En équilibre sur un fil fin comme ce qu'il reste de notre de nos âmes. En face d'un brouillard sombre et épais que beaucoup nomment l'avenir. Dans les déchirements perpétuels de la drogue qui fait fluctuer tous nos sens constamment. Tels les vaillants soldats que nous essayons toujours d'espérer être un jour, nous évoluons dans une solitude brisante au sein des méandres du spectacle humain qui nous grise parfois le temps d'un parachute de poudre. Ce petit bout de papier qui nous transperce de part en part pour quelques heures ou mêmes jours et dont les effets quels qu'ils soient sont toujours inattendus, nous débusquant violemment hors de nos gardes-fous protecteurs pour nous heurter à la vie. Les pupilles noires comme l'enfer prêtes à exploser, les dents qui grincent et les mâchoires qui craquent sourdement, le corps léger comme un soupir au point de s'envoler mais le pied sur et le sourire inaliénable. C'est une petite mort existentielle, la perfection dans l'harmonie de la chair et de l'âme, et des esprits entre eux au sein de l'amour et du bonheur les plus purs jamais imaginés.
La vie afflue en tous sens dans nos veines dans un élan irrépressible et les plaies sont tout à fait silencieuses sur ce chemin ou nous ne voudrions mourir pour absolument rien au monde. Dans une insomnie délirante et fiévreuse nous sommes ensemble et rien ne nous arrête car nous semblons être plus forts que tout. Et si heureux.
Bien sur le lendemain, et pire encore la semaine qui suit, tout ça est une autre histoire. Il faut réussir à puiser dans le souvenir de l'extase de quoi pardonner la vie de ne pas être autrement. Trouver de l'espoir pour de meilleurs demains quand bien même on est conscient qu'on a déjà vécu un des moments les plus absolus que peut procurer l'existence. Se contenter d'être reconnaissant de l'avoir connu et regarder autour de nous ce que cela peut nous permettre de créer aujourd'hui, sachant que l'on revient d'un monde infini et sans limites que peu on eu la chance de même frôler. Permettre à l'amour de prendre place en nous et de remplacer la drogue.
Soyons de ceux qui s'aiment sans le faire savoir car les langues qui se délient dérangent. Dans les replis du vice nous sommes indécents de gratitude et mués par une passion furieuse mais tout cela dans un silence total. Nous serons un secret dans le bruissement diffus des rires, les froissement de la flamme, nous serons notre propre miracle, notre propre paradis.