"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

samedi 31 mars 2012

Delit de fuite - Introduction




Ce n'est  pas une histoire d'amour, c'est une histoire de vide. Des vies ici et là vaguement entrelacées, puis qui se lassent, se délient et finissent par se séparer. C'est une histoire qui parle de bordel, de mensonges à tout va, de larmes et d'armure, de mégots de cigarettes, de l'attention qu'on tente d'attirer, de toi et de chute, mais surtout de vide. C'est comme ça! me direz vous. On ne peut pas toujours avoir tout ce qu'on dit vouloir et puis vous avez raison, "n'en parlons plus". Après tout... je serais raisonnable.
Donc une histoire, pas marrante, parce que (à part Noé) la perfection n'existe pas. Un couteau pour couper la parole, une fourchette pour planter le décor. Les os qui saillent au point que l'on peut poser des objets dessus sans qu'ils tombent. La gorge pleine de sang, comme-fut un temps- les poignets; demain peut être j'arrêterai. Et toi que feras tu ? Dans tout ce silence, puisqu'on tourne la page, j'erre parfois entre les lignes de ton absence, les aléas de mes cahiers. Un peu de bon sens, de la marche, je m'evertue à revenir, pas vers toi mais dans le droit chemin. J'y pense encore.
Une histoire de vide, qui bat son plein tel un sourd. Ils ont cru me retrouver morte, les paupières closes, pendue à ton cou. Et non. Depuis, j'ai pas mal pris ma vie en main, ainsi que des cuites. Il y a de ces soirs ou il est difficile de croire en quoi que ce soit.

[...] la suite coming soon, pour ceux qui s'en foutent un peu moins que les autres


Gab 

jeudi 29 mars 2012

Les Valses




La nuit venant; en cavale dans les rues de Versailles
L'examen sans les valses et moi derrière ma muraille
Un bic, une feuille blanche, je prone ma démence
Mon Espoir sur papier atténue la sentence
Mais ça vaut rien putain! 
Rembobinez la bande. 
Je ne veux plus danser
Aidez moi à apprendre
J'en ai marre de l'amour et de ses coups du sort
Assez de sentir sans arrêt mon coeur laissé pour mort 
Je revois les fantomes d'il y a un an déjà
Leurs ombres dans les bars me glace le sang
Devant une bière à laquelle je n'ai pas droit
C'était il y a cent ans, voilà
Une bise en coup de vent, et je meurt de froid
Et je pleure encore en y pensant parfois
Mais c'est fini et on le sait, 
Puisque nous l’apprîmes un soir,
ça n'a jamais été. 



Gab ft K.

lundi 26 mars 2012

N'oublie pas ton sourire pour ce soir si tu sors



Qu'en diras tu ?
A la vie à la mort
Moi j'échappes à ton sort
J'en ai rien à faire
Dans les flammes de l'enfer
Pyromane suicidaire
Et si je dors dehors
En silence je demeure
Peu importe tes vers
Quand l'amour se meurt
Et que puis je y faire
M'emmurer dans ma demeure
Mon empire, ma triste douleur
Et pleurer doucement
Quand tu dors
Aux milieu d'objets n'ayant
Ni histoire ni valeur
Sans égard à leur prix, au demeurant
Bien trop chers pour moi
Alors au bout du lit
à ton réveil, je nie
Et ferme les yeux je te dis
Si ce que tu vois ne te plais plus
Ou comme un encombrant
Dépose le dans la rue
Mon coeur désolant
Qui toujours se fissure
Je resterai, en larmes
Droite dans mon armure.
Sans mentir, on passe du rire aux armes
Des sourires aux psychodrames
En pleine galère à paname
Un peu d'air, pitié! derrière les barrieres
La respiration s'accélère
Affreuse, sale et méchante
Devant les affres de ta misère tu déchantes
Face à la peur et les pertes tu décampes
Faudrait y repenser deux fois avant de ne pas parler
Et omettre de manquer de se taire
Foutre le camp, s'envoler
Avec seulement un fond de gobelet
Atteindre le fond, s'emporter,
Tourner en rond, tout lacher
S'effondrer quand le monde tangue
En rester exangue
Rire trop fort, juste pour la cause
Les pupilles explosées et les paupières closes.

Gab

Je crois pas en Dieu, je crois en SuperCochonou

Spleen de l'être humain,
Peur inexistentielle,
Balayée d'un revers de main,
A l'amicale d'une enseigne
Inconséquente, inégale,
Sans repères.
Aux failles imparfaites
Du haut de ta tour d'ivoire
Juste en dessous du ciel
Tu peut toujours dormir
Rêver de jours moins noirs
de mots qui s'enchainent
qui s'enlacent en silence
Loin des instances abattoirs
Entrevoir une chance à tes inspirations
Te sentir libre entre les murs de ta prison
Sans effort faire
Sans personne, me faire taire
Quand je te parle d'espoir
Fermer les yeux sous le soleil
Devant un verre vermeille
Rêvant de monts et merveilles
Etre poète maudit
Au sein de ton ennui
Plonge dans ta paranoïa
Et décrit moi ta vie
Découragé, isolé, loin de ta poésie
Meurtri par les angoisses de tes cahiers
La page blanche amie.

samedi 24 mars 2012

J'ai vomi mes Kinder Surprise

Prends ma main


"J'étale mes affaires ça t'embêtes pas?" "On rangera à la fin du week end t'inquiètes pas".
 Je tente de motiver mes lettres en écoutant J. Brel. C'est le bordel dans la chambre, et ça pue la cigarette. Je m'en rallume une. Je cherche un truc à me mettre dans les placards comme si j'étais chez moi. Avant de me laver je vomis mes kinder Surprise du petit déjeuner. Je ne me vois même plus à travers toute la vapeur d'eau dans la salle de bain. Noé a eu sa première érection hier, ça me fait marrer. Tout cela est inconséquent. Une autre cigarette. Les grands dessins sur mon bras commencent à partir. Je ne suis ni triste, ni joyeuse, ni belle, ni tragique, ni malheureuse. Je me sens juste pleine de lassitude, traduite par de la langueur peut-être, chez les vrais poètes. Je voulais ranger la pièce, mais j'étais trop fatiguée : mes médicaments. Alors je me suis allongée sur le rebord de la fenêtre 4eme, au soleil, du rock'n'roll dans mes oreilles à fond.  J'ai attendu qu'il se passe quelque chose, je ne sait pas quoi. Il ne s'est rien passé. Je retourne à mes lettres de motivation.

vendredi 23 mars 2012

De part et d'autre

En cours


"Au moment de la distribution des cerveaux, t'étais parti pisser?"
"Ton grand-père ne survivra pas le trajet jusqu'à Noirmoutier."
"T'as réussi? " "non, et toi?"
"T'es sure ? Sure à un million de pour-cents ? "
"Je pense que vous vous souvenez pas de ça et tant mieux parce que tout ce que je vous souhaite c'est de vivre avec votre temps"
"Je sais pas combien de temps il lui reste, peut être 6 mois, peut-être un an, peut-être 3 semaines!"
"Gabrielle, réveille toi."
"Ça cicatrisera jamais si tu grattes."
"Mais c'est juste le fait de pas arriver à dialoguer qui est horrible à vivre, quand ya plus de dialogue.. ya plus rien à par la douleur et là putain.."
"Vous êtes complètement tétiques. Ya des gens pathétiques, ba vous vous êtes tétiques !"
"T'es tellement belle mon amour."
"Are you having fun ? Sachez que celui qui me répond oui je le vire du cours. Il fait chaud, on fait de la grammaire, on est vendredi après-midi, je vous interdit de vous amuser."
"De quoi tu as peur ?"
"Gabrielle elle obtient tout ce qu'elle veut d'Antonin, je sais pas comment elle fait."
"Tu nous aura vraiment tout fait..."
"Je suis aux trois quart mort"
"Si tu t'achètes un Posca, prends en un noir. Les couleurs ça rend mal sur les murs"
"On va tous vous décapiter à la chaise électrique!"
"Il devient nécessaire d'abolir l'apesanteur. Moi aux présidentielles je voterai pour le mec qui supprimera cette saloperie, ça ce serait un vrai président!"
"Tu sais tu peut tout me dire Gabrielle. Il faut que tu me parles."

Il fait beau. Je gratte, je gratte, je gratte, entre cicatrices et lettres de motivations, je prend un peu d'appétit et le soleil. Il faut que je travaille, il faut que je dorme, il faut que je mange, il faut que je sourit, il faut que je me calme, il faut sans cesse, alors on me donne des médicaments. Pour tenir la distance, entre Javel et le Petit Jouy. Entre la Seine et mon lit. Tout va bien. J'ai très peur de la mort, qui me guette de près, j'ai peur pour mon grand-père. "C'est la vie" qu'ils disent, mais non, justement, c'est la mort. Mais tout ira bien. Ta main passe dans mes cheveux quand je me sens trop fatiguée, et on erre dans les rues, sans but. Juste oublier. De part et d'autre, tout ira bien. Il n'y a pas le choix. 



mercredi 21 mars 2012

From G. to A.



Je m'encrasse les poumons derrière les vitres du RER
Une roulée planquée dans mon wagon je rigole des contrôleurs,
et le soleil se couche, rougeoyant sur la Seine
au travers des flots de fumée que sur mon trajet je sème
Et je t'écris à main levée mon carnet rouge sur les genoux
pour te dire que jtaime autant que quand mes cheveux étaient roux
que peu importe son gout, le tabac nous fera toujours perdre haleine
jusqu'à ce que tes bras m'enlacent et que les souvenirs reviennent
et qu'on parvienne enfin loin de tout ce dont on se fout,
Loin de ces fous et de leurs abattoirs, loin de ces malheureux à genoux
On s'en ira au large de leurs idées noires et de leurs manques émotionnels
et jprendrai mon Posca tous les soirs pour tatouer l'espoir dans le ciel:
sans nuages!
car jles aurai crevé
avec l'envie et le courage que tu m'auras donné
On s'envolera hors de nos cellules,
sans crises, médocs ni pilules
Au diable la médecine; devant toi je m'incline
Car dans un monde réel tu es mon héros, mon héroïne
et tu as libéré mes maux qu'ils avaient mis en sourdine...
Et jsors tardivement de la gare car j'avais trop de choses à te dire
Donc en sortant du RER jme suis arrêtée pour écrire
Mon crayon à la main, sans alcool je m'ennivre,
Regardant ces cons qui sortent du train
Sans connaitre lsens du mot "vivre"
Et c'est fort, c'est puissant
Tes mains sur mes poignets, ça vaut bien tous leurs calmants,
et les mots en viennent parfois à me couper le souffle
car grace à eux et toi je m'acharne pour sortir du gouffre
Mais tout ça n'est que papier et ne limite pas mes errances
Car pour me soigner qu'ils disent, j'ai toujours mes ordonnances,
pas sure que ça m'avance
puis quand mon coeur est trop léger ça ne pèse plus dans leur balance
alors à coups de cachets ils me gaveront d’espérance
et sans compter car remboursés par l'assurance!
Alors j'ai enlevé mes vêtements et jtai montré mes cicatrices
Tu m'a vu vraiment
hypersensible au bord de mon joli précipice
Tandis que les autres enchaînent ma folie de liens invisibles
Psys, grands génies se croyant invincibles
Tandis que dans mes abysses je me perd et m'enlise,
Tu sais je t'en suplie, ne mlaisse pas lacher prise.

From G. to A. 

ma meilleure copine est un poulet qui ne vole pas

mon amour
"ma meilleure copine et moi, on est des gens cultivés, on a eu notre bac avec mention, on fait des études, on joue de la musique, on lit pleins de bouquins, on va à des concerts, on donne des cours, on travaille avec des enfants, on a des parents intelligents et compréhensifs, bonne famille, bonne situation, on regarde même des documentaires sur les bébés crocodiles sur arte. Bref, on est des gens super cultivés; alors pourquoi on parle que de cul ? "


Un point de repère fixe dans un monde étourdissant, je te conspue, je te vomis dans les yeux et je te crache à la figure, mais qu'est ce que j't'aime mon Arthur.

So you want to be a writer ?

Artisanal

"
if it doesn’t come bursting out of you
in spite of everything,
don’t do it.
unless it comes unasked out of your
heart and your mind and your mouth
and your gut,
don’t do it.
if you have to sit for hours
staring at your computer screen
or hunched over your
typewriter
searching for words,
don’t do it.
if you’re doing it for money or
fame,
don’t do it.
if you’re doing it because you want
women in your bed,
don’t do it.
if you have to sit there and
rewrite it again and again,
don’t do it.
if it’s hard work just thinking about doing it,
don’t do it.
if you’re trying to write like somebody
else,
forget about it.
if you have to wait for it to roar out of
you,
then wait patiently.
if it never does roar out of you,
do something else.

if you first have to read it to your wife
or your girlfriend or your boyfriend
or your parents or to anybody at all,
you’re not ready.

don’t be like so many writers,
don’t be like so many thousands of
people who call themselves writers,
don’t be dull and boring and
pretentious, don’t be consumed with self-
love.
the libraries of the world have
yawned themselves to
sleep
over your kind.
don’t add to that.
don’t do it.
unless it comes out of
your soul like a rocket,
unless being still would
drive you to madness or
suicide or murder,
don’t do it.
unless the sun inside you is
burning your gut,
don’t do it.

when it is truly time,
and if you have been chosen,
it will do it by
itself and it will keep on doing it
until you die or it dies in you.

there is no other way.

and there never was.



— “So You Want To Be A Writer” by Charles Bukowski





lundi 19 mars 2012

trois fois rien



C'est trois fois rien, tu sais, moi je regarde la vie défiler, mes mains tremblent dans le RER branlant, et les traits dévient de mon cahier.
Ya de l'amour, de la vie, de l'angoisse, de la violence, et quand je cris, j'essaie juste d'exprimer ce que je pense.
Et en parlant de vacances, je rêve des dunes, de Noirmoutier, peut-être,
mais : "Allo la Lune!
T'es un poids plume. 
On part pas quand on fait pas le poids
Pour rester les pieds au sol
Ne pas imploser au vol,
'Ya des choses à gérer derrière, des gens qui comptent sur toi, des études, une carrière
Des devoirs pour l'instant
Ca s'accumule sur le bureau, et toi assise sur un banc, mais voyons, c'en est trop!"
...
Alors tu vois, c'est trois fois rien. 
comme une espèce de vieillesse qui s'installe, des antipsychotiques, de la tristesse pour que dalle, 
La campagne le dimanche, des parents qui craquent et du pain sur la planche
51 kilos de deuil, mais de quoi? on ne sait pas
Je prendrai un Posca et j'irai tatouer Versailles d'espoir. 
En attendant, je reste là, au fond de mon RER, 
Je fais acte de présence, derrière mes barrières, me cloitre dans mon silence, les cheveux en arrière, 
J'écoute mais ne comprend, et je ne ressent rien, je regarde d'un air absent tous ces gens dans le train, passagers mécontents ou flics avec leurs chiens, 
C'est pas eux qui devraient porter la muselière, ils me laisseraient eux; en silence
Cesser ce bruit incessant
Au revoir Fredo, j'retourne à mes tourments
En sourdine le piano, je me vide de mon sang!
Moi j'voulais juste du beau, du splendide, j'voulais des rires d'enfants
On verra, on verra bien demain. 
Dans tous les cas tu sais
C'est juste trois fois rien. 

samedi 17 mars 2012

Hors du système




Je suis sous la veranda de Souvigny et la pluie bat le carreau. Le chien est allongé près du feu, l'air pensif comme si il n'était pas un chien et qu'il avait des choses à nous dire. Mais on l'écoute pas.
Le piano résonne, c'est mon impro, et c'est important,  ça se sent à la façon dont on ignore le reste. Nous sommes dans un tout petit village, ou vivent très peu de gens, qui ne sortent jamais de chez eux, et d'ailleurs qu'ils y restent, devant leur télé!
Qu'ils nous laissent.
Tranquilles.
Hors du système, un battement de coeur et une caresse. Deux vies mélées, pour le meilleur et pour mes larmes qui nous lavent de mon sang. C'était rien au départ. Juste un prélude de Bach, un joint, et un bébé rat.
Six mois après, on parle déjà de dans six ans.
On s'écrira des partitions sur nos bras, on partira,
à la dérive,
Loin de mes éclats d'âmes et de mes brisures.
Loin de ce monde qui ne cesse de confirmer ses fractures,
Un univers trop dur, amer sur nos fissures, les cicatrices s'etoffent, et malgré toi le tissu de tes rêves s'effiloche, alors partons. On voyagera gratuit, dans des endroits dont ils n'ont pas idée, au gré de nos envies, j'porterai les bagages.
Je prend mes jambes à ton cou, au vent de notre idylle, et puis ce qu'on laisse, je m'en fous, on ira plus à l'école fabriquer nos petites névroses. Leur monde est blême car ils ne savent pas à quel point je t'aime.
Petit appétit, et je maigris, et je maigris. Je ne cours plus, je m'essoufle, et j'ai le sommeil tellement léger qu'il pourrait s'envoler. Nous avons mauvaise mine, tu sais, il nous faut nous tailler. Ne me demande pas comment je vais, mais où je vais, ce à quoi je répondrais demain, et par la plus longue déroute.


Gab

jeudi 15 mars 2012

Les hommes sont des dieux en ruine


Émeute
Sursaut
Larmes

Ca me rappelle cette nuit de juin. En robe sous l'orage, pieds nus dans les flaques d'eau, sur les graviers, des entailles sur les jambes, mes hurlements sous les lampadaires, la pluie battante mélée à mes larmes, et mon ego réduit en miettes sur le pavé. Dégoulinade de sentiments. Alors moi les bruits d'explosion ca me rappelle le tonerre de cette nuit là, ou je suintais la peur et l'hystérie par tous les pores de ma peau. Les lacrymo même de loin ça me terrorrise. Et de toute façon j'aime pas la violence mais ça c'est pour la cause. 
Donc voilà le cours d'histoire, midi et demi, je sursaute à intervalles réguliers pendant que le pont Mirabeau se couvre de nuages de fumée.

dimanche 11 mars 2012

Vivre



Tu comprends,
C'est comme si, 
Comme si j'étais guérie de ma dépression
Et que j'allais au mieux qu'un être humain pouvait aller. 
Et dans le fond ce serait terrifiant
De réaliser qu'être un être humain c'est aussi merdique. 

Gab

Evasion

Aujourd'hui pas de mots, ou si peu, juste des photos personnelles, qui montrent ailleurs, d'autres choses, autrement. Arrêter de rêver d’ailleurs et y aller, s'enrichir pour devenir meilleur

Centre Pompidou - 11/03/12



Avec Noé <3



Mon oeuvre préférée


vu des airs <3

Mais on est jamais mieux que chez soi, ou qu'on aille, et je vais vous dire pourquoi: ailleurs c'est partout alors que chez nous c'est ici.

La Boissière Ecole - 24/02/12






vendredi 9 mars 2012

Paris tristesse

L'ISTH en deuil, R.I.P. M. Huguet

Vertige de la liberté (gros brouillon de terreur digne d'un rapport psychiatrique)


Grèce - antonin

J'ai eu 15/20 aujourd'hui. La meilleure note de la classe. J'étais restée seulement une heure à l'examen parce que je m'en foutait complétement et que j'avais du pain sur la planche pour mes autres devoirs. Et j'ai eu 15/20.
Alors oui c'est génial. Oui ca prouve que j'ai vraiment des chances d'avoir ce putain de concours commun et d'être envoyée dans un IEP de province, Rennes, Lilles, voir Lyon selon leur bon désir. Et c'est cool de savoir qu'on a un cerveau qui fonctionne bien, des compétences et un avenir en vue. Fut un temps pas si lointain ou les seules compétences que je m'accordait à avoir était celles concernant l'éducation des enfants.
Et puis quoi maintenant?
J'ai peur. Je suis terrorisée. Mon angoisse traduit le vertige de ma liberté, la force de me rendre compte que désormais ma vie présente et future m'appartiennent alors que je n'ai eu aucun controle sur mon passé. Difficile de concevoir l'avenir quand j'étais encore en clinique il y a quelques mois de ça, assistée par ma mère, par mes amis, escortée jusqu'à chez moi, surveillée pendant mes repas, droguée par les médecins. Aujourd'hui, si réussite il y a, je pars au bout de la France, en autonomie. Pour des études prestigieuses et, il faut le dire, casse-gueules.
La peur d'échouer est paralysante, si je n'obtient aucun IEP, je deviendrais animatrice, peut-être éducatrice, bref, je ferais dans le social. Quelle ironie quand on sait d'ou je vient. D'ou je revient peut-être aussi. Ca jaserait chez les Perrot, "quel gachis la petite Gabrielle, je me souviens encore enfant, elle était si intelligente, elle savait lire à 4 ans, comme son grand-père. Nous aurions pu être si fiers d'elle". Je m'en fous. C'est pas à vous de réussir à travers moi. Et je vivrai tout pour moi.
Mais quel malheur justement, cette liberté. Réussir, oui mais loin de tout, loin de ma mère qui m'aide tant, loin de mes repères dont j'ai tant besoin, et rien que d'y penser, la terreur me paralyse. Entreprendre des "vraies" études, vivre seule, et grandir, devenir adulte, mais pour de vrai, partir, oui, mais partir pour toujours, car rien ne sera plus jamais pareil. Vieillir, définitivement. Savoir qu'il n'y aura plus de retour en arrière. Etre seule.
Il faut se libérer de cette peur continuelle, envahissante. Moi, je met tout dans un coin de ma tête, et je n'y pense plus. Peu importe l'avenir, vivons dans le présent. Mais à faire taire le passé et le futur, au final l'esprit est vide. Impassible, je ne pleure pas, je ne ris plus, ou seulement trop fort, de mon rire faux. J'ai endurci mon âme contre la terreur. Plus rien ne rentre, mes yeux se ferment, je me tais. Il ne faut pas parler trop de soi aux gens qui ne comprennent pas. Et personne, plus personne ne prend le temps de me comprendre. Le silence oppresse, et soulage dans le même temps, car parler c'est s'effondrer. Avouer que c'est la fin, et que je ne vois pas le bout du combat.

samedi 3 mars 2012

les épreuves passent et moi j'échoue



Ne jamais oublier ce sentiment de culpabilité grand comme le monde.
Le matin la peur mêlée aux larmes se déverse dans le caniveau
L'anorexie reprend ses droits
J'étais seule tu comprends
Tu avais promis de ne jamais me laisser seule
Je hurle "salope" en me regardant dans le miroir
Quelle défaite.
A midi on sortira la porcelaine et l'argent pour bouffer des surgelés picard
Ils s'enquilleront des verres de vin en discutant de mon avenir
Et j'irai tout vomir
J'ai tout foutu en l'air.

Au pied du mur, dans une impasse. 

jeudi 1 mars 2012

les mains qui tremblent

Les rires s'éteignent
Les chats miaulent
Fin de la soirée
Les corps entassés s'enlacent
On a fait semblant de rire
Semblant de s'aimer
Rien ne s'arrangera
Antidépresseurs
Dans les vapeurs d'alcool
L'estomac retourné
La haine et la peur
Les mots déplacés
Avenir incertain
Bonheur oublié
Regretter la veille
Pleurer le lendemain
Dans une tasse de café
Un sucre pour l'amertume
De mes yeux coule l'écume
L'espoir anéanti
Par un geste de travers
On peut gacher trois vies.
Le sang coulait trop fort
Les adieux s'estompaient
Une main court sur mon corps
Les soupirs résonnaient
Entre promesses et fausses notes
Amitié et menaces
Tous à la ramasse
Entre plaisir fugace et culpabilité tenace
Des rêves qui s'effondrent
Des non-dits assassins
Oui mais moi j'étais là bombe
A retardement entre tes mains
Amour et déraison
La folie en prison
Cellule de dégrisment
Les rêves mordent le béton
17 ans d'emprisonnement
Dans un esprit en récession
Vertige de la liberté
Souffrance en éclosion
Dernier écran de fumée
Le bonheur dans le cendrier
Euthanasie passive
D'une gamine folle à lier
La déchéance au bout des doigts
Tous bons à enfermer
En pleine décadence
Gab entre dans la danse.