"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

dimanche 27 janvier 2013

Le soleil se lève, avec ou sans toi, et si tu te lèves pas il en a rien à foutre

To this Rastaman I know. Love











Bon courage pour traverser ce énième lundi glacial. Bon courage pour vous réveiller de bonne heure après les hécatombes de l'avant-veille. Bon courage pour dormir sur vos deux oreilles tout en sachant que la guerre recommence demain. Et bon courage pour survivre.


samedi 26 janvier 2013

Qu'est ce que vous croyez ? Ici il faut marcher droit.



Est ce que tu entends l'enfant qui est en toi ? Te souviens tu seulement de qui il est ? Ses grands yeux ronds choqués par le monde, ses petites mains qui veulent tout empoigner à la fois, ses cheveux décoiffés parce qu'il s'en fout, tu t'en rappelles ?  Demande à tes parents, ils s'en souviennent car à l'époque ils étaient fiers de toi. Le sont-ils encore? Tu as fait parfois couler des larmes de tristesse de leurs yeux, mais combien de fois les as tu fait pleurer de joie? Te rappelles tu seulement avoir vu tes parents heureux grace à toi ? L'enfant en toi vis également dans le regard de tes géniteurs, qui s'accrochent à son souvenir désespérément en attendant la fin du naufrage. Et que penserai ce môme de tout ça ? De ce monde que tu as construit autour de toi, avec toutes les guerres, les catastrophes naturelles et les tueries que cela implique? Du chemin que tu as accompli jusqu'ici et de l'écart entre ses rêves et ta réalité ? Est ce que tu pourrais le regarder en face et lui expliquer tes choix? Lui raconter ce qui s'est passé depuis que tu l'as quitté ou juste t'excuser d'avoir merdé sur toute la ligne ? Parce que tu n'as pas respecté le plan, n'est ce pas? Vous aviez passé un accord sur votre vie future et aujourd'hui qu'en est-il ? Est-elle mieux que prévue, ou bien pire ? Quand viendra l'heure de faire les comptes, il vaut mieux pour toi que tu ai construit plus que tu n'ai détruit, que tu ai aimé plus que tu n'ai haï et que tu ne regrette rien de tes actes passés. Espérons que le bilan soit positif et que tu n'as que peu dévié de ce qui était prévu. La confiance est aussi fragile que ce qui retiens fébrilement la cendre au foyer d'une cigarette, malgré le fait que les enfants pardonnent. Peut être entendra tu ce môme hurler de chagrin au fond de toi même, mais tu ne l'écouteras pas. Après tout, aujourd'hui c'est trop tard. On a rangé les Legos depuis un certain temps, on ne va plus à la piscine en vélo et on ne cherche plus les oeufs de Paques dans le jardin. Maintenant on se drogue, à n'importe quoi pour oublier que l'existence n'est finalement pas si belle dans l'absolu. Et que tout ce qui nous retient à la vie, c'est cet enfant en nous qui refuse de mourir.



mardi 22 janvier 2013

La prosodie



D'une manière générale, la prosodie est l'inflexion, le ton, la tonalité, l'intonation, l'accent, la modulation que nous donnons à notre langage oral en fonction de nos émotions et de l'impact que nous désirons avoir sur nos interlocuteurs. Source : Wikipedia

Ou la supposition que le nourrisson comprendrait dés ses premiers jours ce que lui dit sa mère. Dans un monde ou on pourrait communiquer sans mots, juste avec l'intonation de nos voix. Des choses à méditer...  Des bébés, démunis, qui ne peuvent rien faire sans une main aimante. Qui ne savent ni parler, ni marcher pour la plupart, des petits êtres primitifs sans notion concrète de justice, de liberté et encore moins d'utopie ou de promesses... Avoir avec eux, une autre forme de communication qui n'appartiendrait qu'à nous, un langage unique entre tous. Une hypocrisie certaines réside dans ces propos mais également une soif d'espoir pour ces parents qui se raccrochent à la vie de leur enfant pour sauver la leur. Une confiance en ses enfants au delà de tout. Quelque chose de plutôt important.



lundi 7 janvier 2013

Quitte moi



Mon dernier joint, le seul. Fumé dans la voiture en faisant un petit tour. Je ne te cherchais pas, j'ai abandonné. J'ai compris. Tu ne reviendras pas. Tu as changé d'adresse, effacé toutes les traces de nous. Quand je t'appelle c'est sur ta secrétaire que je tombe. Il n'y a jamais de rendez-vous de libre. Je voulais juste te parler, pouvoir m'ouvrir à toi et déverser mon flot de paroles sur ton bureau bien rangé. Je ne suis plus une patiente prioritaire. On m'a dit que c'est parce que je n'étais plus vraiment malade. J'ai repris du poids, j'ai un meilleur teint et je dors la nuit, c'est vrai. Mais ce n'est pas à cause de ça que tu ne veux plus me soigner. C'est pas parce que je vais mieux que tout ce qui me reste c'est ta signature sur mes anciennes ordonnances. C'était toi que je voulais, ton regard désapprobateur sur mes plaies, nos discussions sans fin sur la maladie et le reste, et pas juste tes instructions au bout d'un répondeur. Mais ça tu t'en fous hein? C'est pas important?  Mes larmes TU T'EN FOUS HEIN? Espèce d'égoïste, d'arrogant, de sale type. Quand on est médecin, de quoi on a besoin de toute manière ? Pas d'une folle maniaco-dépressive sans doute... Une tarée de plus, une tarée de moins... Tu les guériras toutes, sauf moi. Tu ne te tourmenteras plus. Je n'ai même plus droit de passage à la salle d'attente, j'en suis exclue comme si j'avais la pire des maladies. Alors je te laisse, avec ton uniforme blanc, tes livres compliqués et ton emploi du temps frénétique. On se retrouvera aux urgences, le temps de quelques cachets...

A toi. A ta poésie, ta littérature, à tes ratures sur ta feuille, à tes livres aux pages cornées,  ton stylo plume bousillé, à force de trop écrire. A ton sourire innocent et lumineux, tes lèvres douces et aimantes, à tes mains qui ne me retenaient pas assez fort.
J'irai demain au cimetière déposer sur ta pierre des fleurs à ton souvenir. 

C'est les autres qui parlent, mais c'est ta voix que j’entends...