"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

lundi 22 juin 2015

Fidèles




Je n'ai jamais eu moins peur de marcher seule dans la nuit qu'en ce moment. Il ne peut plus rien m'arriver d'autre que cette douleur intense et dégueulasse. La violence est inouïe rien que quand je me surprends à tourner la clé dans la serrure dans le mauvais sens... Là bas c'est vers la gauche mais pas ici. Tandis qu'ils pointent leur doigt vers moi en disant : "tu vois, ça lui arrive à elle aussi" comme pour m'enlever de la valeur je sais qu'il n'y pas trop d'excuses que je puisse m'accorder, j'ai vraiment été pareil qu'eux, voire pire. Parce que moi je savais très bien l'importance que ça avait et j'aurais du me démener pour aller jusqu'au bout de mes idées quand bien même elles auraient été mauvaises... Exploser en plein vol et retomber au sol en flammes. Errance et solitude, chevaux de bataille fidèles toujours capables de me retrouver à n'importe quel moment. Les platitudes qu'ils me débitent sans trop y réfléchir et les grimaces qu'ils font pour tenter de me dérider ne font que rendre la douleur encore plus magistrale. Je les remercie sans chaleur et m'éloigne, bonne à rien et sachant pertinemment que plus rien de bon ne se passera avant longtemps. A quoi ils s'attendaient quand ils me demandaient si ça allait alors que mes larmes battaient le pavé, sans honte mais sans pudeur? A ce que je ris à gorge déployée pour tromper d'un mensonge ridicule la tristesse ? Que je reste cloitrée chez moi à pleurer pendant des semaines ou que je devienne tarée et que je prenne toutes les drogues qui me passent sous la main ? Le temps me rappellera à l'essentiel, en attendant je me contenterai d'exister. Je sais que tout ira bien puisqu'on l'a décidé.




vendredi 19 juin 2015

L'aurore





Est ce parce qu'à mon insu j'ai cessé de chercher à atteindre l'aurore ? 
Mes bras se sont tus trop longtemps alors que ma peur avait la parole
Perdu, le talent de se comprendre quoi qu'il arrive
Tu reprendras bien encore un peu la route ? Ce sera demain
Le dernier train dans ce sens là.
 
Ceux qui sacrifient la liberté pour la sécurité, et cætera
J'ai tout perdu et je me retrouverai
A moi maintenant de tout démolir pour tout reconstruire
Me pardonner moi même pour tous ces tiraillements
Je suis infiniment désolée. 

Kaléidoscope de souvenirs pleins de fumée dans les yeux
Vermeils des derniers sourires, premières victimes des dégâts
Blâme semblable, tristesse, tremblements, vague à l'âme
 Je pars et pardon encore
Pardon de m'être brisé, pardon d'être inconsolable.