sur joint dans des rues désertes, pour toi je vais encore sortir de ma réserve. Du haut du toit la Tour Eiffel danse au loin. Je la salue d'un geste de la main avant de m'en remettre à ma cigarette qui fait rire. Des litres de fumée que je déblatère sortira peut-être, rescapée des décombres, mon âme pleine des bleus que j'aurais bien mérités. Quelle tristesse qu'on en soit arrivés là. Toujours en haut de mon toit je te dis, mais pas pour sauter cette fois ci, juste se rapprocher un peu plus du ciel. Je ne sais gère ou tu es. Ailleurs. Peu de nouvelles qui défilent ou juste d'amères larmes de défaite quand on me rappelle à ton souvenir. De gros sanglots dans la gorge qui agrippent aux escarres de ma conscience. On ne pouvait pas savoir que ça se passerait comme ça. La vaisselle qui tombe du placard et qui se brise en mille éclats de verre. Oh, combien on s'est étripés pour tous ces bris, ces fêlures. Sans remords sans doute aujourd'hui, tu tisses des projets d'une autre envergure, loin de nos rêves de gosses. Je ne sais pas combien de temps il nous faudra pour être à nouveau heureux. Parfois j'ai le réel sentiment de l'être mais je doute encore.
Depuis que tu n'es plus là je me met des oeillères et je me soigne à la médecine douce. L'herbe peut devenir une certaine forme de camisole chimique si on lui laisse assez de marge de manœuvre pour agir. Aujourd'hui dans le miroir le reflet ne me nargue plus car son regard est triste et ses poignets fébriles. Les cheveux emmêlés  je toise le monde qui m'entoure d'un oeil calme mais désolé. Le temps d'une pause déjeuner j'arpente des sentiers ancrés dans ma mémoire, ceux on l'on était encore libres et sur lesquels on encensait la révolution. Ceux ou l'on marchait les mains fermement jointes comme si l'on ne parvenait pas à croire que l'autre s'évaporerait un jour. Ca faisait pourtant partie de l'histoire n'est ce pas ? Ils vécurent séparés et malheureux et avortèrent l'enfant. Point final.



dimanche 3 février 2013

Ceux qui sacrifient la liberté pour la sécurité n'en méritent aucune et perdront les deux










A toi qui m'a soutenu et aimé, à toi qui est revenu et s'est excusé, à toi qui m'a mis de côté et renié, à toi qui ne m'a jamais regardé, à toi qui ne me connais pas, à toi qui m'a oublié et à toi qui espère.




vendredi 1 février 2013

Année 18




Année 18 et déjà trop de cicatrices
L'écriture qui délivre et de l'alcool jusqu'à l'ivresse
Tel le Versailles désert de cet été, de notre mois d'aout
On se sent vides et oubliés le temps que dure notre déroute
Déjà découragés par les douleurs de l'amour
Sourds au plaidoyer du coeur
De la detresse et de ses atours
Cherchant la paix dans le fond d'un cendrier
A la fin d'une soirée ou nous ne sommes pas allé danser
Des larmes qui prennent parfois le dessus
De nos yeux de soldats rougis et exigües,
Mais plein d'espoir nous renaissons tel un joint qui se rallume
Les peines nous consummeront mais nous ne sommes tels des plumes
Sortis de notre réserve  sans en être plus assagis
Nous avons retrouvé la verve et malgré tout les insomnies
Insoumis et subsistants dans les bras de la liberté
Nous sommes jeunes il est vrai, mais des histoires à raconter
Une juste dose de révolte insufflée au sein de nos veines
Et l'on repart à l'assaut tout en en vacillant à peine,
La haine en horreur car nous la connaissons trop bien
Le coeur en bandoulière et tous nous nous donnons la main
Afin qu'ils retirent leurs œillères, ensemble nous brandissons les poings,
 Non pas tendus vers le ciel mais vers un avenir incertain
Exclus des bras de Morphée car ne croyant plus aux rèves
Nous partirons dés l'été, un pétard au bout des lèvres
On interrogera Dieu, la religion, jusqu'à en être ivres,
Même si on a compris que la vérité n'est pas un livre
C'est la fièvre dans le sang et la fatigue qui nous guident,
L'innocence qui délivre et la frénésie d'être libre,
 Année 18



Un merci particulier à Rasta pour sa gentillesse et son hospitalité... Gardons le cap soldat.