"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

mercredi 25 décembre 2013

Paradis artificiels






En équilibre sur un fil fin comme ce qu'il reste de notre de nos âmes. En face d'un brouillard sombre et épais que beaucoup nomment l'avenir.  Dans les déchirements perpétuels de la drogue qui fait fluctuer tous nos sens constamment. Tels les vaillants soldats que nous essayons toujours d'espérer être un jour, nous évoluons dans une solitude brisante au sein des méandres du spectacle humain qui nous grise parfois le temps d'un parachute de poudre. Ce petit bout de papier qui nous transperce de part en part pour quelques heures ou mêmes jours et dont les effets quels qu'ils soient sont toujours inattendus, nous débusquant violemment hors de nos gardes-fous protecteurs pour nous heurter à la vie. Les pupilles noires comme l'enfer prêtes à exploser, les dents qui grincent et les mâchoires qui craquent sourdement, le corps léger comme un soupir au point de s'envoler mais le pied sur et le sourire inaliénable. C'est une petite mort existentielle, la perfection dans l'harmonie de la chair et de l'âme, et des esprits entre eux au sein de l'amour et du bonheur les plus purs jamais imaginés.
La vie afflue en tous sens dans nos veines dans un élan irrépressible et les plaies sont tout à fait silencieuses sur ce chemin ou nous ne voudrions mourir pour absolument rien au monde. Dans une insomnie délirante et fiévreuse nous sommes ensemble et rien ne nous arrête car nous semblons être plus forts que tout. Et si heureux.
Bien sur le lendemain, et pire encore la semaine qui suit, tout ça est une autre histoire. Il faut réussir à puiser dans le souvenir de l'extase de quoi pardonner la vie de ne pas être autrement. Trouver de l'espoir pour de meilleurs demains quand bien même on est conscient qu'on a déjà vécu un des moments les plus absolus que peut procurer l'existence. Se contenter d'être reconnaissant de l'avoir connu et regarder autour de nous ce que cela peut nous permettre de créer aujourd'hui, sachant que l'on revient d'un monde infini et sans limites que peu on eu la chance de même frôler. Permettre à l'amour de prendre place en nous et de remplacer la drogue.
Soyons de ceux qui s'aiment sans le faire savoir car les langues qui se délient dérangent. Dans les replis du vice nous sommes indécents de gratitude et mués par une passion furieuse mais tout cela dans un silence total. Nous serons un secret dans le bruissement diffus des rires, les froissement de la flamme, nous serons notre propre miracle, notre propre paradis.


dimanche 15 décembre 2013

Le pardon



"Seigneur, veuillez pardonner mes péchés sur cette Terre,
J'avais pourtant juré, juré de ne pas me laisser faire
Seigneur, veuillez pardonner cette fierté qui me froisse, 
Qui prend place, qui m'empêche de me regarder dans la glace." 


Saurons nous aller chercher le pardon au fond de notre cœur pour réussir à nous accepter au delà de l'image d’Épinal utopique, sans failles? Arriverons nous à surmonter les folies passagères qui nous prennent et nous poussent à nous meurtrir sans vraiment le vouloir? Parviendrons nous à faire face aux dégâts causés de nos propres mains, dans un possible sursaut de légitime défense ou de sang froid? C'est un sujet qui intéresse peu de gens pourtant il partage quotidiennement la notion d'amour, qui parfois prend trop d'espace. Quand il en est question les sentiments paraissent souvent être de doux rêves qui laissent une amère sensation dans les bris de confiance. Cependant pardonner n'est pas se voiler la face ou s'aveugler pour se permettre de croire encore à l'illusion de l'espoir. Excuser celui qui nous a blessé n'est pas preuve de faiblesse. Pardonner c'est admettre que l'amour peut encore être merveilleux malgré les trahisons, se relever d'un air courageux et avancer à nouveau sans vaciller.  Le pardon est une vengeance sur la peur et la tristesse, une revanche contre l'erreur. Les errances d'amour dans les caprices de l'obscurité peuvent entraîner un avenir de ressentiment et de vengeance. Encore faut il se repentir et apprendre de ses torts sans oublier. Malgré la blessure.
La liste des choses à nous faire pardonner est longue mais maintenant la première chose me parait déjà être de tenter de nous excuser nous mêmes. On se rappellera toujours de combien on a souffert et dans le fond le pire fut de savoir que c'était notre faute. Nos mauvaises actions auront des conséquences directes, peut être que ce ne sera plus jamais la même chose. Peut être qu'on souffrira encore. Mais peut être aussi qu'on sera meilleurs, grandis, avec la fierté de ceux qui sont parvenus à traverser les épreuves avec sagesse, qui n'ont pas attendu que tout soit gaché pour se repentir et pardonner. Dans une de ces marches nocturnes tant attendues profiterons nous de la douce accalmie qui vient après le pardon, la certitude d'être au bon endroit, au bon moment ?



jeudi 5 décembre 2013

Sainte tristesse




Cette période affreuse de l'année ou les jours diminuent de durée inlassablement est bientôt terminée cependant le froid s'accentue insidieusement, les rues semblent  si tristes partout ou je vais. Le soleil se couche tous les après-midis dans un ciel sanglant, flambant insolemment derrière des arbres nus et maigres, telle la lueur d'espoir qui s'éteint pour laisser place au doute et à l'obscurité tranchante de la nuit. J'ai roulé pendant des heures et des heures dans ce noir total en espérant pouvoir oublier la comédie insupportable des relations humaines qui me heurte en permanence, rêvant de l'amour comme guérison. Triste enfant idéaliste, à qui rien n'appartient, vagabonde au possible.

Je crois que l'on peut endurer beaucoup de choses très longtemps tant qu'un peu de merveilleux brille derrière et devant nous. Derrière car il faut l'avoir connu pour y croire, et devant car il faut perpétuer l'espoir de connaitre ce merveilleux à nouveau. Cependant quand le poids de nos erreurs vient souiller les souvenirs de cet absolu et rend impensable la possibilité que cela se reproduise à nouveau, tout ce que l'on subit depuis très longtemps sans desserrer les dents devient absurde à nouveau. Pourquoi se lever le matin ? Pour quoi faire ? Qui m'attends ? Tout est redevenu abscons, idiot, terne. Tous ces efforts que l'on déployait sans ciller du matin au soir, tout ça parce qu'on avait un but, ou plutôt quelque chose à quoi se raccrocher, paraissent désormais vains. J'ai le sentiment d'une grande dégringolade au sein d'un esprit désordonné, la réalité qui prend à nouveau ses droits et rappelle l'homme à sa condition fragile. Vivre se résume à subsister. La sérénité devient proscrite. Votre coeur vous tient lieu d'âme, et votre âme saigne comme un coeur.


dimanche 17 novembre 2013

Légitime défonce



Cette fois ci c'est la dernière fois. La dernière fois que je perds mon temps sur le balcon en pleine nuit, dans le froid polaire de l'hiver qui s'installe, la dernière fois que je me noircis les idées et les poumons dans le craquement d'une allumette, que je rentre la pupille dilatée et le blanc de l’œil strié de zébrures écarlates, la dernière fois que je sentirai la nausée affluer en moi dans les relents de tabac froid ainsi que la brume paisible qui lui est liée. Le dernier joint. Après trois ans d'amour je me sépare de mon plus grand compagnon de route, cette herbe qui m'a tant apaisée lors de mes soirées solitaires, permis de faire tant de rencontre et de nouer de si solides amitiés, autorisé à m'endormir pendant les longues nuits d'insomnies. Pendant longtemps la vie a été si triste qu'avoir les dents un peu plus jaunes ou la gorge un peu plus enrouée était le moindre de mes soucis. Ce qui est bien avec la drogue, c'est qu'elle te permet d'oublier tes problèmes car elle devient ton seul problème. Tout le reste parait dérisoire par rapport au fait de pouvoir se procurer assez de produit pour se défoncer. Elle éclipse tout le reste avec une aisance déconcertante. Elle est remède à tous les maux : angoisse, ennui, tristesse, peur, chagrin. Elle ouvre des horizons de pensée au gout infini insoupçonnable pour les sages abstinents, et emmène de l'autre côté de la terre seulement en fermant les paupières. Elle entraîne un état absolu et singulier ou toutes les forces en l'être s'équilibrent et libèrent l'imagination dans une espèce de hantise intermittente. Elle ouvre l'âme dans toute sa magnificence et sa cruauté, mais trop souvent la laisse livrée à elle même, à vif. Le piège est là. Alors même qu'on se prépare à tracer son chemin on se trompe déjà de route. Malgré la prétendue acuité de pensée et cette volupté qu'elle nous offre, la drogue nous fait petit à petit perdre l'espérance d'une vie meilleure qu'elle avait elle même créée. On se lasse de tout car tout devient trop dur. On a de plus en plus de difficultés à atteindre les paradis artificiels, les doses de produits se font de plus en plus conséquentes et de plus en plus chères. On s'isole dans une ascèse enfumée en regardant sa santé patiemment se détériorer, oubliant rendez vous, anniversaires, cours, entretiens, hygiène, famille, société. On appelle moins ses amis, on en a de nouveaux : la paranoïa qui nourrit généreusement des angoisses très vives, la faim qui peut se réveiller à toute heure du jour ou de la nuit associe à de grands maux de ventres, et autres nausées, des stylos, et une feuille trop souvent blanche. Car quand bien même elle stimule l'esprit, elle ôte quasiment toute possibilité de créer. On dit que tout fumeur passe une étape quand il fume son premier joint en solitaire, mais qu'en est-il de celui qui crame dix pétards par jour depuis plusieurs années ? A ce stade là, le crane commence à abriter des zones vides. Des souvenirs s'effacent et demeurent introuvables. On a le sentiment de vivre dans son propre monde créé de toute pièces, de ne pas appartenir à la société. Il devient difficile de garder le fil de ses pensées dans des situations complexes, on commence à parler aux autres et plus avec eux. On dépense des milliers d'euros par an pour une béquille instable. Je ne peut plus vivre à ce rythme, donner autant à quelque chose qui me détruit petit à petit. Tant d'autres me l'ont dit avant, tant d'autres en sont revenus et en sont fiers. Je suis tombée bas, je dois désormais me donner le moyen de remonter. Alors ça commence demain et ça s'annonce pas facile de se confronter à la réalité à nouveau. Mais on a déjà surmonté tellement de choses, on arrive de tellement loin et on a tellement de courage, avec juste un peu de réconfort, tout est possible.
Et j'ai fumé ce joint dans le froid sur le balcon en pleine nuit, comme d'habitude. Mais avant de le jeter dans le vide, je lui ai dit "toi, tu es mon dernier joint." Je sais que ça ne l'est surement pas. Mais le dernier avant longtemps.


vendredi 8 novembre 2013

Prémices

Vue du quai Saint Pierre, Toulouse



Dans l'hiver qui s'installe
Les âmes ondulent et se sourient
Une main glisse sur une joue
Silencieuse et patiente.

Les autres semblent juchés sur des perchoirs inatteignables. 
Nous on est deux aux prémices d'un tout nouveau bonheur
Alors qu'on foirait tout ou presque
Outrageusement heureux.

Des kilomètres avalés pour te retrouver
Mais si un jour je me perds,
M'attendras tu ? 




dimanche 3 novembre 2013

Splendide cruauté




On emmerde la décence, dans la splendide cruauté de notre jeunesse. Nos rires leur percent les tympans, ça leur retourne l'estomac quand nous c'est seulement l'alcool qui s'y agite pour parfois en ressortir dans un sursaut d'inquiétude fébrile. Forcément c'est plus simple quand on se fout de tout, quand plus rien n'a de prise sur nous, quand toute la vie n'est qu'une grande fuite vers l'avant au travers de vastes montagnes. J'espère en parcourir le plus possible avant de te revoir pour pouvoir te raconter tout ce que j'ai vu et comme c'était beau, s'évader dans la nuit tragique. On ne cherche plus les réponses car on a compris que les questions changeaient en permanence, les chimères deviennent parfois réelles, et nos reflets paraissent sereins face aux nuages qui nous menacent. Et si un jour la pluie vient ternir nos cieux c'est qu'il sera temps de prendre les valises à nouveau, d'aller voir jusqu’où la liberté peut nous mener. Mais on a pas peur des orages.

"Aimer ce n'est pas renoncer à sa liberté, c'est au contraire lui donner un sens. Il n'est aucun véritable amour qui ait empêché quelqu'un de suivre ses rêves, dit le maitre. Seules les grandeurs des passions peuvent détourner le coeur qui poursuit son but, l'amour quant à lui sera lumière au loin dans l'obscurité permettant de garder espoir jusqu'au lever d'un nouveau jour. Il sera un Eden dans la sécheresse des chemins arrides, refuge les hivers froids et avides de dureté. Une escorte qui protège et réconforte, et non un maitre exigeant, égoïste ou possessif. Un amour qui ne peut naitre que dans la solitude absolue de l'ame mise à nue et qui s'impose comme une évidence dans un esprit clair et sans amertume. Un amour qui ne connait pas le deuil et pour lequel il n'est pas nécessaire de faire des concessions puisqu'il va de soi. Il est le geste de courage qui nous permet de découvrir toute l'étendue de notre liberté."



vendredi 1 novembre 2013

Amnésia




Seul, 
quand les formes et les couleurs se mélangent, 
dans l'hallucination que t'offre la fumée
dansant devant tes yeux plissés
tu frémis dans ta quête d'une dernière étincelle
et ton corps s’enivre.
Tu tentes de prendre ton envol, 
Au travers des bruits diffus, des cris, des rires, 
Des élucubrations d'un monde confus. 
Oublier les lésions, neutraliser l'alarme,
trouver l'inspiration si bien camouflée,
resplendir au sein d'une grande douleur, 
tant de raisons de céder au soupir en suspens
auquel tu finis par succomber.
Tous les soirs.
Depuis si longtemps. 


vendredi 25 octobre 2013

Les visages ont changés mais c'est toujours nous dans le cadre.

 







Parfois à sillonner les routes de France dans tous les sens, on se sent seul. On porte des souvenirs en nous qui se dispersent souvent au gré des vents qui nous traversent. Malgré tout certains restent inébranlables, comme gravés dans le noyau d'une mémoire qui vacille sous les assauts du temps. Certaines images nous marquent tellement que dans la solitude des journées on a parfois envie de se conduire comme des maniaques et d'aborder des inconnus pour leur en parler.

Je leur parlerai d'un garçon, pourrai-je dire un homme, qui a marqué mon adolescence au fer rouge, que j'ai rencontré au lycée et n'ai jamais quitté, celui qui m'a vu grandir et qui me verra très probablement vieillir, à celui qui sait tout de moi, même si il oublie, celui qui sait tout lire dans le moindre de mes regards, qui comprend tout en un mot. Celui avec qui j'ai dormi, avec qui j'ai partagé les vacances à Versailles, des coups de fil les soirs ou ca n'allait pas, les devoirs de philo, fous rires, larmes, feu d'artifices du 14 juillet et autres fêtes de la musique. Celui qui menaçait de pendre par les couilles les garçons qui me faisaient du mal mais qui m'insulte à longueur de journées pour des torts fabulés dans son esprit tordu. Celui qui a marqué tous les bancs de Versailles, tous les parcs de souvenirs indélébiles. Celui que je considère comme mon frère, même si aujourd'hui je vis loin de lui, toujours à vagabonder tandis que lui joue sur son piano inlassablement. Celui qui a trouvé sa voie et n'a pas écouté les moqueries, les doutes, les réprimandes, qui a persévéré, n'a pas cédé, qui savait ce qu'il voulait et n'a rien fait à moitié, et que j'admire tant. Le plus fou, le plus gentil, le plus marrant de mes amis, un personnage formidable, un être entier, attendrissant. Oui je leur parlerai de lui. Je leur raconterai nos escapades nocturnes à faire mille et une conneries, nos jeux avec Noé, nos plans sur la comète, nos soirées au bois Saint Martin, nos grandes espérances. Je leur dirai comme je l'aime et comme il me manque parfois.

21 une photos comme ses 21 unes années, de notre première à notre dernière, 21 moments parmi tant d'autres que j'ai eu beaucoup de mal à choisir, et beaucoup d'amour, de rires et de dingueries. Les visages ont changés, mais c'est toujours nous dans le cadre. A lui, à ses 21 ans, à son piano, à mon meilleur ami.










Notre première photo.



dimanche 20 octobre 2013

Petits matins

évasion





"Vous voulez vous foutre sur la gueule ? Allez y foutez vous sur la gueule. C'est bon, vous êtes calmés ? Comment ça y en a un qui a mal ? Vous sentez le gout du sang là ?"

10 octobre, il neige. Je flanche.


Tous ces petits matins dont je n'arrive pas à cerner la magnificence, ou je n'ai personne pour me tenir la main, à peine quelques âmes égarées qui traversent ma solitude silencieusement. En cavale, ni belle, ni tragique, j'erre à la recherche de quoi passer le temps, car on s'en fout de tout quand on attends. Patiemment je vois les jours passer, le soleil se lève imperturbablement pour aller se recoucher au même endroit tandis que ses enfants se déchirent. J'ai l'impression de vivre dans un grand cirque.  Entourée de singes savants qui connaissent bien leurs leçons, je passe pour le clown, triste parfois. Je voudrai juste te retrouver, c'est tout ce que j'attends, et que tu me mordes les doigts encore. Belle nuit qui vient, sans vie, belle nuit pour les insomniaques. Pour toi, de l'autre côté du pays, derrière mille montagnes  et mille vallées et tout ce qui nous sépare dans le creux d'un oubli réconfortant qui permet de vivre malgré le fracas de tout ce qu'on a perdu qui se brise comme du verre sur le carrelage, quand je lancais encore des objets même s'ils m'ont au moins évité les contendants. J'ai un passé poids lourd, alors que j'aurais voulu m'envoler légère, vers toi, telle une plume libre de tout emmerdement. Je sais que j'en ai trop pris, toi, peut-être pas assez, j'ai eu des expériences par le passé pas dorées à l'or fin, c'est  sans doute ça qui fais que je suis ainsi maintenant.  Aujourd’hui quand la nausée et la terreur grimpent comme une envie de vomir, j'essaie de penser à ceux qui m’aiment comme ça. Imparfaite. J'essaie de croire que malgré tout ça marchera, qu'on esquivera le blizzard qui me poursuis depuis mes années mortes. A force le monde se vide et oui c'est vrai tout se vide autour et on se demande pourquoi, comme si on ne le savait pas. De toute manière à la question pourquoi on sait très bien qu'il ne faut jamais répondre sinon on ne comprendrait même pas ce qu'on fait ensemble, pourquoi on continue à écrire un roman baclé, absurde, à quatre mains qui se tiennent, qui s'empoignent, qui aimeraient ne pas se quitter, mais les têtes, elles, elles ne sont pas d'accord et elles s'inventent des excuses à des kilomètres pour partir, partir toujours plus loin pour poursuivre une liberté qui n'existe même pas. Je sais que je peut te faire peur parfois quand dans ma tête ça galope comme ça à pein régime mais j'y peut rien j'espère que tu le comprends, ça se contrôle pas, c'est la frénésie qui me pousse à faire des trucs pas nets, et tu me regarderas d'un air ébahi faire des choses bizarres dans un mouvement halucinatoire, sans trop saisir comment on peut en arriver jusque là.
Et même si un jour je  m'ennuyais, si tu partais je devrais te retrouver. Je ne pourrais jamais aussi bien m'ennuyer avec un autre




mercredi 2 octobre 2013

Les nuits froides du bout de la France






On a parlé de beaucoup de choses et je n'ai pas tout retenu, mais j'ai retrouvé les plus belles heures de ma vie dans ton sourire qui me racontait l'été, la mer, les nuits entières passées à reconstruire le monde sans qu'il n'en sache rien, la douceur de nos rires dans l'éclat des vagues et les folies qui nous prenaient. J'avais essayé d'apprendre à sourire comme ça. On avait tous les deux ouvert le champagne pour fêter mon échec sur toute la ligne qui marquait le début de quelque chose de nouveau. Il faut dire que j'avais sacrément merdé sur ce coup là, c'était à peu près le point culminant d'une série de débâcles qui me hantaient depuis tellement longtemps. Ce jour là j'ai pleuré , car essuyer un échec n'est jamais agréable, tenons le nous pour dit, mais quelque chose comme deux heures après je n'y pensais plus. Voilà c'était fini, j'avais tout raté. Maintenant c'était soit aller se noyer dans la mer soit aller jouer avec les enfants sur la plage, parce que tout ce qu'il me restait c'était leur sourire. On veut pas vieillir, ça aussi c'est toi qui me l'as dit. Parce qu'être adulte c'est nul, on essaie d'y remédier, même si toi t'as déjà une ride et des cheveux blancs. Tu me racontait des histoires incroyables, on voyageait partout en ouvrant la fenêtre, je n'ai jamais autant rêvé. Après t'es parti sans laisser aucune trace. Je n'ai pas résisté. J'ai essayé de continuer à vivre comme j'avais appris de toi, en espérant que le vent te porterai quelque part ou tu serais bien et moi de même. J'aurais jamais pensé en être ici aujourd'hui. C'est en partie grâce à toi tout ça, ma nouvelle vie et toutes ces chances. Quand tu m'as dit "on se reverra" j'en ai pas cru un seul mot et pourtant un an et demi après c'est toi que je vois tous les jours. C'est ton rire qui rythme les après-midis. Nos discussions qui me tiennent éveillée le soir. J'ai accompli beaucoup de chemin en un an et demi. J'ai grandi, j'ai connu de grandes peines, et vu se briser beaucoup d'espoir, je n'ai pas accompli grand chose de bien, mais j'ai essayé de rester intègre et de mériter tout le bonheur que j'ai pu recevoir par ailleurs. Celui d'avoir vécu, d'avoir connu ce que c'est que de se lever le matin en en ayant envie. J'ai tenté de me tracer une trajectoire avec laquelle tu aurais été d'accord. Pour autant t'es loin d'être un mec parfait mais t'es pas comme les autres. Je pense qu'on se reconnait un peu l'un dans l'autre parce qu'on est tous les deux paumés même si on est pas pareils mais qu'on tente de mener notre kayak quand même en plein milieu du lac. Sauf que moi, être perdue ça m'angoisse alors que toi ça commence à t'user. Je sais qu'un jour je me lèverai et tu ne seras plus là, sans avoir prévenu, comme d'habitude. Un jour t'auras une femme et des gosses et tu rentreras dans le droit chemin, et moi je serais toujours une gamine en plein dans la débrouille. Tu me parles déjà comme un papa alors que t'es presque un frère, tu me fais des morales pendant des heures, c'est vrai que je suis une gosse mais je fais ce que je peux pour apprendre le plus vite possible. Ca prend du temps de comprendre ses erreurs et d'arriver à la ténacité de ceux qui tentent de marcher droit. Parvenir à se mettre des oeillères pour ne pas détruire tout ce qu'on tente maladroitement de construire. Je te jure que j'essaie et je vais même jusqu'à faire des projets, mais quand tu me demandes pourquoi ça se passerai pas bien je te réponds qu'il y a toujours une marge d'erreur à la quelle on ne peut pas faire grand chose à part essayer de la diminuer au maximum. Je sais pas combien de temps ça va durer cette histoire, ni comment ça va se terminer, ni si on va continuer à marcher ensemble longtemps, mais c'est pas très important. Je sais que dans les nuits froides du bout de la France, sur une route que j'ai tracé par hasard, j'ai trouvé un vrai ami.





dimanche 22 septembre 2013

Les chansons du dimanche










Nouvelle saison, reprendre la route après de belles vacances, espérer que ça se passe bien, qu'on saura rester droit et assumer les choix qu'on a fait quoi qu'il arrive, profiter de ces heures de la jeunesse, du temps qui passe à une vitesse affolante, se rappeler qu'on était très loin d'en être là il y a quelques mois et continuer à se battre pour des idées auxquelles on croit sincèrement. Parfois avoir le choix entre faire un pas en avant ou tourner le dos et s'en aller, souvent préférer fuir, les choses s'améliorent petit à petit, prouver que tout ce qu'on a fait en valait la peine et qu'on a eu raison de le faire.




jeudi 19 septembre 2013

Conversation de gens soucieux



Prends une chaise et assieds toi. Raconte moi. Tu peut parler avec moi tu sais. Raconte moi tes nuits dehors quand tu as peur et que tu as froid, sous la pluie, seule dans le noir et rien au monde pour te garder un peu d'espoir, juste la pensée que demain est un autre jour. Raconte moi la galère, les après-midi passés au Pole Emploi, au CCAS; les rendez-vous avec les assistantes sociales, les psychiatres et autres conseillers, les journées à attendre sur un banc que le temps s'écoule un peu, les fiches de paie, les attestations de domicile, la carte vitale qui ne fonctionne plus, le découvert impossible à rembourser. Raconte moi ou en sont tes rêves, toutes ces grandes choses que tu voulais faire, tes espérances les plus folles, les plus bancales, ou tu en es de la route que tu comptais te tracer avec ta liberté et toutes les belles valeurs que tu portais à bout de bras. C'est sur que tout n'es pas allé comme tu voulais, ça s'est un peu cassé la gueule en chemin mais tu vas sans doute te relever, c'est possible, en tout cas moi j'y crois. Tu peut pas tout plaquer à chaque fois que tes rêves se fissurent, tu l'as compris maintenant, enfin c'est ce que tu essaies de montrer. Ne lache pas prise, tu peut y parvenir si tu y crois, si tu y crois comme moi. Moi j'ai confiance, ça va bien se passer même si la route est longue, même s'il faut s'accrocher. Raconte moi comment c'était quand tu étais heureuse, ces moments d'harmonie ou on ne voyait que ton sourire à l'horizon, abrités de la malchance et de tout ce qui enferme. Tu sais que ça recommencera, on sera à nouveau bien, sans faire semblant, et tu pourras sourire très très longtemps. Raconte moi tes angoisses qu'on les chasse au loin, qu'on exorcise les démons et soigne tes peines les plus amères et tes cicatrices les plus douloureuses. Parle mo de ce qui te fait douter et te donne envie de fuir, ce qui te pousse à prendre de la drogue quotidiennement pour te faire penser à autre chose, faire passer les minutes pls vite, s'endormir plus rapidement, tard le soir ou tôt le matin, quand tu trouves enfin un lit. Mais c'est pas ça la solution, tu le sais mais tu essaies de l'ignorer, tu as l'impression de soigner le mal par le mal, et d'autres pensées abstraites, tu te laisses percher sur un nombre de choses absolument incaculable, ça va trop vite dans ta tête, trop souvent tu paniques pour des trucs tous bêtes et quand tu t'expliques c'est confus. Quand t'es dans la rue, tu croises des gens "biens" en polo et jean propre, un sourire discret aux lèvres, des gens qui ont sans doute un crédit et une voiture à leur nom, des revenus stables, des enfants en école de commerce, l'air heureux même s'ils ne le sont pas forcément. Un bonheur tranquille et préconçu qui baigne leur quotidiens malgré les quelques maux qui les agitent. Tu te demande pourquoi t'es pas comme eux. Pourquoi t'es pas sage et jolie, cultivée, avec un appart et de bonnes études, un poisson rouge et de gentils amis. Pourquoi toi tu as mal tourné, tu as fait de ta vie une lutte permanente contre les croques-morts silencieux qui t'entourent, te surveillent en permanence. Ils ont volés l'âme de tes meilleurs amis, de tes compagnons de route sans qui tu tente de continuer ton chemin malgré tout. Raconte moi comme il est long ce chemin, comme tu t'y sens seule parfois. Comme tu aimerais qu'il pense à toi parfois de son appartement au chaud, dans sa jolie vie bien rangée qui n'avait pas de place pour toi. Raconte moi comme parfois c'est dur et qu'il te manque, même si tu retiens ces souvenirs comme étant les plus belles choses que tu as pu connaitre. Comme tu es heureuse d'avoir pu connaitre au moins une fois de se coucher à côté de quelqu'un que l'on aime, se réveiller en pleine nuit pour se dire rout ce qu'on ne raconte pas le jour, de te cacher à l'écart d'un monde qui te terrorise quelques instants avant de repartir au combat. Tu sais que peut-être tu ne le retrouveras jamais car tu as placé ta liberté au dessus de tout ce pour lequel tu peut te battre. A la fin des hostilités, tu retourneras en territoire de paix, mais il sera sans doute trop tard. Mais moi je suis là et je ne te lacherai pas. Tu ne seras plus jamais seule.


mercredi 11 septembre 2013

Mirages




Je me fous de ton passé. Ce que tu as pu faire avant, les boulets que tu peut trainer, les filles que tu as aimé, les conneries que tu as dites, les personnes qui t'ont rendu heureux, les coups que tu as tirés, tes échecs, tes victoires, tes cris de joie, tes larmes, tout ça n'existe plus ou est sans importance. 

Seules comptent tes cicatrice sur les miennes le soir venu. Des mirages dans nos nuits blanches nous autorisent à nous recevoir, nos sacrifices s'effacent en nous laissant les traits tirés.  Tels que nous sommes devant le miroir. On est pas si fiers de ce qu'on est mais on s'en fout parce qu'on est plus seuls. On est ensembles. Dans nos regards on sent qu'on s'inquiète moins, qu'on est moins en guerre avec nous mêmes, que ça s'agite moins dans nos encéphales.

Dans le fond il faut se dire que ça peut arriver, même à nous. On a eu cette chance de parvenir à figer le bonheur pendant un temps ensemble, alors qu'on avait toujours l'habitude de tout foirer. Un moment d'harmonie au dessus du vide qui nous attends bientôt. Dans mes cernes ils croient lire que j'en chie mais ils ne comprennent pas qu'être aussi heureux ça épuise. Rire à en ébrecher les murs, faire du vélo dans la nuit, le bruit et les lumières, chercher les autres pour partager notre douceur. Oui, on s'est cachés, c'était possible, loin de tout ce qui tourne et qui rend fou, tout ce qui nous bouffe. On a construit quelque chose de splendide et d'éphémère.

 Il va bientôt être temps que je rentre, que je reprenne la route. Fuir à nouveau quand la situation commence à m'échapper et que les événements me dépassent. Déjà quand t'es pas là, que tu me laisses pendant des heures je sens bien qu'il y a un truc qui va pas, ça commence à bouillir dans ma tête, à aller dans tous les sens. On parle peu, pour éviter de se raccrocher à nos mots, sachant que déjà nos maux nous rongent assez de manière générale. Mais je tacherai d'être paisible. Je vais reprendre les choses là ou je les ai laissées. Essayer d'expliquer plus ou moins ce qui s'est passé.

Ca se termine comme ça a existé, on ne sait pas trop pourquoi, mais le temps nous porte et nous pousse à partir dans un calme absolu. Sans éclat de verre, sans mots d'amour. Un "au revoir" sur le quai de la gare, des souvenirs de cette vie qu'on a réussi à rendre tellement belle, un dernier verre, on se tourne le dos et on part en voyage des valises sous les yeux. On s'en retourne à nos chevaux de batailles, la solitude, le travail et le spleen silencieux.




lundi 5 août 2013

Ouvrir la porte sans bruit




Je ne veut plus
De tes paroles vides de sens
De tes défauts de présence
Tout juste en post-adolescence
Dans ton absence en permanence
Je vois que j'ai grandi
Les matins ou je me lève
Sans avoir assez dormi
Pour aller affronter
Le brouillard aux lèvres
La salve des inconquis
Sans espoirs ni rêves
Ceux dans lesquels bout la sève
Des révolutions meurtries

Je ne veut pas 
Te prendre pour un con
d'un retour en arrière
Je n'ai pas l'ambition 
De franchir ces barrières
Quand on pourrait seulement
Ouvrir la porte sans bruit
Observer l'avancement des ans
Sur nos visages sans mépris
S'avancer doucement 
Essayant de ne pas froisser autrui
S'aimer un peu enfin
A corps et à cri
Quand s’emmêleraient nos mains
Telle la vie qui nous lie

Je voudrais simplement
Dans le silence des nuits
M'endormir tranquillement
Dans le creux de ton lit
Entre toi et le ciel
T'imaginer en paix
En un songe iréel
En toute humanité
Te retrouver heureux
Nous découvrir sereins
S'aimer, mais en mieux, 
Continuer le chemin
Un peu moins vite mais mieux,
Et tellement plus loin. 


mardi 30 juillet 2013

La lettre à Elise

"La muerta es una calle sin salida" - La mort est une rue sans sortie.

" Tu nous entends la mort ? Est ce que tu nous entends ? Si oui, saches que déjà, on a pas peur de toi. On t'as déjà vu de très très près, on sait à quoi tu ressembles avec ta sale gueule de cadavre et tes griffes gigantesques qui essaient de nous tirer vers toi dès qu'on a un instant de faiblesse. Mais c'est pas parce que tu nous fait pas peur que tu peut pas aller te faire enculer bien profond, t'entends ? Parce qu'on a pas besoin de toi, ni aujourd'hui, ni plus tard, parce qu'on sait que parfois tu préviens pas avant de débarquer mais là c'est pas pareil, t'as pas le droit d'être là, de nous prendre, de nous emmener, t'as pas le droit de faire ça. De nous voler notre jeunesse. Parce qu'on est des gamines encore. Parce qu'on l'a pas mérité ce qui nous arrive. Parce que c'est pas de notre faute.
Mais tu sais quoi, vas te faire foutre la mort, on veut pas de toi, tu peut aller te faire voir ailleurs, très loin, chez les vieux, les miséreux, ceux qui n'ont plus que leurs cheveux blancs et l'attente de crever tranquillement dans tes bras. Alors perds pas trop ton temps avec nous, parce que même si tu nous as beaucoup affaiblies, avec tes copines l'angoisse et la dépression, on ne baissera pas la tête une nouvelle fois encore, on ne se laissera plus faire si facilement. Alors oui c'est vrai, encore une fois on va devoir tout reprendre à la case départ, mais nous on a ce truc que toi t'as pas, qui s'appelle l'espoir et qui vas nous permettre de continuer la bagarre encore longtemps. Faut qu'on te dise quand même, tu fais chier la mort, tu fais chier, parce que sans toi et tous les trucs ignobles que tu impliques, on avait tout, tout pour être heureuses. Mais on le sera à nouveau, j'en suis certaine. Quand on t'aura enfin déglingué définitivement, quand on t'aura sorti de nos têtes, quand on aura rattrapé la vie que tu essaies de nous voler. Des fois on a envie de te gueuler dessus, de te hurler, de te crier, mais enfin, pourquoi tu t'acharnes sur nous, sale pute ? Tu crois pas que tu fais déjà assez de mal comme ça ? C'est ça ton kiff, ton trip, c'est ça qui te fait prendre ton pied ? Tuer impunément, comme ça, des gosses perdues qu'ont rien demandé, des âmes perdues qui tentent juste de retrouver un peu de sérénité. Mais promis juré, on se laissera pas faire. C'est fini maintenant les conneries. On te le redis une dernière fois: tu peut aller te faire foutre. De nos cendres nous renaîtrons, et si derrière toi tu laisses des plaines et des ruines dévastées, sur celles ci se dresseront de vaste champs d'amour et d'espoir.  "



Parce que j'ai rencontré la vraie Elise de la lettre et c'était sans doute la plus belle et la plus triste personne de la terre. 


La Lettre à Elise- Beethoven


mercredi 24 juillet 2013

Un bon début




Tu crois qu'il pense quoi de toi en même temps ? Regarde toi, t'es pitoyable, tu te conduis comme une petite pute. Si tu veut avoir une chance de le retrouver un jour il faudrait arrêter de coucher avec tous les types que tu croises, ce serait déjà un bon début. Cesser de prêter ton lit aux inconnus de grand chemin, à n'importe qui, n'importe quand. Il faudrait arrêter de fumer, mais sans grossir. Il faudrait dormir un peu plus, faire des nuits complètes, se coucher à des heures décentes, se lever avant 16 heures. Arrêter de manger de la merde, de te maquiller comme un camion volé, de chialer pour un oui ou pour un non, le soir quand t'es bourrée, le lendemain matin quand t'as honte. Faudrait d'ailleurs penser à arrêter de boire, de se mettre des taules, des mines, des caisses, les pires cuites du monde, faut arrêter de te déglinguer. Puis tu devrais essayer de sortir toutes ces choses qui te tourmentent de ta tête, les poser sur un papier, les écrire, les dessiner. En parler. De te sortir de ta merde, de tes idées noires, tes souvenirs tristes. Il faudrait aussi faire du sport, trouver des opinions politiques, et quelque chose pour lequel tu pourrais te battre. Aller voir ta mère plus souvent, elle est toute seule tu sais, toute seule. Téléphone lui au moins. Il faudrait trouver un travail stable, avoir des revenus réguliers. Économiser. Prendre un appart, passer ton permis, devenir quelqu'un de respectable. Arrêter de fumer des joints toute la journée. De traîner dans des lieux étranges avec des personnes bizarres ou de squatter chez des gens que tu connais à peine. Il faudrait te faire de vrais amis, des personnes de confiance. Retrouver un peu espoir. 

 Il faudrait que tu lui montres que tu l'aimes, je sais pas comment, mais il faudrait. Peut-être qu'il faudrait que tu lui écrive, que tu lui hurle, que tu le lui glisse quand tu le croises dans un couloir, que tu le peigne sur les murs de chez lui, que tu le dessines dans le ciel. Ce serait un bon début. 



dimanche 21 juillet 2013

Le Mal du siècle




Dans la main droite, un joint qui se consume
Dans un recoin du crane, l'esprit qui s'embrume
Souvent le rouge aux yeux, la jeunesse s'affole, 
Brule du feu de la vie attisé par l'alcool
Boit dans une grande danse désincarnée
Le gigantesque ballet des camés oubliés

Humains si jeunes, déjà désenchantés
Se cherchent dans les nuits sombres des raisons d'exister
Comme dans leurs addictions un moyen de s'échapper
Ils sont les cancres de l'époque qui se saisissent de l'encre
Tentent de réécrire leur sort loin des nombreux esclandres
Mais fumant en chemin se réduisent en cendre...

Dans un bar puis un autre, sècher ses larmes
Sur une épaule qui s'attardera peut être sous le charme
Il n'est pas difficile de faire baisser les armes
A une ame esseulée assaillie par l'ivresse
Quand dans les heures du soir ils frisent l'aliénation
Dérisoire parait parfois tout espoir de guérison



lundi 15 juillet 2013

Disparue, envolée, libre et triste...




"Reviens vite et heureux",  elle lache ça dans un soupir. "S'il te plait, ne tombe pas amoureux de quelqu'un d'autre" dernier sursaut d'égoïsme avant de tourner le dos à un an de patient oscillement entre l'espoir et la crainte. De qui pourrait-il bien tomber amoureux ? Sans doute n'importe qui. Une fille jolie, marrante, qui s'appellerait Kelly ou Valentine, qui serait souriante et gentille. Une fille qui ne se mettrait pas à pleurer au bout de trois verres de vodka quasiment systématiquement. Une fille qui boirait de la bière et du café comme tout le monde, avec qui il pourrait aller au cinéma, parler de littérature et la présenter à ses amis. Une fille qui habiterait ici ou dans le bled à côté, pas une espèce de manouche sans toit, qui se ballade sac au dos, parfois pieds nus, qui n'a pas d'amares, pas d'attaches et qui peut disparaitre du jour au lendemain pendant plusieurs mois sans donner de nouvelles à personne... Pas une fille comme elle.
Il fait déjà jour à 5 heures quinze du matin. La ville est silencieuse. Elle est partie sur la pointe des pieds, dans un souffle, sans réveiller personne. Dans quelques heures, au réveil, qui sait peut-être que quelqu'un s'inquiétera. Peut-être lui sera t-il reconnaissant tout de même de lui avoir épargné des adieux pénibles et douloureux, toujours décevants pour elle. Toujours tristes. Elle est partie également car il commencait à être tôt et elle ne voulait plus attendre. Constamment portée par un flot de courants contradictoires, elle était toujours en perspective de fuite et ne savait pas patienter.
"Mais toi je t'attends pourtant...Et ça fait un an. Sauf qu'aujourd'hui tu vois, je n'ai plus vraiment le temps de t'attendre. Attendre c'est bien quand il y a de l'espoir, sinon ça ne sert à rien. Toi tu n'en as jamais eu, moi je n'en ai plus, alors à quoi bon ? Je crois que l'amour nous met des œillères. Enfin "nous"...façon de parler. En me voilant les yeux j'ai accepté pas mal de choses sans broncher. Parce que je t'aime et que j'ai promis que je serais toujours là pour toi. Mais est ce que ça compte ça maintenant? Et puis est ce que ça t'aide vraiment que je sois toujours là pour regonfler ton ego quand tu en as besoin? C'est rassurant de savoir que quoi qu'il arrive et quoi que l'on fasse, une personne nous aimera toujours inconditionnellement  Et c'est exactement pour ça qu'on se permet de dépasser les limites. Mais regarde moi, si tu arrives à de détacher de ton reflet espèce de prétentieux, regarde moi un peu. Les limites arrivent. Je suis brisée, je n'en peut plus. Loin de toi je suis emplie de nostalgie mais en ta présence je suis triste. Tes gestes sans précaution, des sautes d'humeur, tes regards qui s'en foutent, et mes yeux qui disent "aime moi un peu" dans une larme que tu n’apercevras sans doute pas. Je n'ai jamais compris pourquoi tu avais voulu me garder auprès de toi. Tu disais qu'on ne serait jamais amis, qu'on était pas fait pour ça mais pourtant tu ne voulais pas me lâcher complètement, définitivement... Aujourd'hui je commence à me dire que ce n'est qu'une autre facette de ton égoisme. Et petit à petit je crois que tu es en train de me perdre. Je suis libre après tout. Triste, mais libre. Tu ne m'aimes plus. Je m'en vais."

Elle s'avance sans bruit dans la jungle urbaine qui se réveille calmement. Le ciel est encore un peu rose. Que se dira t-il en découvrant ses draps vides ? Disparue, envolée...


dimanche 7 juillet 2013

Deux âmes en accord ou deux amants en corps à corps



Qu'est ce qu'on a encore fait ?
Est ce qu'on peut accuser l'alcool, la drogue, la chaleur ou la fatigue pour nos actes? Est ce qu'on avait besoin d'être bourrés pour faire ce qu'on a fait ? Disons le autrement, l'aurai t-on fait sobre ? Se réveiller le matin la tête en vrac, dans des draps sales en ayant mal au dos, sans aucun souvenir de la veille. Les doigts enchevêtrés dans d'autres qui ne sont pas ceux qu'on voulait. Parce qu'on s'est loupés sur toute la ligne, quand ceux qu'on aime sont à des centaines de kilomètres, on essaie de se trouver d'autres bras, d'autres bouches à aimer mais on a plus aucun espoir.  C'est pas parce qu'on ne se deteste pas ou qu'on n'est pas amoureux qu'il y a de la place pour l'amitié. Et c'est comme ça qu'on reste vides, à force d'accueillir momentanément les âmes, sans leur faire de place réelle. Des grands garçons passent, piétinent un peu sur leur passage et déménagent aussitôt. Se confondre avec un autre l'espace d'un instant dans des étreintes brèves et décevantes, se permettre parfois d'y humilier des années d'amitié qui valaient bien mieux. Parce que c'est pas comme si on se contentait de dormir avec des inconnus, des gens de passage, sans blesser personne. Pour une caresse, un geste déplacé, on arrive à rabaisser ce qu'on construit depuis longtemps avec des êtres qu'on apprécie au rang de rapport désuni entre deux corps. Tant de pertes pour si peu, des grimaces gênées, des lendemains sans aveux... Et ça peut aller très loin. Car personne n'a de respect pour des gosses qui n'en ont pas pour eux mêmes et personne ne les aidera à en avoir. S'installe alors la censure qui use patiemment les consciences au point de les rendre honteuses d'elles-mêmes. On ne sait plus trop qui on est, partagés par trop de courants contraires. Les gens qu'on aimait ne nous aiment plus. Alors on continue à essayer de fuir. Mais c'est sans fin. 



samedi 6 juillet 2013

Mélodie d'un début d'été




Faudrait qu'on s'casse
Loin de se caser, petit voleur je t'emmène
On a pas besoin d'être adulte ni même que l'été revienne
Seulement 3 sous et un peu d'herbe dans les poches
On s'en va sans claquer les portes
Sans en faire tout un cinoche

"Alors c'était comment ?"
Le sourire jusqu'aux oreilles, le regard insolent,
Ils attendent tous que je craque, que je lave le maquillage,
Que devant eux enfin je montre mon vrai visage
Il ne veulent plus m'entendre dire "ici tout va bien"
Quand ca sonne si faux, si lointain

Je t'ai vu te retourner
Les yeux qui ne cherchent pas à rester
Juste un geste pour embrasser les bris de notre amitié passée
Dans l'absence d'une conscience ou de quelqu'un à protéger
Trois pas plus loin
La page est déjà tournée.


samedi 15 juin 2013

Les contes de fées




Derrière nos remparts de papier ou l'on s'est abrités pour écrire
Se trouve l'escalier menant à la porte de nos souvenirs,
Des piles de fripes, des bribes d'écrits, des bruits de rire,
Des mots d'amour dans du cachemire et nos erreurs dans des soupirs 
Le spleen en fer de lance quand tu ne fais plus acte de présence
Je m'apprête à ranger notre idylle par souci de bienséance
Au sein de ton absence notre amitié est elle mirage ou vérité?
Tu sais que je suis terrifiée mais également que j'y suis habituée
Au fil des années la peur a pris le temps de m'apprivoiser
Dans le noir de mes déprimes quand tu m'appelles tu m'assassines,
Classée sans suite par faute de preuves hormis celles que j'imagine
Sans trop de soucis on chemine tant qu'on s'évite au gré des vents
Mais on sait que l'on s'abime si on se croise même un instant
Ils sont loins les soirs d'été à regarder le firmament
Pourtant on s'est aimés, ensemble on a été vivants
Difficile de s'en rappeler quand on se déchire calmement
Ca prend du temps de ne plus se sentir coupable,
Même de crimes seulement commis par les heures indésirables
De ne pas se sentir jugé quand on met cartes sur table
Qu'on essaie de parler même si ca ne nous rend pas aimable
Bientot un nouveau juillet qu'on espere tous meilleur
Au souvenir du dernier du verre se plante dans mon coeur
Dans nos années passés il est vrai beaucoup de bonheur 
Mais tant d'erreurs à regretter souvent au rythme de mes pleurs
Les tiens se sont apaisés je dirais courant novembre
Quand sans doute lassé tu a commencé à comprendre
Qu'apprendre ça se méritait et qu'il n'y avait finalement pas de légende
Les gens qui se rencontrent en soirée et dix ans après se marient
C'est seulement les contes de fées, ça ne compte pas dans la vraie vie
Cela tu me l'as appris dans tes nouvelles résolutions
Il s'est bien vite achevé le temps de la révolution
Pas de résurrection, je finirai par l'admettre
L'absence remplacera le paraitre et me rendra à mon mal-être
Puisqu'on ne peut pas renaitre sans passer par la fenetre
Ne pas mettre ses pieds dans le vide, c'est dangereux,
On ne rigole pas avec la vie même si on ne veut pas mourir vieux
On voit les gens partir, on ne s'est toujours pas quittés
On a pris nos distances mais on ne s'est pas séparés
Malgré la tournure que ça prend ça reste dur d'abandonner
Laisser des pans de nos vies dans des endroits desertés
Dire au revoir à des amis, faire ses valises et s'en aller
Deux ans plus tot, tu me demandais du tabac pour la première fois
Qu'est ce qui aurait changé si je t'en avais donné ce jour là? 





lundi 10 juin 2013

Heart like a lion



Comment tu fais toi pour partir sans te retourner à chaque fois sans voir que moi je suis restée arrêtée à l'endroit ou tu m'as laissée cherchant désespérement ton regard, prète à me jeter à tes pieds. Si seulement une fois tu te retournai, tu me verrai, la les bras ballants et les yeux pleins de flotte, est ce que ça te ferai rester ? Est ce que c'est pour ça que tu ne te retournes jamais, parce que tu as peur de ne plus vouloir partir ? Ou est ce que c'est seulement pour te casser le plus loin possible de moi, tel le bourreau délaissant sa victime? Tu es la seule chose pour laquelle j'attend, la seule personne que je ne peut me résoudre à perdre, la dernière cause de mes insomnies. J'ai délaissé tout le monde, je suis partie sans dire au revoir, comme une voleuse, et d'ailleurs ils m'ont tous oubliés. Je reviens tel un fantôme, je traverse ces rues dans lesquelles j'ai vécu de nombreuses années, et je te cherche encore partout, à chaque détour. Toi tu ne me cherches pas, tu me donnes rendez-vous, sans haine ni hate, tu me donnes les nouvelles et tu repars silencieusement comme à chaque fois. Les autres survivent tranquilement dans la torpeur de l'été qui tente de s'installer. Leurs vies sont défaites, et je ne fais que leur rappeler de mauvais souvenirs. Mais je continue à revenir même si pour moi tout est fini, ou presque. J'ai encore de l'espoir tu comprends. L'espoir qu'un jour tu te retournes pour me regarder, et que tu ne partes pas.

Ca fait longtemps que je t'attend tu sais. De la patience quand il s'agit de toi j'en ai plein, mais ça use et tu le sais. Je voudrais arrêter de te mentir pour une fois et entendre ta réponse à tout ce que je garde en moi depuis trop longtemps. Je ne vois plus que deux possibilités. La première est presque inimaginable. Qu'on soit tous les deux sur la même longueur d'ondes et qu'on écrive à nouveau ensemble des lignes qui parlent de liberté et de révolution, ces mots qu'on aimait tant. La deuxième est ma préférée, une technique rodée depuis des dizaines d'années : la fuite. Ce que l'on a tenté de reconstruire est un échalas de faux-semblants, même si nos deux âmes liées restent les mêmes dans leur étreintes brèves qui n'existent quasiment plus que dans mon esprit. Il faut être deux pour se remettre au travail encore. Si tu persistes à me laisser seule, je serais obligée de partir. Et comme tu ne te retourneras pas tu ne pourras pas le voir. Il ne te resteras que les photos, les dessins et la tristesse que j'ai semé sur mon passage.


jeudi 23 mai 2013

Question d'amour et d'espoir




Tu es sur ce lit d'hopital en ce moment, et moi j'ai fui encore une fois. Tu m'as appelé pour m'annoncer la nouvelle et quelques heures plus tard ma décision était prise: j'allais partir. Rien ne m'y obligeait, on n'était que mardi, j'étais en congé jusqu'à dimanche. Pourtant je me suis sentie acculée, au pied du mur, et dans la frénésie d'un départ immédiat. Le temps de boucler les valises et j'étais à la gare en direction de Rouen. Alors que rien ne m'attendait j'étais pressée d'arriver ailleurs. C'était juste ça le problème : ne plus être ici. Je sentais déjà que j'étais en train de m'endormir à force de fumer et de boire tous les soirs avec les gens qui passaient me rendre visite. C'était souvent les mêmes. On consommaient toujours les mêmes alcools, rhum, vodka-redbull, bière, vinasse à 2 euros chez le rebeu. Au début ce sont des moments agréables mais je m'en lasse très vite. Les conversations des gens bourrés ne m'amusent plus, j'ai mal au ventre, au crane, mon appart est vraiment très sale et personne ne respecte les lieux, beaucoup d'alcool est renversé, les murs sont abimés, le chat se cache ou sort dans la rue quand les gens arrivent. J'en ai vraiment marre que personne ne respecte un endroit ou ils sont invités. Le lendemain je me réveille dans un appartement dégueu et triste qui ressemble à Bagdad. Parfois j'ai beaucoup de mal à m'endormir dans l'odeur de cendrier et dans mes draps sales. C'est en partie à cause de cela que je suis partie, cette ambiance malsaine qui m'engourdit, me rend apathique et presque malheureuse. J'ai trop besoin de vivre et près de Paris j'étouffe. J'ai perdu mon espoir trop de fois dans ces rues. J'ai besoin d'ailleurs pour oublier toutes ces plaies qui ont torturé mon coeur si longtemps. Mais j'attendais de te voir avant de partir. Toi qui t'inquiètes tant pour moi, n'osant troubler le calme de mon exil pour prendre des nouvelles, respectant mes silences comme autant de promesses, et calmant tes peurs en espérant mon bonheur. Tu le sais quand tu me vois que je vais mieux, et je te suis tellement reconnaissante d'être parvenue à accepter mes choix même si ils t'effrayaient et d'avoir eu confiance en moi quoi qu'il arrive. Je voulais te voir et partir juste après t'avoir rassuré. Te dire que je vais bien et que je suis heureuse là bas maintenant. Que tout ça c'est aussi un peu grace à toi parce que c'est toi qui me l'a donné cet amour de la vie même si on ne l'a pas vécu de la même façon. C'est toi qui m'a appris le respect et le gout de la paix. Je ne cesse de penser à toi ces derniers jours. Ton arrivée précipitée aux Urgences a fait trembler quelque chose en moi qui m'a fait très peur. Je ne me suis pas sentie capable de rester plus longtemps pour te voir. Tu ne me l'as pas proposé. J'ai décidé de partir à Rouen, une ville vierge de souvenirs, ou je pourrais faire une escale en paix avant de retourner dans mon nouveau paradis. J'aimerais appeler 10 fois par jour pour savoir comment tu vas mais j'ai peur de te déranger ou que tu n'aies pas envie de me parler. J'ai tellement peur pour la suite. Comme on m'a souvent dit, il est difficile d'aimer une femme qu'on ne peut ni aider, ni changer, ni quitter. 
Je suis désolée d'avoir fui. 




mercredi 22 mai 2013

Nos souvenirs sont le revers de nos espoirs











Un de mes endroits préférés au monde













Oh les beaux jours... C'est vrai que sur les photos on a l'air heureux, qu'on était splendides à cette époque, quoiqu'un peu maigres, certainement un peu fatigués. Ce qui ne se voit pas c'est que malgré les sourires, pour certains nous étions nombreux à être à la dérive.




Les hommes de ma vie