"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

jeudi 31 décembre 2015

S'il faut résumer les choses



Huit heures du matin,
Assis sur la berge, au pied du mur de Berlin,
Après une nuit zébrée noire et blanche
Et l'impression d'avoir compris infiniment,
Le corps secoué de reconnaissance.

Dix heures du matin
Puis s'éveiller dans une tente après un sommeil trop court,
Dans les hurlements des gens heureux et la musique,
La drogue et le soleil qui percent la cornée
Une certaine idée de la paix intérieure.

Midi et demie.
Tom est mort.
J'ai perdu mon meilleur ami.

Quinze heures.
Intense végétation, handicap physique et mental
Pourquoi réfléchir, si ça ne mènera qu'à souffrir un peu plus
Alors qu'on peut juste se droguer jusqu'à l'os
Et dormir encore...

Dix sept heures
Jouer avec des enfants,
Eux qui parviennent toujours à surprendre
Qui réinventent le monde, qui vaudront toujours la peine.
Dans une douceur inquantifiable.

Vingt heures.
Genou cassé, les limites du corps.

Vingt et une heures
Décès.
Les limites du coeur.
Et des dizaines de personnes en deuil.
Une impuissance sans limites.

Vingt deux heures.
Il nous faudra accepter de l'aide.

Minuit.
Voyager pour mieux revenir, 
Rentrer retrouver ceux qu'on aime, 
Ceux qu'on aime tellement que c'est complètement insensé
Qu'après toutes ces années ça fasse encore cette boule dans l'estomac
Que l'amour soit toujours quelque chose d'aussi réel
D'aussi sain
Auquel je n'ai pas peur de m'accrocher de toute mes forces
Ce n'est pas une échappatoire
C'est un moteur...



Ambivalence absurde de cette année décousue. Et un pas de plus vers l'autonomie, et un autre pour la liberté.