"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

jeudi 30 avril 2015

Cointreau




Et c'est comme un petit miracle qu'on soit tous là le nez blindé de morve et passant aléatoirement du rire aux larmes dans une douce frénésie. A toi, à ta droiture, à ton sourire. Un verre de cointreau pour tout ceux qui désormais ne dormiront plus, ne comprendront jamais. Tu nous laisse des cratères à la place du coeur et du vide qui passe au travers, le chat est roulé en boule sous nos mines défaites, qui souffrent vivement de la même tristesse sans parvenir parfaitement à la partager. Attendre une mise en terre qui ne marquera en rien l'apaisement de la douleur, attendre. A toi, à tous ceux qui tiennent encore debout, et à tout ce qu'on te doit. Les mots dont je dispose ne sont pas assez précis ni assez superbes pour raconter ce que nous traversons avec exactitude. Les mots n'ont plus leur place ici, terre dédiée à une immensité de silence, et dans nos regards misérables qui se croisent, dans un hommage alcoolisé, tu es plus présent que jamais. On est tous là au delà des apparences, sans aucun maquillage ou apparat pour nous protéger, juste tels qu'on est face au miroir, désespérément seuls.



jeudi 23 avril 2015

21





Les lumières s'éteignent... Pas de surprise.
Vingt et un ans, mais si on restait toujours gosse ?
Bougies qui crament, opium dans la rétine et les copains qui parlent d'amour perdues. Ballons qui grincent, jambe qui titube, incapable de se marrer, perdue ou juste trop alcoolisée, et monter sur les échafaudages d'une conscience cinglée. Crever de froid juste parce qu'on est pas assez couverts, pas préparés à tout ça. Passe moi des filtres qu'on brule moins vite, écouter Lucio Bukowski en boucle et très fort, réfléchis bien mais réfléchis juste.
Ce que disent les hommes qui ont bu est il plus vrai ? Question que se posent des milliers de femmes depuis des milliers d'années avant de se résigner et de nettoyer le vomi. Un petit coup d'eau sur l'épiderme déprimé et partir pendant que tout le monde, absolument tout le monde dort encore, plein de tequila dans le bide. Vingt et un ans ce matin et des cernes jusqu'aux genoux, violets de n'avoir pas pioncé, et un gout d'anis dans l’œsophage.  De la poésie collée au crane et du noir sous les ongles, crinière roussâtre dans la lumière insolente des petits matins.

"C'était le meilleur anniversaire de ma vie."
"Tu dis ça tous les ans."
"Ouais t'as raison.Mais n'empêche."



mercredi 15 avril 2015

Ode à la mauvaise résine





Déprime devant des oignons cramés dans le fond d'une poële,
Pas le moral à batailler alors s'enferme dans dix mètres carrés verre pales
Blindés de livres pour se protéger,
Du spleen, de Versailles, de l'ennui et des années
Toutes celles ou j'ai vu ma grand mère s'échiner à faire vivre son mari
 Gériatrie dans un appartement désuet et son bon Dieu qui doit se marrer
De savoir qu'aucun des deux ne mourra serein dans son lit
Ironie des histoires réelles, 
Traverser des guerres et crever dans un couloir d’hôpital
Et je la vois méchante mais si forte, 
Pourtant vivante mais presque morte
Vis seul; 
Et ne te compromet jamais, c'est ce que je retiendrai d'elle et de son mépris.
Devenir libre,
 Ne jamais vivre pour personne, se soigner soi avant de guérir les autres, 
Quitte à rencontrer la peur, mais en connaissance de cause. 
Alors je souris tant que j'ai encore des dents, prends mes jambes et m'enfuie
 A mon cou, droit devant, 
Pas d'age pour les courageux, 
Pas d'age pour ceux qui restent enfants.

A force de marche pieds nus j'y ai planté des épines
Ode à la mauvaise résine qui teinte certaines nuits d'absolu.
 
 
 
 
 
 



lundi 13 avril 2015

Encore une fois





et si l'alcool n'avait pas englué mes mots dans le fond de ma gorge j'aurais pu parler mieux, raconter les nuits vertes, bleues, sombres, passées les écouteurs battant le rythme des émotions comme s'ils les devançaient, la défaillance du coeur devant des événements qui me dépassent, les jambes mortes et le crane qui n'amortit plus, même malgré le bonheur violent qui traverse certains instants d'envolée. J'aurais pu dire le chemin parcouru depuis que je te connais, serrer ta main encore et m'abrutir d'un sentiment d'accomplissement immense devant la rétrospective d'événements minables et douloureux que j'ai traversé avant d'en arriver ici devant toi. j'aurais pu vous remercier, toi et tous les autres, saluer l'aide que vous m'avez apporté quand il était difficile de croire en quoi que ce soit, et la certitude que même dans la solitude la plus totale j'aurais toujours quelqu'un vers qui revenir au bout du compte. "Celui qui grimpe seul s’essouffle" alors heureusement qu'il y en a pour m'accompagner des insomnies aux moments de grace, sans juger ni contraindre, sans se désister malgré des absences passagères, sans jamais empiéter sur l'importance de la liberté. J'aurais pu rendre hommage à tous ceux qui contribuent à l'abolition de la peur qui est ancrée en moi par leurs mots et leur présence, qui m'apprennent à rester fidèle à moi  et à l'idée que je me fais de ce qui est bien. Encore une fois, la route est longue.
Encore une fois merci.