"L'apparence n'est rien, c'est au fond du coeur qu'est la plaie" Euripide

dimanche 11 février 2018

Indestructible



J'en ai marre d'être triste. J'en ai marre de savoir pertinemment que personne ne viendra me sortir de cette tristesse mais de continuer à chercher quand même. C'est cet espoir ténu qui refuse de crever qui continue à m'envoyer violemment dans les murs. J'en ai marre d'attendre que ca aille mieux. Dépressive à vie. C'est le verdict. Vers ou tu veux aller une fois que tu as compris que la tristesse te traquerait jusqu'à la fin de tes jours ? J'en ai presque marre aussi de ces moments de bonheur éclatants qui redorent tous les événements de merde passés,qui redonnent un semblant de sens à cette histoire. Alors que ça n'a aucun sens. Depuis le début. J'en ai marre de suer sang et eau pour être moi même à tout prix. J'en ai marre de que ce soit si infâme d'être dans ma peau en ce moment. J'en ai marre de ne pas comprendre les gens et leurs petits bonheurs. J'en ai marre de me sentir seule tout le temps et de me saouler la gueule tous les soirs pour me permettre de parler à des gens à qui je n'aurai jamais l'audace de raconter ne serait-ce qu'un cinquième de ce que je suis. Personne n'a vraiment l'air de comprendre. Je suis triste et j'ai l'impression que j'ai presque oublié ce que c'était de ne pas être triste comme ça.
Et pourtant je rigole encore. Pourtant je sors encore de mon lit quand la vie frappe au carreau pour venir me chercher. J'ai en moi cet indestructible espoir qui refuse de crever. Ce besoin d'aller marcher dans la montagne, de sourire à d'autres êtres humains, de sentir la fièvre dans le sang. Je continue à croire que coute que coute je ferai quelque chose de ma vie et qu'un jour tout ira mieux alors que je n'y crois plus vraiment depuis longtemps. Je sais désormais qu'il n'y a pas de limites à la souffrance qu'on puisse endurer mais il n'y a pas de limites au bonheur non plus. La vie vacille et tressaute entre ces deux extrêmes impalpables.

Le rire de Aurélia est rassurant dans la nuit. Vingt-deux heures trente, il n'est pas tard mais la lassitude est là. Je suis à ramasser à la petite cuillère mais je pensais que ce serait pire. Entre gouttes d'eau et hématomes, tout se traîne dans un vacarme épuisant. A quel point j'ai envie de faire disparaître certaines choses de ma vie ? 
Seule et personne à qui faire la gueule. A fixer le mur de cette chambre que j'ai fait de mes propres mains et que personne ne viendra partager. Mais je connaissais le prix de la liberté. L'indépendance présente sa fiche de frais.  Mais tant que j'ai un doudou à serrer à m'en faire mal aux mains, un grinder plein et un sourire qui transperce toujours, est ce qu'il peut vraiment m'arriver quelque chose ? Cette infâme douleur, je vais m'y habituer au bout d'un moment. Alors, il n'y aura plus que moi. Et les montagnes de choses qu'il me reste à accomplir. Trouver des gens pour remplir ma chambre, sourire encore à s'en décrocher la mâchoire, faire des projets sur la lune et aimer à en garder la raison. Peut-être qu'à un moment ce sera tellement bien que je regarderai cette période triste de ma vie en me disant que ça valait le coup. En attendant je me mors les dents. J'ai franchis la ligne qui me séparait de mon avenir, et même si c'est dur, pour rien au monde aujourd'hui je ne voudrais revenir sur mes pas.


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