"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

samedi 23 mai 2015

Démerde toi avec ça



Nuage du sol
Compagnon de passage
Assagi au vol
Et éreinte la rage
Quand la picole isole
Et frôle le carnage
Etreinte fatale des dieux et des hommes
Dans un ultime outrage
Repeindre la camisole
Qui contraint le courage,
Ami qui vogue 
Pourtant toujours plein aux armes
Coloriage des Larmes d'ennui
La fleur de l'age pourri
n'est elle qu'une fleur du mal? 
Mal en point ou dégrossie
La hargne se mèle à tout
Surtout ce qui n'est pas permis
Et qui nous fera du mal. 

Démerde toi avec ça. 



vendredi 8 mai 2015

Vingt deux ans partis




En tailleur au dessus de la voix ferrée, a regarder les trains passer
Pensant que plus aucun ne pourra nous mener vers toi désormais, 
Les aiguilles des années tournent pour la vingt-deuxième fois aujourd'hui
Mais que faire si tu es déjà parti ? Espérer
Prier pour ce qu'il y a à réparer en nous maintenant, 
Cerveaux rouillés par les questions et des coeurs défaillants
Défiants à l'unisson le fait même d'être vivant
Incompréhension béante de ceux qui restent à l'égard des absents. 

Quand on se reverra, dans un rêve ou un cauchemars vers minuit
J'espère que j'aurai grandi, que j'aurai fait de ma vie un truc dont je pourrai être fière
Enfer ou paradis ? On cherche encore la lumière, 
Mais tout est en partie détruit, plongé dans le silence,
On tente de faire taire les voix qui qui soupirent qu'on avait pas tout dit
La bouche ronde ouverte dans une exclamation aphone, 
Le regard dénué d'intelligence, 
Des cicatrices pas refermées sur lesquelles on renverse du sel. 



mardi 5 mai 2015

Chère L


Tout d'abord je te prie d'accepter mes excuses pour la nullité de ma capacité à m'exprimer en te disant au revoir, muette devant l'envergure du vide à combler en toi. Je t'offre mes sourires comme tant d'espoirs de renaissances, peut être vains mais sincères.

Les gens me demandent comment ça va, si je tiens le coup, si je m'en sors et ça me parait absurde. Moi je pense à toi, à vous, qui êtes si droits et si forts, qui résistez vivement aux assauts de la tristesse, exemplaires. Je vous souhaite beaucoup de courage et de se serrer les coudes. On retiendra les leçons de tout ça et tu me le disais toi même, la vie ne tiens qu'à un fil alors prends soin des autres.

 Comment expliquer, raconter, décrire ce qui se passe ? Tout a dérapé d'un coup, il devait revenir, il devait être là... C'est un casse-tête qui niche dans nos encéphales pour comprendre ce qui est en train de se passer, tout ce dont il retourne. Le bide creux et les Pyrénées sous les yeux à forces de larmes qui érodent nos joues.

Mais je voudrais te dire que tout ira bien et que tu t'en remettras. Je voudrais te promettre qu'il y aura à nouveau des étés heureux, des rires insomniaques et de l'amour. Un jour...

Mes mots restent désespérément stupides, incapables de délier ce qui se passe dans mon crane, d'évoquer sans manquer de pudeur ou d'exactitude des souvenirs tranchants. Ce passé qu'on regrettera, qu'on regrette déjà et bientôt ce futur à l'horizon plus qu'incertain.

Les nuits seront blanches et froides longtemps. Mais tant qu'on est pas seuls, on est immortels et lui aussi. Jamais on ne pourra envisager d'en finir, de foutre le camp de manière définitive. 

J'aimerais te parler de ce qu'on reconstruira par dessus les ruines de cette époque une fois qu'on sera guéris. 

A vous tous, et à toi.

G