"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

vendredi 28 décembre 2012

Joyeux anniversaire Jesus

Goodbye Graceful, I'm so Grateful
You helped to change my wicked ways
When I was in my darkest days



Voilà, c'est Noël. Et puis quoi? On laisse le chien se pisser dessus parce qu'on a la flemme de le sortir? On décide de ne pas travailler le 26 parce qu'on veut jouer avec nos moutards et leurs nouveaux Legos qu'on se plante dans les pieds en traversant n'importe quelle pièce de la maison? On a mal au ventre à cause de la deuxième part de buche qu'on aurait pas du reprendre?
Non, la vie ne s’arrête pas aux fêtes de fin d'année. On a du mal à y croire mais la gueule de bois d'après-fêtes nous le rappelle vivement. On a joué la comédie. On a menti en faveur de cette douce utopie qui tient quasiment du délire, cette frénésie du bonheur, l'image d'Epinal de la famille traditionnelle, heureuse, qui se réunit pour des fêtes de fin d'année sans nuages. La surconsommation de Noël en tout, affection, bouffe, cadeaux qui seront relégués au grenier, alcool... au détriment de la tranquilité, cette tendre torpeur par laquelle on se laisse engourdir depuis que c'est l'hiver.
Retourner dans la maison de famille, affronter le regard déçu des géniteurs, retrouver notre vieux chien qui va bientôt mourir, passer les portes la tête basse et le sentiment d'être coupable, se faire réveiller à dix heures le matin parce que "c'est pas des heures pour dormir, ça, merde!"... Dans cette maison ou on se cachait pour fumer des joints, faire l'amour, manger en dehors des repas... Alors qu'aujourd'hui c'est nos quotidiens de faire ce qu'on veut à peu près quand on veut.. Passer la journée en pyjama, boire du rosé devant un film à 5 heures du matin, manger un calendrier de l'Avent en 3 jours, et même pas en Décembre, adopter un chat, faire de la peinture sur le sol, laisser s'entasser la vaisselle, déjeuner à 16h30, faire ses devoirs un gros joint à la main... Et ça se lit dans nos yeux, qu'on est pas heureux libres. On ne l'était pas plus en captivité dans une chambre d'adolescent trop étroite pour les souvenirs. On ne le sera pas être jamais.
Plus personne ne croit au Père Noël. Les blinis au tarama, dans l'absolu, c'est dégueulasse. On est même pas cathos. On va chercher la buche et les escargots chez Picard. Le vin nous donne mal au crane. On s'aime bien mais sans plus. On se connait à peine. Notre aïeul va bientôt mourir et il ne supporte plus ces allés-venus. Qu'importe la raison. Cessons de nous mentir et supprimons Noël.

Noé approche de la fin. Tu parles d'un Noël, shitty world.


dimanche 23 décembre 2012

La fin du monde




"Et ce mot d'amour qu'on a sans cesse à la bouche. Et ces marmots qu'on fait tous pour avoir chacun le sien alors qu'il y en a des milliers qui crèvent de faim, orphelins. Mais tu t'en fous, toi hein, tu t'en fous! Les gens ne réfléchissent plus de nos jours, ça ne les intéresse pas."
 J'ai pris ma veste et la porte, en disant au revoir au chat, et j'ai fermé à double tour derrière moi. J'ai bu, beaucoup bu, et fumé... On avait la nuit devant nous. J'avais raté mes partiels, j'avais un peu d'argent pour la fin du mois (on était le 21), j'avais mal au crane et j'étais fatiguée. Le temps s'était réchauffé ces derniers temps à Versailles. J'ai beaucoup marché. J'ai rencontré des gens, des amis, des inconnus, de la famille, des connaissances. J'ai prié pour les gens que j'aime et ça ne m'a guère pris longtemps. J'ai acheté de la drogue et de la nourriture. J'ai bu pendant 3 jours. C'était la fin du monde et enfin, là on pouvait se permettre d'avoir un peu d'espoir pour la suite puisqu'il n'y avait pas de lendemains. Mais au final, un soir a passé, puis deux, puis trois. Et nous étions ivres, ivres morts mais pas morts. La fin du monde c'était juste la fin catastrophique d'une année décevante, comme toujours mais cependant moins pitoyables que les 18 précédentes. Et pourtant on aurait pu croire qu'on serait morts à nos places. De la grippe aviaire, de la vache folle, du 11 septembre, d'un cancer, de la coqueluche, du bug de l'an 2000, ou même juste de Paris ou que sais je... Ils auraient pu me retrouver morte, pendue à ton cou! Mais je ne sais même plus à qui je m'adresse. Je me suis réveillée d'une nuit de trois jours, et personne n'était mort, excepté l'Amour. Il n'existe pas, le con.
Je suis rentrée, j'ai rangé ma veste. Le chat était toujours là. 



mercredi 12 décembre 2012

La vérité



La vérité, qu'est ce que c'est la vérité ? La vérité, c'est toi, c'est moi, c'est nous, c'est tous les autres, ceux qui crèvent de faim dehors dans le froid, ceux qui s'étouffent dans leur gerbe, ceux qui sont heureux ou juste idiots, la vérité c'est les pavés, la mer, le chat qui dort à mes pieds et ses croquettes dans sa gamelle, la pluie qui tombera demain quand des millions de personnes traverseront Paris demain pour aller travailler, la nuit qui tombe, le soleil qui se lève, la vérité c'est qu'on nait, qu'on vit et qu'on meurt, avec notre sueur, notre morve, notre pisse, notre salive, c'est ça la vérité. C'est ça le seul universalisme.

Le génocide arménien, la hauteur du Kilimandjaro, la théorie de l'évolution, chacun peut avoir sa propre vision de la réalité... Et on s'en fout, on s'en fout ! Ca n'est pas ça la vérité, ça en est tellement loin... Sans aller jusqu'à dire que tout se vaut, au contraire. Juste que la vérité n'existe pas. Pas même dans la souffrance, dans la peur ou dans l'humanité... Il n'y a pas d'universalisme. Le monde est un chaos total, fascinant, décevant. Et nous sommes encore des enfants, oui les enfants non désirés de Dieu. Une erreur dans le plan, la règle qui glisse pendant que l'on trace un trait, un préservatif qui craque... La seule raison qui fait que nous restons en vie pour la plupart est seulement le fait que nous le sommes déjà. C'est ça la vérité.


samedi 8 décembre 2012

La cachette




C'est une cachette. Un petit bout de chaleur au creux d'un grand hiver, vous appelez ça les saisons, j'appelle ça le monde. Et doucement, on se remet de tout ce qui abime, incise les coeurs. J'oublie petit à petit quand je dors, et tout m'éloigne.Je disparais de la surface. Psychopathes.
C'est vrai. C'est aussi vrai que quand je te dis que si tu me détestais, au lieu de te gueuler dessus je te mettrais des kicks. Je te foutrai, dehors, en l'air, au paradis. C'est l'amertume de nos jours qui est à la limite du masochisme... Et quelle ingratitude. Comme si on allait si bien que ça, comme si tout était normal et qu'on pouvait tous se regarder et sourire ensemble. Ou fumer de la beu dans le Colorado... Et ce sera tout pour ce soir.


dimanche 2 décembre 2012

Heart skipped a beat








Pas grand chose à se mettre sous la dent, comprenez moi je suis au régime et surtout j'ai perdu 10 pages de texte récemment, par mégarde, c'est un peu décourageant dirons nous.
Sale période qui arrive, les examens, le froid glacial qui sévit déjà sur le pont du Garigliano le matin, mais pourtant il faut, perséverer, traverser la Seine et aller en cours, même si on a arrêté de comprendre et d'apprendre depuis longtemps...Les fêtes également, mon premier Noël seule dans mon appartement, un mal pour un bien au final, car je serais loin de tous ces gens hypocrites qui sourient car bien obligés...
Pas grand chose à raconter, donc, et la fatigue, et les emmerdes, et l'espoir... L'Espoir.