"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

jeudi 29 mai 2014

De ceux




Je veux pas être de ceux qui se laissent vivre, de ceux qui ne se battent pas. Je veux pas être de ceux qui sont terrifiés tout le temps, qui se mangent les lèvres dans une foule de sentiment hasardeux, laissant les démons s'infiltrer partout. Je veux pas être des faibles, des opprimés, des malheureux, faire partie des trouillards prèts à prendre la fuite à tout instant, des oubliés, des paumés en pleine névrose d'échec. Je ne veux pas être des gens qui s'enferment dans le mensonge ou dans des mécanismes dangereux, qui creusent leur propre tombe et qui se sabordent eux même, ceux qui ont tellement peur qu'ils ne vivent pas. Je ne veux pas être de ceux qui n'ont confiance en rien, qui ne rêvent plus et ratent toujours tout ou presque. Je ne veux pas être de ceux qui maigrissent par peur de prendre de la place, des drogués qui se nourissent d'illusions, je ne veux faire partie ni des filles tristes ni des gars violents. Je ne veux pas être de ceux qui se blessent eux mêmes, qui mordent et ne lachent plus prise, qui ne se sentent vivants qu'en crise, je ne veux pas être de ceux qui oublient la vie ou méprisent la paix. Je ne veux pas être de ceux qui se tordent les mains, qui se rongent les ongles, je ne veux pas être de ceux qui s'en veulent et qui pleurent sans raisons, des camés qui vacillent. Je ne veux pas être des fous, des pyjamas violets dans les hopitaux, je ne veux pas être de ceux qui s'endorment pour survivre ou qui explosent dans une tempête. Je ne veux pas faire partie des dépressifs, des solitaires, de ceux qui se noient. Je voudrai être un de ceux qui arriveront à comprendre la mécanique du coeur et à s'en extraire. Je ne veux plus jamais avoir peur. Je ne veux plus jamais avoir peur. Je ne veux plus jamais avoir peur.



samedi 24 mai 2014

les rêve plus gros que le ventre



La fêlure de l'inconscient qui vient sortir l'âme de son silence forcé dans une sorte de chaos, c'est ça la culpabilité? Je te dirais qui je suis et ce que je sais mais pas ce que je fuis, et dans la terreur des nuits je m'accrocherai à toi en plein cauchemar. Quand la fissure se creuse et que je recommence à avoir peur, j'ai le sentiment que la vie nous abime. Je ne perd pas de vue que la chance est vagabonde et que le malheur peut tomber à tout moment. Et si c'était ma faute ? Si je faisais tout foirer comme j'avais l'habitude de faire avant, l'échec gravé sur les avant-bras, imprimé dans le coeur.

Mais non. Il faut pas. Faut pas penser à ça.

Je ne dois plus jamais avoir peur, on survivra de tout, ou du moins je m'en sortirai quoi qu'il arrive. Nous avons les rêves plus gros que le ventre et on anéanti chaque jour un peu plus la crainte. Il faut garder courage pour résister au pire en soi, pour surmonter tout ce qui tremble ou heurte. Fidèles à la liberté quand d'autres le sont strictement, tristement, fidèles à ce qu'on ne doit jamais oublier: la mer et le vent collés sur la peau, l'espoir dans des mains qui se serrent, qui s'empoignent, et le projet d'être heureux toute la vie.



lundi 5 mai 2014

Tout ira bien

best winter


Faire abstraction de tout et de tout le monde. Rester souriant mais impassible dans le fond, ne rien laisser savoir. Se couper de ce qui se trame en dehors de soi, s'absorber dans l'ailleurs sur un souffle de drogue, fuire vers un monde intérieur qui n'appartient qu'à nous, se retrancher derrière un air absent, chercher le peu de stoïcisme qui reste en nous passé deux heures du matin. Essayer de comprendre ce qui se passe en nous et l'accepter. S'abstraire au plus loin des gens fatigués qui s'endorment sur un canapé ou ceux qui perchent en s'enivrant de non-sens.
On pourrait oublier tout ça, ça n'existerait plus. Un jour tu te réveilleras et je ne serai plus là. Et puis la vie continuera. C'est ça qu'il faut se dire, il n'y a rien de compliqué, juste des personnes défoncées qui ne parviennent pas toujours à faire les choses correctement. Ca doit toujours aller bien à partir de maintenant, si on en décide ainsi c'est possible en théorie. Mais parfois, non, ça ne marche pas, je tourne en rond, ça m'emmerde, et faut pas se raccrocher à tes yeux, faut pas se laisser faire par la torpeur qui nous encombre, au contraire essayer de rester au dessus de tout en permanence, à l'abri de tout ce qui peut faire mal ou heurter, tout ce qui peut laisser des traces. Ne jamais laisser la peur prendre la main, la foutre dehors sans conditions.
Un jour peut-être on en aura marre, ou peut-être qu'on s'en foutra de ce qui peut se passer, ou alors qu'on s'aimera comme des fous. Tout ira bien, c'est ça qu'il faut garder à l'esprit, tout ira toujours bien.