"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

mercredi 25 décembre 2013

Paradis artificiels






En équilibre sur un fil fin comme ce qu'il reste de notre de nos âmes. En face d'un brouillard sombre et épais que beaucoup nomment l'avenir.  Dans les déchirements perpétuels de la drogue qui fait fluctuer tous nos sens constamment. Tels les vaillants soldats que nous essayons toujours d'espérer être un jour, nous évoluons dans une solitude brisante au sein des méandres du spectacle humain qui nous grise parfois le temps d'un parachute de poudre. Ce petit bout de papier qui nous transperce de part en part pour quelques heures ou mêmes jours et dont les effets quels qu'ils soient sont toujours inattendus, nous débusquant violemment hors de nos gardes-fous protecteurs pour nous heurter à la vie. Les pupilles noires comme l'enfer prêtes à exploser, les dents qui grincent et les mâchoires qui craquent sourdement, le corps léger comme un soupir au point de s'envoler mais le pied sur et le sourire inaliénable. C'est une petite mort existentielle, la perfection dans l'harmonie de la chair et de l'âme, et des esprits entre eux au sein de l'amour et du bonheur les plus purs jamais imaginés.
La vie afflue en tous sens dans nos veines dans un élan irrépressible et les plaies sont tout à fait silencieuses sur ce chemin ou nous ne voudrions mourir pour absolument rien au monde. Dans une insomnie délirante et fiévreuse nous sommes ensemble et rien ne nous arrête car nous semblons être plus forts que tout. Et si heureux.
Bien sur le lendemain, et pire encore la semaine qui suit, tout ça est une autre histoire. Il faut réussir à puiser dans le souvenir de l'extase de quoi pardonner la vie de ne pas être autrement. Trouver de l'espoir pour de meilleurs demains quand bien même on est conscient qu'on a déjà vécu un des moments les plus absolus que peut procurer l'existence. Se contenter d'être reconnaissant de l'avoir connu et regarder autour de nous ce que cela peut nous permettre de créer aujourd'hui, sachant que l'on revient d'un monde infini et sans limites que peu on eu la chance de même frôler. Permettre à l'amour de prendre place en nous et de remplacer la drogue.
Soyons de ceux qui s'aiment sans le faire savoir car les langues qui se délient dérangent. Dans les replis du vice nous sommes indécents de gratitude et mués par une passion furieuse mais tout cela dans un silence total. Nous serons un secret dans le bruissement diffus des rires, les froissement de la flamme, nous serons notre propre miracle, notre propre paradis.


dimanche 15 décembre 2013

Le pardon



"Seigneur, veuillez pardonner mes péchés sur cette Terre,
J'avais pourtant juré, juré de ne pas me laisser faire
Seigneur, veuillez pardonner cette fierté qui me froisse, 
Qui prend place, qui m'empêche de me regarder dans la glace." 


Saurons nous aller chercher le pardon au fond de notre cœur pour réussir à nous accepter au delà de l'image d’Épinal utopique, sans failles? Arriverons nous à surmonter les folies passagères qui nous prennent et nous poussent à nous meurtrir sans vraiment le vouloir? Parviendrons nous à faire face aux dégâts causés de nos propres mains, dans un possible sursaut de légitime défense ou de sang froid? C'est un sujet qui intéresse peu de gens pourtant il partage quotidiennement la notion d'amour, qui parfois prend trop d'espace. Quand il en est question les sentiments paraissent souvent être de doux rêves qui laissent une amère sensation dans les bris de confiance. Cependant pardonner n'est pas se voiler la face ou s'aveugler pour se permettre de croire encore à l'illusion de l'espoir. Excuser celui qui nous a blessé n'est pas preuve de faiblesse. Pardonner c'est admettre que l'amour peut encore être merveilleux malgré les trahisons, se relever d'un air courageux et avancer à nouveau sans vaciller.  Le pardon est une vengeance sur la peur et la tristesse, une revanche contre l'erreur. Les errances d'amour dans les caprices de l'obscurité peuvent entraîner un avenir de ressentiment et de vengeance. Encore faut il se repentir et apprendre de ses torts sans oublier. Malgré la blessure.
La liste des choses à nous faire pardonner est longue mais maintenant la première chose me parait déjà être de tenter de nous excuser nous mêmes. On se rappellera toujours de combien on a souffert et dans le fond le pire fut de savoir que c'était notre faute. Nos mauvaises actions auront des conséquences directes, peut être que ce ne sera plus jamais la même chose. Peut être qu'on souffrira encore. Mais peut être aussi qu'on sera meilleurs, grandis, avec la fierté de ceux qui sont parvenus à traverser les épreuves avec sagesse, qui n'ont pas attendu que tout soit gaché pour se repentir et pardonner. Dans une de ces marches nocturnes tant attendues profiterons nous de la douce accalmie qui vient après le pardon, la certitude d'être au bon endroit, au bon moment ?



jeudi 5 décembre 2013

Sainte tristesse




Cette période affreuse de l'année ou les jours diminuent de durée inlassablement est bientôt terminée cependant le froid s'accentue insidieusement, les rues semblent  si tristes partout ou je vais. Le soleil se couche tous les après-midis dans un ciel sanglant, flambant insolemment derrière des arbres nus et maigres, telle la lueur d'espoir qui s'éteint pour laisser place au doute et à l'obscurité tranchante de la nuit. J'ai roulé pendant des heures et des heures dans ce noir total en espérant pouvoir oublier la comédie insupportable des relations humaines qui me heurte en permanence, rêvant de l'amour comme guérison. Triste enfant idéaliste, à qui rien n'appartient, vagabonde au possible.

Je crois que l'on peut endurer beaucoup de choses très longtemps tant qu'un peu de merveilleux brille derrière et devant nous. Derrière car il faut l'avoir connu pour y croire, et devant car il faut perpétuer l'espoir de connaitre ce merveilleux à nouveau. Cependant quand le poids de nos erreurs vient souiller les souvenirs de cet absolu et rend impensable la possibilité que cela se reproduise à nouveau, tout ce que l'on subit depuis très longtemps sans desserrer les dents devient absurde à nouveau. Pourquoi se lever le matin ? Pour quoi faire ? Qui m'attends ? Tout est redevenu abscons, idiot, terne. Tous ces efforts que l'on déployait sans ciller du matin au soir, tout ça parce qu'on avait un but, ou plutôt quelque chose à quoi se raccrocher, paraissent désormais vains. J'ai le sentiment d'une grande dégringolade au sein d'un esprit désordonné, la réalité qui prend à nouveau ses droits et rappelle l'homme à sa condition fragile. Vivre se résume à subsister. La sérénité devient proscrite. Votre coeur vous tient lieu d'âme, et votre âme saigne comme un coeur.